La France réduit son train de vie…
À l’image de l’Italie, qui vend actuellement 150 voitures sur
Internet, la France cède résidences et immeubles au plus offrant…
Vend
Alfa Romeo 166 de 2001, 115.994 km au compteur, pour 1.395 euros… Sur l’eBay
italien, les offres de voitures d’occasion se sont multipliées ces derniers
jours. Des Maserati aux Lancia en passant par les BMW, ce sont plus de 100
berlines de grandes marques qui se sont ainsi écoulées entre la fin mars et ce
mercredi, jour de la fin de la vente aux enchères. Valeur estimée des
transactions : 1,5 million d’euros. Mais l’intérêt de l’information se
trouve ailleurs, dans l’identité du vendeur lui-même : l’État italien.
L’initiative
est en effet à mettre à l’actif de Matteo Renzi, le nouveau président du
Conseil, et fait partie d’un plan de relance plus vaste. Cependant, si elle est
originale, elle n’en est pas pour autant inédite. Avant l’Italie, la Grèce,
l’Espagne, l’Irlande ou encore la France se sont également lancées dans la
vente d’une partie de leur patrimoine. Avec quelques lots de prestige à la
clé : des îles grecques paradisiaques, un parc naturel en Andalousie, un
appartement de 35 millions d’euros en plein Manhattan…
Réduction
des déficits oblige, il n’est plus question pour les États d’afficher le même
train de vie. En France, le Premier ministre, Manuel Valls, a d’ailleurs fixé
le cap : la France devra faire des économies de 50 milliards d’euros d’ici
à 2017. Comment ? Le voile n’a pas encore été levé, mais Le Parisien croit
savoir que l’une des pistes envisagées, en complément de la stabilité de la
masse salariale de la fonction publique ou de la réduction des dépenses de
santé, est la cession d’une partie du patrimoine immobilier de l’État. Une
manœuvre qui joue directement sur le déficit public, confirme Sylvain Larrieu,
responsable du compte des administrations publiques à l’Insee.
Le petit trésor de l’État
Il faut
dire que l’État dort sur un petit trésor. Ou plutôt à l’intérieur, pour être
précis. Les collectivités locales, les administrations de Sécurité sociale et
lui-même possèderaient à elles trois « un patrimoine évalué à plus de
2.500 milliards d’euros, soit environ 125% de leur passif financier »,
assure l’Institut économique Molinari. Un patrimoine qui se trouve dans
l’Hexagone, mais aussi à l’étranger, où la France possède 1.500 biens d’une
valeur estimée entre 4,5 et 5 milliards d’euros.
En plus
de l’appartement de l’ambassadeur français à l’ONU à New York, il y a quelques
jours, l’État français a ainsi cédé nombre de biens immobiliers ces dernières
années : l’appartement de fonction du consul de France à Chicago pour
750.000 euros, l’ancien consulat d’Agadir au Maroc pour 356.000 euros, la
résidence du consul de France sur les hauteurs de Hong Kong pour 52 millions
d’euros. Et la liste devrait s’allonger ces prochains mois.
Le château de Versailles aux Qataris ?
Ces
ventes restent toutefois « marginales » dans l’effort de réduction du
train de vie de l’État, assure Oliver Passet, économiste chez Xerfi. « Ces
rentrées d’argent ont un impact sur une année, mais elles n’allègent pas le
déficit structurel. Elles sont un outil transitoire », précise-t-il.
« Le grand facteur de réduction du déficit public, ça reste les recettes
fiscales », renchérit Sylvain Larrieu.
Ce mouvement de fond, amorcé avant la crise, est en tout
cas une rupture avec les décennies passées. Désormais, l’État s’est fixé comme
objectif une « gestion active de son patrimoine », selon les mots
d’Olivier Passet. Il fait d’une pierre deux coups. En se séparant de certains
biens dispendieux, ils s’exonèrent de leur entretien, et récupèrent leur valeur
en cash. De là à imaginer le château de Versailles ou de Fontainebleau vendu à
des Qataris ? Heureusement non. Car ce
type de monuments historiques est protégé par la loi. En tout cas pour le moment.
Source institutmolinari.org
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