Le hoquet
Si je vous dis
« irritation du nerf phrénique lors de son passage à travers le diaphragme
provoquant une contraction brusque et involontaire des muscles
respiratoires », aurez-vous compris que cela nous explique les causes du
hoquet ?
Car c’est en effet ce
nerf phrénique qui le provoque lorsqu’il est irrité. Il est dû à une
inspiration brutale associée à la fermeture de la glotte qui freine l'arrivée
d'air. La fréquence varie de 10 à 60 hoquets par minute, mais c'est surtout la
durée de la crise qui fait la gravité de ce symptôme assez banal. Autant le
hoquet aigu est peu problématique, autant sa persistance au-delà de 48 heures
en fait une véritable maladie à prendre très au sérieux, car elle peut conduire
celui qui en souffre à l'épuisement.
Dans sa forme aiguë,
celle que tout le monde a connue un jour ou l'autre, on sait que les raisons
sont essentiellement digestives. Dans la forme qui traîne, les pistes sont
tellement nombreuses – on dit en médecine qu'il y a près de 200 raisons de
présenter un hoquet – qu'il s'agit d'un véritable casse-tête pour le médecin.
Pendant ce temps-là, le malade se marginalise. Il perd l'appétit, le sommeil et
souvent son travail par la même occasion.
Que peut-on faire en
cas de hoquet simple ? Il y a un certain nombre de recettes populaires qui
circulent, des solutions qui peuvent, en effet pour certaines, paraître
farfelues, mais qui sont tout à fait calquées sur nos connaissances les plus
récentes. Par exemple, on s'est aperçu que le hoquet diminue lorsque l'oxyde de
carbone augmente. Augmenter ce gaz carbonique, c'est par exemple suspendre sa
respiration le plus longtemps possible ou faire des mouvements de respiration
profonds et rapides.
La légende populaire
affirme qu’il faut effrayer celui qui hoquette… Cela peut marcher, du moins si
ça marche, il y a une explication… On est face à la stimulation d'un de nos
nerfs, le pneumogastrique ; un terme bien compliqué pour justifier l'hypnose,
l'acupuncture ou encore les tentatives pour effrayer celui qui hoquette.
Cela passe également
par la prise d'un verre d'eau, le plus rapidement possible, des tractions sur
la langue, avaler de la mie de pain ou du vinaigre sur un sucre... Pour une
fois, la médecine fait bon ménage avec les remèdes de bonne femme. Du moins en ce
qui concerne le hoquet simple… Pour celui qui persiste et épuise, une
consultation urgente s’impose.
Source :
Dr Jean-François Lemoine pourquoi-docteur.nouvelobs.com
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