samedi 18 mars 2017

Billets-Pourquoi François Fillon peut encore gagner la présidentielle


Pourquoi François Fillon peut encore gagner la présidentielle
  
Mis en difficulté par une affaire judiciaire, le candidat de la droite parvient pour autant à se maintenir dans les sondages, aidé par une élection présidentielle aux rebondissements inédits.

Après plus d'un mois de scandale autour du supposé emploi fictif de sa femme — entre autres polémiques — François Fillon serait au pire des cas selon les derniers sondages publiés le troisième homme de la présidentielle à venir. Le seul enjeu pour se faire élire en mai prochain sera de se garantir une place au second tour, au sein duquel Marine Le Pen semble avoir sa place réservée. Face à la candidate FN, le front républicain s'imposera une nouvelle fois et son opposant quel qu'il soit l'emportera — dans des proportions certainement plus modestes que les 82% de Chirac en 2002, mais tout de même.

Cette présidentielle a comme particularité de ne donner absolument aucune place aux débats d'idées : le jeu en ce moment dans les médias n'est plus de savoir quel candidat est le plus propre, le plus crédible, mais plutôt lequel est le moins sale de tous, le moins compromis dans les affaires — le fait que Marine Le Pen et son entourage mis en examen caracolent toujours en tête des enquêtes d'opinion semble toutefois accorder du crédit à la thèse selon laquelle l'exemplarité ne serait plus une valeur que l'électorat classerait comme primordiale pour un futur chef d'Etat ... facteur plutôt favorable pour le candidat de la droite, certainement mis en examen dans les prochains jours.

François Fillon a encore des chances de s'imposer au premier tour tant la présidentielle semble dépendante des rebondissements qui l'animent. On ne peut absolument pas garantir à Macron sa place de second, on ne connaît pas vraiment son électorat et son aura dans les médias et les sondages ne l'empêcheront pas contracter peut être le syndrome Clinton, la candidate des médias sacrée présidente par les journalistes mais défaite dans les urnes.

Une part silencieuse des français qui se moque bien des affaires
Il faut de toute façon souligner le manque total de fiabilité des éditorialistes, commentateurs et observateurs qui depuis le début de la campagne se sont trompés sur tout, apparaissant totalement déconnectés des réalités du pays et l'état de l'opinion publique. Les sondages qui placent François Fillon en troisième homme tiennent-ils compte de la part silencieuse des français qui se moquent pas mal des affaires mais qui veulent un vrai tournant d'inspiration conservateur, protectionniste et très à droite? La base électorale de Fillon, autour des 20%, ne se reconnaît nulle-part ailleurs. Il n'y a pas de vases communicants à droite comme cela peut être le cas à gauche entre les candidatures de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon par exemple. Bien que désireuse d'un certain radicalisme, cette base dans son ensemble n'est pas culturellement (et économiquement !) prête à voter pour le Front national. Il ne faut plus à cette base que cinq points de pourcentage ou une baisse de dynamique du côté d'Emmanuel Macron pour s'assurer une place au second tour et gagner, profitant d'une fragmentation des candidatures au centre-gauche et à gauche.

Il faut également dire que l'électorat de droite est généralement sous-estimé : si les observateurs prédisaient à Sarkozy une cuisante défaite en 2012 face à François Hollande avec 60-40, le score au second tour a en réalité été bien plus serré.

Désamour fort pour le progressisme et envie d'un tournant radical-conservateur
La Manif pour tous puis la nomination par les sympathisants de droite de François Fillon à la primaire républicaine ont fait partie des événements qui témoignent d'un fort rejet de la part d'une partie non-négligeable de l'opinion de la gauche et du progressisme en général, désaffection auparavant minimisée ou mal appréhendée par les médias.

Si Fillon faisait mentir les observateurs en gagnait l'élection en mai prochain, comme cela semble tout à fait probable, la présidentielle 2017 entrerait dans l'histoire comme un scrutin hors-normes, remporté par le premier "rebelle"... de droite !


Source le100.fr

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