Guerre à la démocratie
Si la France veut guérir ses maux, il faut qu'elle
accepte le débat selon cet éditorialiste suisse. Le même débat que les tueurs
de Charlie Hebdo ont voulu faire taire.
L’attaque
terroriste dont a été l’objet Charlie Hebdo
sidère tous les démocrates. En plein Paris, l’assaut à l’arme de guerre d’une
rédaction réunie en séance de travail a bel et bien deux buts, au-delà du
massacre espéré de civils : faire taire la liberté d’expression et annihiler
les valeurs de la démocratie. Les terroristes voulaient aujourd’hui non
seulement tuer, mais aussi faire taire à jamais et créer le chaos à la suite de
leurs actes.
Actes fous
La France
est malade depuis longtemps d’un conflit identitaire qui s’illustre notamment
dans sa littérature – le livre de Michel Houellebecq sort aujourd’hui même – et
dans des prises de position éditoriales comme ont eu le courage d’en avoir nos
confrères de Charlie Hebdo.
Malheureusement, ce conflit en son sein d’une France incapable de redéfinir son
identité et d’accepter le multiculturalisme se traduit aussi par des actes fous
et sanglants de terrorisme. Il fabrique des monstres, comme Mohamed Merah ou
aujourd’hui les assassins des dessinateurs Cabu, Charb, Tignous et Wolinski et
d’autres personnes encore dont l’identité n’a pas été révélée.
Coups de boutoir
La
première faute serait aujourd’hui de suivre les terroristes dans leur quête et
que la haine se déchaîne entre communautés en plein Paris et dans toute la
France. La seconde serait que la liberté d’expression ne soit plus permise dans
le pays des droits de l’homme. La France doit profondément changer si elle ne
veut pas continuer à s’offrir aux coups de boutoir des extrémistes de tous
bords, prêts à prendre les armes. La démocratie est en deuil en ce 7 janvier
mais elle ne doit pas se dérober. C’est l’acceptation du débat qui guérira la
France de ses maux.
Dessin de
Bojesen
Source courrierinternational.com
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