jeudi 19 septembre 2013

Billets-Bitcoins : le cash du siècle


Bitcoins : le cash du siècle

Il n'est contrôlé par aucune banque mais s'échange par millions. Et il a suffi de quelques clics pour que ce soit le krach. Le bitcoin, monnaie pas si virtuelle. http://www.bitcoin.fr/

En avril dernier, les journaux ne parlaient que de lui : le bitcoin, une monnaie dématérialisée passée de la bulle spéculative au krach en l'espace de quelques jours. Mis au point par un mystérieux Satoshi Nakamoto en 2009, ce nouveau grisbi est présenté par son géniteur comme « un système de monnaie électronique en peer-to-peer », c'est-à-dire de pair à pair, d'internaute à internaute.
Pour échanger leurs euros contre des bitcoins sonnants et trébuchants, certains souscrivent aux services d'opérateurs en ligne, disposant chacun de leur propre taux de change. D'autres, ayatollahs de la discrétion, troquent leurs liasses de billets contre des disques durs approvisionnés en bitcoins, les petits boîtiers métalliques remplaçant la bonne vieille valise de cash. Dans ces conditions, au contraire de n'importe quelle autre monnaie, le bitcoin n'est pas contrôlé par une banque centrale.

  • Porte-monnaie crypté
C'est là que les choses se compliquent : fondé sur la cryptographie, votre porte-monnaie bitcoin, souscrit en ligne, possède deux clés. La première est publique – c'est en quelque sorte l'équivalent d'un RIB –, destinée à recevoir de l'argent. La seconde est privée, c'est elle qui vous permet de régler vos achats de manière totalement anonyme (ce qui inquiète de plus en plus les gouvernements, qui voient dans le bitcoin le nouveau véhicule du blanchiment d'argent).
En l'absence d'un organisme régulateur, l'ensemble des ordinateurs qui gèrent le système s'occupe de valider les transactions. Cet agrégat de machines, auquel tout un chacun peut ajouter la sienne, met également sa puissance de calcul au service de la création de nouveaux bitcoins. Chaque « nœud » du réseau « frappe » de nouvelles « pièces », en répondant à des équations de plus en plus complexes.

  • La ruée vers l’or
Ainsi, 11 millions de bitcoins auraient été déjà émis, sur un chiffre plafonné à 21 millions par ses créateurs (il devrait être atteint à l'horizon 2030). Les plus malins n'hésitent d'ailleurs pas à mutualiser leurs machines pour gonfler leurs capacités à créer des bitcoins. Monnaie hautement spéculative, un bitcoin valait 200 euros au mois d'avril, certains observateurs y voyant même une concomitance avec la crise chypriote.
Son cours est brutalement retombé au bout de quelques jours, mais déjà ses prosélytes ont flairé le coup : le bitcoin est une ruée vers l'or dans laquelle des algorithmes ont remplacé les bons vieux tamis (à l'heure où nous écrivons ces lignes, son cours est remonté aux alentours de 100 euros).
S'il n'est pas encore assez stable pour rivaliser avec le dollar ou l'euro, le bitcoin dispose malgré tout de sa fondation et de ses lobbyistes, à Washington. La preuve qu'il ne s'agit pas d'une énième monnaie de singe.


Illustration : Yann Legendre pour Télérama
Source Olivier Tesquet telerama.fr

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