France, pays au bord de l'insurrection
Les socialistes au gouvernement ne parviennent
plus à imposer leurs décisions, constate le quotidien allemand. Un vent de
fronde souffle sur le pays et le rend ingouvernable.
La France est au bord
de l'insurrection. Les socialistes au pouvoir à Paris ne parviennent plus à
imposer leurs décisions. Qu'il s'agisse de l'introduction d'une écotaxe, de la
taxation (rétroactive) des assurances-vie et de l'épargne logement ou d'une hausse
de la fiscalité des entreprises, aussitôt une vague de contestation balaie le
pays et au bout de quelques jours le gouvernement renonce à ses mesures.
Ainsi, au reproche
d'incompétence s'ajoute maintenant une impression de faiblesse. A juste
titre : le Parti socialiste est traversé par des batailles de courants.
Jour après jour, les alliés écologistes prennent leurs distances vis-à-vis de
la formation au pouvoir. Les ministres se disputent publiquement, il n'y a plus
de discipline de gouvernement, aucune ligne politique n'est discernable. Le
président François Hollande est plus impopulaire qu'aucun autre chef de l'Etat
avant lui. Son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a perdu toute
autorité. Hollande avait envisagé de changer de chef du gouvernement une fois
passé les municipales de 2014. Mais il paraît douteux qu'il puisse attendre
jusque-là.
Quant aux municipales
[des 23 et 30 mars], elles devraient logiquement aboutir à un fiasco. Dans les
communes, les socialistes, qui tiennent la mairie de la plupart des grandes
villes, pourraient être sévèrement battus. A en croire les spécialistes des instituts
de sondage, aux législatives européennes [du 25 mai], le Front national de
Marine Le Pen risque de terminer en tête, devant l'UMP, le parti de droite dans
l'opposition. Et les socialistes n'arriveraient qu'ensuite, selon les
prévisions du moment.
Hollande paie
aujourd'hui le prix d'une victoire présidentielle remportée à l'aide d'un
programme complètement utopiste, promettant que la France surmonterait la crise
financière et économique sans exiger de sacrifices de ses citoyens et sans
réformes en profondeur, notamment dans les services publics. Grâce à une
croissance soutenue par l'Etat et financée par une hausse des impôts sur les
riches.
La croissance tarde
toujours à se montrer. Les impôts et les taxes, en revanche, ont brutalement
augmenté, surtout pour les revenus moyens. Les économistes et les sociologues
mettent déjà en garde contre la menace d'une grève fiscale. Les agriculteurs et
les chauffeurs routiers qui manifestaient en Bretagne arboraient des bonnets
phrygiens*. Ca sent la révolte.
Note :* En réalité, des
bonnets rouges, symbole non de la Révolution française de 1789, mais de la
Révolte du papier timbré de 1675, qui a vu se lever les Bretons contre une
nouvelle taxe imposée par Colbert, au mépris de l'autonomie fiscale en vigueur
en Bretagne depuis 1532.
Dessin de de Sondron.
Source Courrier International
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