États-Unis “Shutdown”
La Maison Blanche a ordonné aux agences fédérales
américaines de cesser leurs activités, le Congrès ayant échoué à voter un
budget avant l’heure limite en raison de positions irréconciliables.
L’État fédéral américain a été mis au chômage
technique mardi matin pour la première fois depuis 17 ans, ce qui devait
affecter des centaines de milliers de fonctionnaires, faute d’un accord sur le
budget au Congrès.
«Malheureusement, nous n’avons pas d’indication claire
que le Congrès agira à temps pour que le président signe une résolution
budgétaire avant la fin de la journée de demain, le 1er octobre 2013», a
annoncé Sylvia M. Burwell, directrice du bureau du budget de la Maison Blanche.
«Les agences doivent donc exécuter leurs plans pour
une cessation ordonnée de leurs activités en l’absence de budget».
Malgré
d’intenses tractations et une soirée d’allers-retours entre le Sénat à majorité
démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains, aucun
projet de loi de finances n’a pu être adopté à temps pour le début de
l’exercice budgétaire 2014.
Plus de 800.000
fonctionnaires fédéraux jugés non essentiels, sur un total de plus de deux
millions, se retrouvent ainsi en congés forcés sans soldes dès mardi matin. Les
effectifs des administrations se retrouveront réduits au minimum vital,
certaines agences se retrouvant avec à peine 5% de leurs effectifs.
Le
président a cependant promulgué lundi soir une loi garantissant aux militaires
qu’ils seront payés à temps quoiqu’il arrive.
L’un des
impacts les plus visibles sera observé dans le secteur du tourisme. La totalité
des parcs naturels du pays, géré par le National Park Service, dont les
immenses parcs Yosemite et le Grand Canyon, et les musées Smithsonian de
Washington, n’ouvriront pas leurs portes au public mardi matin.
Des négociations dans l’impasse
L’échec
du Congrès marque la culmination de 33 mois d’un bras de fer continu sur le
budget entre les démocrates et les républicains, qui ont repris le contrôle de
la Chambre en janvier 2011 après l’élection de dizaines d’élus du Tea Party.
Après
deux rejets lundi par le Sénat américain de projets de loi de finances élaborés
par la Chambre des représentants, les dirigeants républicains avaient annoncé
tard lundi qu’ils entendaient voter une nouvelle fois dans la nuit sur un
texte, jugé inacceptable par les démocrates, car sabordant la loi de réforme du
système de santé de Barack Obama.
Le
texte, qui ne couvre que la période jusqu’au 15 décembre, prévoit le
report d’un an de la réforme du système de santé. Un autre texte supprime une
taxe sur les appareils médicaux qui doit contribuer au financement de
l’« Obamacare », la loi la plus emblématique du premier mandat de
Barack Obama.
Un grand
nombre de républicains, notamment de la frange la plus droitière du parti,
veulent à tout prix empêcher l’application de cette loi, qu’ils jugent
bureaucratique et d’inspiration socialiste, bien qu’elle ait été validée par la
Cour suprême en 2012. Mais les démocrates refusent de transiger.
Le chef
de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, l’avait fait comprendre en
maintenant à 14 heures le début des débats, alors qu’il aurait pu l’avancer.
Cette provocation a été qualifiée d’ «
arrogance à couper le souffle » par le chef de file des républicains à
la Chambre, John Boehner.
Les
démocrates ont fait le pari que, en cas de fermeture des services fédéraux,
l’électorat en fera porter la responsabilité aux républicains. C’est ce qui
s’était passé en 1996, quand le gouvernement avait fermé pendant trois
semaines. Bill Clinton avait été réélu triomphalement dix mois plus tard.
D’après un sondage CNN, en cas de fermeture des services fédéraux, 46 % des
Américains jugeraient que c’est la faute des républicains, contre 36 % qui en
imputeraient la responsabilité à Barack Obama.
Barack
Obama a annoncé qu’il parlerait ce mardi aux responsables du Congrès , mais il
a répété qu’il ne négocierait pas sous la menace d’une paralysie. Même si un
accord était trouvé en fin d’après-midi, il ne serait que provisoire, car il ne
porterait probablement que jusqu’au mois de décembre.
Qui plus
est, d’ici à quelques semaines, le Congrès doit négocier sur un autre dossier
litigieux : le relèvement du plafond de la dette fédérale. Là encore, les
républicains extrémistes veulent utiliser ce levier pour tenter de démanteler
la loi sur l’assurance-santé.
Source fortune.fdesouche.com
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