dimanche 11 janvier 2015

7 Janvier 2015-Charlie Hebdo


Le 11 septembre en filigrane

Editoriaux, chroniques, cartoons... L'attaque contre Charlie Hebdo fait couler énormément d'encre dans la presse américaine et fait resurgir des questionnements qu'avaient entraînés les attentats du 11 septembre 2001.

Aux Etats-Unis, on se souvient de la formule de Jean-Marie Colombani, alors directeur du Monde, publiée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Comme le note The New York Times dans son éditorial du jour : "Juste après les attentats du 11 septembre 2001, un éditorial dans le quotidien français Le Monde déclarait : 'Nous sommes tous Américains'. En France, le message : 'Je suis Charlie' s'est répandu comme une traînée de poudre en solidarité avec les victimes de Charlie Hebdo. Cette attaque est un assaut contre la liberté dans le monde entier. Le 7 janvier, l'ambassade des Etats-Unis à Paris a posté ce même message de solidarité sur les réseaux sociaux."

Dans The Washington Post, le chroniqueur Jim Hoagland souligne les difficultés qui attendent la France et sa classe politique : "La France a une lourde tâche pour réagir à ce jour de terreur et de destruction calculées. Les Américains ont immédiatement vu les attentats du 11 septembre 2001 comme une attaque étrangère sur leur sol. Nous n'avons pas eu à nous inquiéter – et n'avons toujours pas à nous inquiéter – d'un ennemi intérieur. Il va falloir beaucoup de compétence et de tact pour ne pas transformer l'attaque contre Charlie Hebdo en un point de division. Brillants individuellement, les politiciens français vont devoir faire preuve d'unité dans les prochains mois, chose à laquelle ils sont peu enclins. Et ils auront besoin de l'aide de leurs voisins européens."

Morts pour une idée
Sur le site de l'hebdomadaire du New Yorker, le journaliste George Packer pourfend l'idéologie haineuse qui a armé les assassins de Charlie Hebdo. La même, selon lui, qui était derrière les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone en 2001 : "Les meurtres qui ont eu lieu le 7 janvier à Paris ne sont pas le résultat de l'échec de la France à assimiler deux générations d'immigrés venus de leurs anciennes colonies. Cela n'a rien à voir avec l'action militaire française contre l'organisaton Etat islamique [Daech] au Moyen-Orient ou auparavant avec l'invasion américaine en Irak. C'est le dernier coup d'une idéologie qui cherche à imposer son pouvoir par la terreur depuis une décennie. C'est la même idéologie [...] qui a abouti au meurtre de 3 000 personnes le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis." Et le journaliste de conclure : "Les dessinateurs [de Charlie Hebdo] sont morts pour une idée. Leurs assassins sont les soldats d'une guerre contre la liberté de pensée et d'expression, contre la tolérance, le pluralisme et le droit à offenser – contre tout ce qui constitue une société démocratique. Nous devons tous nous efforcer d'être Charlie, non seulement aujourd'hui mais aussi tous les autres jours."

Dessin de Ruben, Pays-Bas.
Source courrierinternational.com


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