Hygiène et infections en milieu hospitalier
L’hôpital ou la clinique rendent-ils
malade ?
Si l’on doit en juger sur les chiffres, la
réponse est incontestablement « oui », car près d’un malade sur dix
sort avec une infection, donc un microbe, qu’il n’avait pas au moment de
rentrer en milieu médical.
Plus grave, ces infections tuent chaque année
deux fois plus que les accidents de la route. Alors, l’hôpital plus dangereux
que la voiture ?
Avant d’essayer de
comprendre pourquoi, il faut apporter une précision de poids : on n’entre
pas dans une clinique ou un hôpital comme on prend la route du week-end. Il ne
faut pas oublier la maladie et les dizaines de milliers de vies sauvées chaque
année parmi les millions de Français qui franchissent la porte d’un service
hospitalier.
Alors pourquoi
s’infecte-t-on là où tout est fait pour respecter hygiène et
désinfection ?
Et bien, d’abord et
toujours parce que la maladie concentre en un lieu les différents microbes
dangereux, et que la contamination se fait d’abord par le personnel hospitalier
qui, certes, entre dans la chambre avec sa compétence, mais également parfois avec
les miasmes du voisin.
Mais pourquoi le
personnel hospitalier n’est-il pas lui aussi atteint par ces infections ?
D’abord, il l’est parfois. Ensuite, parce que plus l’organisme est fatigué, et
plus l’infection se propage. Ce qui explique que les plus atteints soient les malades
de plus de 65 ans, et surtout, les services de pointe où l’on traite des
malades graves. En particulier, en réanimation.
Ensuite, on transporte
les microbes par les mains, mais également par les examens qui font entrer dans
le corps des sondes, des ballonnets ou des cathéters.
Enfin, la nature qui
va malheureusement plus vite que la recherche médicale, a créé des microbes qui
sont devenus résistants à la plupart des antibiotiques.
La solution ?
Pasteur a commencé à l’appliquer, il y a 100 ans.
Et son combat pour les
mains propres n’est pas totalement gagné, puisque les recommandations
officielles mettent encore aujourd’hui en première ligne le lavage des mains.
Encore faut-il appliquer ce que l’on professe. En effet, des observateurs
indiscrets, mais malicieux, ont noté qu’à la sortie des toilettes d’un grand
congrès médical, seuls 20 % des hommes et 30 % des femmes avaient eu
recours au savon pour restituer à leur instrument de travail – la main – la
propreté exigée...
Source : Dr Jean-François Lemoine
pourquoi-docteur.nouvelobs.com
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