Emmanuel Macron multiplie les
promesses socialistes
Emmanuel Macron
prétend inventer un nouveau modèle de croissance mais il ne fait que reproduire
le modèle proposé par François Hollande.
Comme tous les
organismes internationaux, comme la majorité des Français, comme le
gouvernement de Manuel Valls, Emmanuel Macron reconnaît que notre excès de
dépenses publiques est la cause principale de la faible compétitivité de nos
entreprises, de notre croissance insuffisante et de notre trop fort taux de
chômage.
Un excès de prélèvements
obligatoires fait obstacle au développement économique.
écrit-il dans son
programme. Dans son livre Révolution,
paru en novembre 2016, il écrivait :
La moyenne de la zone euro est à un
niveau de 49% « (de dépenses publiques par rapport au PIB)… Nous pouvons
le faire. (…) Nous devons le faire.
Viser 52% et plus 49% ?
Pourquoi a-t-il changé
d’avis et limite-t-il maintenant la baisse, en visant 52% du PIB en 2022 au
lieu de 49% ? Pourquoi déclare-t-il que cela correspond à une baisse de 60
Mds d’euros, alors que la baisse pour arriver à 52% serait de (57%-52%) x 2 600
Mds (PIB prévu pour 2022) = 130 Mds d’euros, mais qu’elle devrait être en
réalité de 208 Mds d’euros pour arriver aux 49% de nos concurrents de la zone
euro, et même de 350 Mds d’euros si nous voulons être au niveau du principal
d’entre eux, l’Allemagne ?
Pour une raison
simple : parce qu’il faudrait pour cela des réformes radicales. Il
faudrait faire travailler les fonctionnaires 39 heures par semaine, réduire
fortement leur nombre, supprimer leurs privilèges, dont ceux de leurs
retraites, passer rapidement l’âge de départ à la retraite pour tous à 65 ans,
supprimer les départements, fusionner les communes avec les intercommunalités,
privatiser des entreprises publiques, des hôpitaux, des HLM, etc.
Avec Emmanuel Macron, le changement c’est pas
maintenant !
Rien de tout cela
n’est dans son programme. Ou plus exactement, une proposition y est : un
régime de retraite universel « progressivement
mis en place ». Que signifie « progressivement » ?
La réponse est donnée :
Il n’y aura pas de changement de
l’âge de départ et du niveau des pensions [pendant tout le quinquennat].
N’est-ce pas se ficher
du monde ? La réforme aura lieu après mon départ !
Emmanuel Macron
multiplie les promesses de dépenses supplémentaires : 12 élèves par classe
de primaire dans les ZEP, plus un « auxiliaire de vie scolaire » pour
chaque enfant qui en aurait besoin, augmentation du nombre de policiers et
gendarmes, du budget militaire, du minimum vieillesse, de l’allocation aux
handicapés, de la prime d’activité, des indemnités de chômage (même en cas de
démission !), des remboursements de lunettes et prothèses dentaires,
primes pour les achats de véhicules, réduction des cotisations sociales des
salariés. Il prévoit même un plan d’«investissements » de 50 milliards
d’euros, alors qu’il s’agit principalement de dépenses de formation, de
« réorganisation des services publics », de dépenses écologiques.
Autre curiosité : la
baisse des dépenses des collectivités locales se fera grâce à un « pacte
quinquennal » négocié à la fin de 2017. Mais :
Il n’y aura pas de baisse des allocations de l’État
aux collectivités locales.
Dès lors comment
l’État poussera-t-il les élus locaux à diminuer leurs dépenses ? Même le
gouvernement de Manuel Valls a été plus courageux puisqu’il a baissé ces
allocations.
Emmanuel Macron multiplie les promesses pour le
secteur public
Emmanuel Macron
multiplie les promesses invraisemblables : « tous
les élèves sauront lire, écrire et compter à l’entrée en 6ème » ;
« toute peine prononcée sera
exécutée » ; des « budgets
participatifs » seront votés dans les collectivités locales (mais
pas pour l’État).
Il affirme sans rire
qu’il « assume les réformes les plus
dures », comme s’il en proposait.
La vérité est qu’il
protège la base de son électorat : le secteur public. Il ne le cache
pas : son « premier chantier » est l’éducation et la culture. La
« modernisation de l’économie »
ne vient qu’en troisième, sous forme de dépenses publiques supplémentaires,
prétendues d’investissements. Emmanuel Macron fustige François Fillon qui veut « redresser la France malgré elle ».
« Malgré elle » veut dire : malgré l’opposition des
fonctionnaires accrochés à leurs dépenses et à leurs privilèges. L’enjeu de
l’élection présidentielle est ainsi clarifié.
Emmanuel Macron
prétend « inventer un nouveau modèle de
croissance ». Mais il ne fait qu’aggraver le modèle (si
performant !) de son mentor François Hollande. En défendant les intérêts
de sa base électorale, c’est nous qu’il fait marcher.
Source contrepoints.org
Par Alain Mathieu.
Alain Mathieu
est président de Contribuables Associés, la première association non
subventionnée de France avec plus de 140 000 adhérents.
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