La Tour Paris 13
La fresque murale d'eL Seed sur la facade de la tour. © Thomas Lallier
Le premier musée virtuel du street art.
France Ô dévoile ce lundi 16 septembre “La Tour
Paris 13”, un projet sur le street art qui mêle exposition, documentaire et
musée virtuel.
Les neuf étages de
vieille tour en béton et briques rouges forment un bloc uniforme planté en bord
de Seine, vestige d'une époque révolue dans ce quartier moderne du 13ème
arrondissement parisien. Impossible de rater cette “Tour 13” avec sa façade
recouverte d'immenses gouttes dégoulinantes de vernis rouge fluo et sa fresque
murale composée d'une arabesque de lettres arabes.
Cette fresque n'est
qu'un avant-goût de ce qui se cache derrière les murs. Pendant six mois, dans
le plus grand secret, une centaine d'artistes internationaux a investi les
couloirs et les appartements semi-abandonnés de la tour, destinée à être
démolie, pour les transformer en la plus grande exposition éphémère d’art
urbain de France. Et pas seulement : ce laboratoire artistique d’exception est
au cœur d'un documentaire de France Ô, aussi que d'un site internet très particulier.
© Jérôme Deiss
- Six mois pour la créer, trente jours pour la visiter...
Montrer l'art urbain
contemporain dans sa variété était le pari de Mehdi Ben Cheikh, le galeriste
initiateur du projet. Tout aussi fondamental pour lui, était de garantir au
public un accès libre et totale à l'exposition qui durera un mois, du 1er au 31
octobre. Nuit blanche parisienne comprise. « Obtenir
l'autorisation de la préfecture a été la chose la plus longue et difficile,
avoue-t-il. Nous ne pourrons faire rentrer que
49 personnes à la fois, pour des raisons de sécurité. »
Une fois l'exposition
terminée et les derniers locataires encore sur place partis, la tour sera
détruite. Au plus tard en début d'année prochaine. Que restera-t-il alors des
fresques, des installations, de ces univers psychédéliques ou en noir et blanc,
en craie, peints ou encore vaporisés sur les murs ? Comment en conserver
une trace sans trahir le caractère éphémère du street art ?
© Jérôme Deiss
Les organisateurs ont
eu l'idée d'associer à l'exposition parisienne, un musée virtuel interactif,
digitalisant les œuvres pour un site internet.
« C'est une occasion unique pour montrer la richesse du street art au
grand public », souligne Matthieu Buchsenschutz de la Blogothèque qui
mène ce projet interactif. « Le site sera
actif dès l'ouverture de la tour, le premier octobre, et pendant trente jours
on pourra l'explorer comme si on était sur place. »
- Et dix jours pour la sauver
Sur ce portail
disponible en français et anglais, on pourra parcourir les neufs étages, voir
le travail d'un artiste en particulier ou encore rentrer dans les appartements.
« L'un des enjeux était de ne pas mettre à
l'avant tel ou tel auteur. L’appartement est l'unité de base, il est présenté
dans une frise d'images avec les œuvres. On peut y cliquer pour avoir la fiche
de l'artiste, sa biographie ou une interview-vidéo. »
© Jérôme Deiss
Mais c'est la
dimension collective du projet qui enthousiasme Matthieu Buchsenschutz,
notamment le rôle actif attribué aux internautes dans la sauvegarde des œuvres
d'art : « Quand l'exposition se
terminera, fin octobre, la plateforme passera en noir et blanc. C'est là qu'on
espère mobiliser le maximum de visiteurs, qui choisiront les œuvres digitales à
conserver, cliquant dessus pour les remettre en couleur. Ils auront dix jours
pour le faire, après, tout ce qui est resté en noir et blanc disparaitra
définitivement du site. » En revanche, tout ce que les internautes
auront choisi de sauvegarder restera disponible en ligne.
Dernière étape de ce
projet polymorphe et multimédia, le film du documentariste Thomas Lallier pour
France Ô. Le réalisateur y décrit les mois de travail dans la tour ou s'attache
aux enjeux du street-art. Pour le voir, il faudra attendre la destruction du
HLM, en 2014.
Source Luisa Nannipieri telerama.fr
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