mardi 7 mars 2017

Billets-Emmanuel Macron multiplie les promesses socialistes


Emmanuel Macron multiplie les promesses socialistes

Emmanuel Macron prétend inventer un nouveau modèle de croissance mais il ne fait que reproduire le modèle proposé par François Hollande.

Comme tous les organismes internationaux, comme la majorité des Français, comme le gouvernement de Manuel Valls, Emmanuel Macron reconnaît que notre excès de dépenses publiques est la cause principale de la faible compétitivité de nos entreprises, de notre croissance insuffisante et de notre trop fort taux de chômage.

Un excès de prélèvements obligatoires fait obstacle au développement économique.
écrit-il dans son programme. Dans son livre Révolution, paru en novembre 2016, il écrivait :
La moyenne de la zone euro est à un niveau de 49% « (de dépenses publiques par rapport au PIB)… Nous pouvons le faire. (…) Nous devons le faire.

Viser 52% et plus 49% ?
Pourquoi a-t-il changé d’avis et limite-t-il maintenant la baisse, en visant 52% du PIB en 2022 au lieu de 49% ? Pourquoi déclare-t-il que cela correspond à une baisse de 60 Mds d’euros, alors que la baisse pour arriver à 52% serait de (57%-52%) x 2 600 Mds (PIB prévu pour 2022) = 130 Mds d’euros, mais qu’elle devrait être en réalité de 208 Mds d’euros pour arriver aux 49% de nos concurrents de la zone euro, et même de 350 Mds d’euros si nous voulons être au niveau du principal d’entre eux, l’Allemagne ?

Pour une raison simple : parce qu’il faudrait pour cela des réformes radicales. Il faudrait faire travailler les fonctionnaires 39 heures par semaine, réduire fortement leur nombre, supprimer leurs privilèges, dont ceux de leurs retraites, passer rapidement l’âge de départ à la retraite pour tous à 65 ans, supprimer les départements, fusionner les communes avec les intercommunalités, privatiser des entreprises publiques, des hôpitaux, des HLM, etc.

Avec Emmanuel Macron, le changement c’est pas maintenant !
Rien de tout cela n’est dans son programme. Ou plus exactement, une proposition y est : un régime de retraite universel « progressivement mis en place ». Que signifie « progressivement » ? La réponse est donnée :
Il n’y aura pas de changement de l’âge de départ et du niveau des pensions [pendant tout le quinquennat].

N’est-ce pas se ficher du monde ? La réforme aura lieu après mon départ !

Emmanuel Macron multiplie les promesses de dépenses supplémentaires : 12 élèves par classe de primaire dans les ZEP, plus un « auxiliaire de vie scolaire » pour chaque enfant qui en aurait besoin,  augmentation du nombre de policiers et gendarmes, du budget militaire, du minimum vieillesse, de l’allocation aux handicapés, de la prime d’activité, des indemnités de chômage (même en cas de démission !), des remboursements de lunettes et prothèses dentaires, primes pour les achats de véhicules, réduction des cotisations sociales des salariés. Il prévoit même un plan d’«investissements » de 50 milliards d’euros, alors qu’il s’agit principalement de dépenses de formation, de « réorganisation des services publics », de dépenses écologiques.

Autre curiosité : la baisse des dépenses des collectivités locales se fera grâce à un « pacte quinquennal » négocié à la fin de 2017. Mais :
Il n’y aura pas de baisse des allocations de l’État aux collectivités locales.

Dès lors comment l’État poussera-t-il les élus locaux à diminuer leurs dépenses ? Même le gouvernement de Manuel Valls a été plus courageux puisqu’il a baissé ces allocations.

Emmanuel Macron multiplie les promesses pour le secteur public
Emmanuel Macron multiplie les promesses invraisemblables : « tous les élèves sauront lire, écrire et compter à l’entrée en 6ème » ; « toute peine prononcée sera exécutée » ; des « budgets participatifs » seront votés dans les collectivités locales (mais pas pour l’État).

Il affirme sans rire qu’il « assume les réformes les plus dures », comme s’il en proposait.
La vérité est qu’il protège la base de son électorat : le secteur public. Il ne le cache pas : son « premier chantier » est l’éducation et la culture. La « modernisation de l’économie » ne vient qu’en troisième, sous forme de dépenses publiques supplémentaires, prétendues d’investissements. Emmanuel Macron fustige François Fillon qui veut « redresser la France malgré elle ». « Malgré elle » veut dire : malgré l’opposition des fonctionnaires accrochés à leurs dépenses et à leurs privilèges. L’enjeu de l’élection présidentielle est ainsi clarifié.

Emmanuel Macron prétend « inventer un nouveau modèle de croissance ». Mais il ne fait qu’aggraver le modèle (si performant !) de son mentor François Hollande. En défendant les intérêts de sa base électorale, c’est nous qu’il fait marcher.

Source contrepoints.org
Par Alain Mathieu.


Alain Mathieu est président de Contribuables Associés, la première association non subventionnée de France avec plus de 140 000 adhérents.

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