Peut-on mesurer l’intelligence des animaux?
Malin comme un singe, bête à manger du foin…
Dans la langue, le singe se classe au-dessus du ruminant sur l’échelle de
l’intelligence. Et dans les faits ?
Personne
n’a jamais comparé scientifiquement un chimpanzé et une montbéliarde. Mesurer
l’intelligence des animaux est pourtant possible (même celle des bactéries a
été évaluée !), notamment en captivité, via des tests de “résolution de
problème” qui interposent, par exemple, un obstacle entre un animal et sa
nourriture.
Le niveau
d’intelligence sera alors donné par sa capacité à agir sur son environnement –
y compris en manipulant des “outils” (crochet de fer, ficelle…) – pour
s’affranchir de l’obstacle. Les éthologues ont ainsi compris que nombre
d’oiseaux, en particulier de la famille des corbeaux, conçoivent
mentalement les effets d’un outil avant de l’utiliser : ce qui est une marque
claire d’intelligence.
La
seconde mesure passe par l’observation en milieu naturel du “taux
d’innovation”. Les marqueurs de l’intelligence sont alors l’aptitude à adopter
des gestes nouveaux sortant du répertoire ordinaire de l’animal et lui
apportant un avantage (pour se nourrir, tenir sa place dans le groupe, se
reproduire).
“Quelles que soient les espèces étudiées, les mesures
en captivité et en milieu naturel convergent”, observe Louis Lefebvre,
directeur de recherche à l’université McGill (Canada).
Leur cerveau ne dit rien
Cela suffit-il pour
établir une échelle universelle d’intelligence ? Non. Les tests ne sont
généralement pas transposables entre espèces et, surtout, les résultats varient
beaucoup entre groupes ou individus d’une même espèce. Cela permet de comparer
l’intelligence d’un animal par rapport à celle de ses congénères, mais
laisse peu d’espoir de révéler des différences entre espèces.
L’exploration directe
du cerveau n’en dit guère plus, et rapporter sa taille à celle du corps ne
donne pas de réponse claire. Ainsi, le cerveau humain représente 2 % de notre
masse corporelle et nous place parmi les plus “cérébraux” des grands mammifères.
Mais celui de la
musaraigne, pourtant peu capable d’innover ou de résoudre un problème, en
représente 10 %. Seule l’efficacité du traitement de l’information donnerait
l’avantage aux hommes grâce à la grande densité de nos neurones et la rapidité
des fibres nerveuses qui les relient.
Photo Ph. macinate, via Flickr – CC BY 2.0
Source science-et-vie.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire