Bitcoins : le cash du siècle
Il n'est contrôlé par aucune banque mais s'échange
par millions. Et il a suffi de quelques clics pour que ce soit le krach. Le
bitcoin, monnaie pas si virtuelle. http://www.bitcoin.fr/
En avril dernier, les
journaux ne parlaient que de lui : le bitcoin, une monnaie dématérialisée
passée de la bulle spéculative au krach en l'espace de quelques jours. Mis au
point par un mystérieux Satoshi Nakamoto en 2009, ce nouveau grisbi est
présenté par son géniteur comme « un système de
monnaie électronique en peer-to-peer », c'est-à-dire de pair à pair,
d'internaute à internaute.
Pour échanger leurs
euros contre des bitcoins sonnants et trébuchants, certains souscrivent aux
services d'opérateurs en ligne, disposant chacun de leur propre taux de change.
D'autres, ayatollahs de la discrétion, troquent leurs liasses de billets contre
des disques durs approvisionnés en bitcoins, les petits boîtiers métalliques
remplaçant la bonne vieille valise de cash. Dans ces conditions, au contraire
de n'importe quelle autre monnaie, le bitcoin n'est pas contrôlé par une banque
centrale.
- Porte-monnaie crypté
C'est là que les
choses se compliquent : fondé sur la cryptographie, votre porte-monnaie
bitcoin, souscrit en ligne, possède deux clés. La première est publique – c'est
en quelque sorte l'équivalent d'un RIB –, destinée à recevoir de l'argent. La
seconde est privée, c'est elle qui vous permet de régler vos achats de manière
totalement anonyme (ce qui inquiète de plus en plus les gouvernements, qui
voient dans le bitcoin le nouveau véhicule du blanchiment d'argent).
En l'absence d'un
organisme régulateur, l'ensemble des ordinateurs qui gèrent le système s'occupe
de valider les transactions. Cet agrégat de machines, auquel tout un chacun
peut ajouter la sienne, met également sa puissance de calcul au service de la
création de nouveaux bitcoins. Chaque « nœud » du réseau « frappe » de
nouvelles « pièces », en répondant à des équations de plus en plus complexes.
- La ruée vers l’or
Ainsi, 11 millions de
bitcoins auraient été déjà émis, sur un chiffre plafonné à 21 millions par ses
créateurs (il devrait être atteint à l'horizon 2030). Les plus malins
n'hésitent d'ailleurs pas à mutualiser leurs machines pour gonfler leurs
capacités à créer des bitcoins. Monnaie
hautement spéculative, un bitcoin valait 200 euros au mois d'avril, certains
observateurs y voyant même une concomitance avec la crise chypriote.
Son cours est
brutalement retombé au bout de quelques jours, mais déjà ses prosélytes ont
flairé le coup : le bitcoin est une ruée vers l'or dans laquelle des
algorithmes ont remplacé les bons vieux tamis (à l'heure où nous écrivons ces
lignes, son cours est remonté aux alentours
de 100 euros).
S'il n'est pas encore
assez stable pour rivaliser avec le dollar ou l'euro, le bitcoin dispose malgré
tout de sa fondation et de ses lobbyistes, à Washington. La preuve qu'il ne
s'agit pas d'une énième monnaie de singe.
Illustration : Yann Legendre pour Télérama
Source Olivier Tesquet telerama.fr
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