samedi 5 octobre 2013

Billets-États-Unis “Shutdown”


États-Unis “Shutdown”

La Maison Blanche a ordonné aux agences fédérales américaines de cesser leurs activités, le Congrès ayant échoué à voter un budget avant l’heure limite en raison de positions irréconciliables.
L’État fédéral américain a été mis au chômage technique mardi matin pour la première fois depuis 17 ans, ce qui devait affecter des centaines de milliers de fonctionnaires, faute d’un accord sur le budget au Congrès.

«Malheureusement, nous n’avons pas d’indication claire que le Congrès agira à temps pour que le président signe une résolution budgétaire avant la fin de la journée de demain, le 1er octobre 2013», a annoncé Sylvia M. Burwell, directrice du bureau du budget de la Maison Blanche.
«Les agences doivent donc exécuter leurs plans pour une cessation ordonnée de leurs activités en l’absence de budget».
Malgré d’intenses tractations et une soirée d’allers-retours entre le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains, aucun projet de loi de finances n’a pu être adopté à temps pour le début de l’exercice budgétaire 2014.
Plus de 800.000 fonctionnaires fédéraux jugés non essentiels, sur un total de plus de deux millions, se retrouvent ainsi en congés forcés sans soldes dès mardi matin. Les effectifs des administrations se retrouveront réduits au minimum vital, certaines agences se retrouvant avec à peine 5% de leurs effectifs.
Le président a cependant promulgué lundi soir une loi garantissant aux militaires qu’ils seront payés à temps quoiqu’il arrive.
L’un des impacts les plus visibles sera observé dans le secteur du tourisme. La totalité des parcs naturels du pays, géré par le National Park Service, dont les immenses parcs Yosemite et le Grand Canyon, et les musées Smithsonian de Washington, n’ouvriront pas leurs portes au public mardi matin.

Des négociations dans l’impasse
L’échec du Congrès marque la culmination de 33 mois d’un bras de fer continu sur le budget entre les démocrates et les républicains, qui ont repris le contrôle de la Chambre en janvier 2011 après l’élection de dizaines d’élus du Tea Party.
Après deux rejets lundi par le Sénat américain de projets de loi de finances élaborés par la Chambre des représentants, les dirigeants républicains avaient annoncé tard lundi qu’ils entendaient voter une nouvelle fois dans la nuit sur un texte, jugé inacceptable par les démocrates, car sabordant la loi de réforme du système de santé de Barack Obama.
Le texte, qui ne couvre que la période jusqu’au 15 décembre, prévoit le report d’un an de la réforme du système de santé. Un autre texte supprime une taxe sur les appareils médicaux qui doit contribuer au financement de l’« Obamacare », la loi la plus emblématique du premier mandat de Barack Obama.
Un grand nombre de républicains, notamment de la frange la plus droitière du parti, veulent à tout prix empêcher l’application de cette loi, qu’ils jugent bureaucratique et d’inspiration socialiste, bien qu’elle ait été validée par la Cour suprême en 2012. Mais les démocrates refusent de transiger.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, l’avait fait comprendre en maintenant à 14 heures le début des débats, alors qu’il aurait pu l’avancer. Cette provocation a été qualifiée d’ « arrogance à couper le souffle » par le chef de file des républicains à la Chambre, John Boehner.
Les démocrates ont fait le pari que, en cas de fermeture des services fédéraux, l’électorat en fera porter la responsabilité aux républicains. C’est ce qui s’était passé en 1996, quand le gouvernement avait fermé pendant trois semaines. Bill Clinton avait été réélu triomphalement dix mois plus tard. D’après un sondage CNN, en cas de fermeture des services fédéraux, 46 % des Américains jugeraient que c’est la faute des républicains, contre 36 % qui en imputeraient la responsabilité à Barack Obama.
Barack Obama a annoncé qu’il parlerait ce mardi aux responsables du Congrès , mais il a répété qu’il ne négocierait pas sous la menace d’une paralysie. Même si un accord était trouvé en fin d’après-midi, il ne serait que provisoire, car il ne porterait probablement que jusqu’au mois de décembre.
Qui plus est, d’ici à quelques semaines, le Congrès doit négocier sur un autre dossier litigieux : le relèvement du plafond de la dette fédérale. Là encore, les républicains extrémistes veulent utiliser ce levier pour tenter de démanteler la loi sur l’assurance-santé.
Source fortune.fdesouche.com

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