lundi 30 septembre 2013

Infographies-Alimentation : Teneur en sodium



Alimentation : Teneur en sodium
Il y a trop de sel dans les aliments transformés. Démonstration avec quelques spécialités américaines.

Robin Richards. Ce graphiste britannique spécialisé dans la datavisualisation a monté à Bristol le studio Ripetungi.
Il travaille pour différents magazines et des ONG. Cette visualisation, parue dans Next Generation Food en 2010, a été actualisée. Elle démontre que les Américains consomment trop de sel : deux fois plus, en moyenne, que la dose quotidienne recommandée.
Un ingrédient qui provient surtout des aliments transformés. Mais les Français font pire : avec 8 400 mg par jour, ils ingèrent quatre fois plus de sel que ce qui est nécessaire.

Source Courrier International

samedi 28 septembre 2013

Billets-La pub Shalimar


La pub Shalimar

On a essayé de comprendre ce que pouvait bien raconter la pub Shalimar
Diffusée dans les cinémas, une luxuriante publicité pour le parfum Shalimar déclenche la colère des spectateurs.

Il est rare de voir une publicité sifflée et huée au cinéma. C'est pourtant ce qui est en train d'arriver à la dernière réclame du parfum Shalimar de Guerlain, qui suscite une avalanche de papiers meurtriers. Diffusé juste avant le film, cet incroyable court-métrage de 5 minutes 46 est un concentré d'essence de symbolisme torride dont chaque seconde a coûté pas moins de 11 000 euros.

De quoi parle ce film ? Personne ne sait vraiment. Essayons ensemble d'y voir plus clair en revenant à l'essentiel : l'histoire. A l'origine, cette œuvre conte la « légende de Shalimar », très inspirée de la destinée de la princesse indienne Mumtaz Mahal, morte après avoir donné naissance à son quatorzième enfant, et pour qui son mari, le Shah Jahan, fit ériger, en toute modestie, le mausolée du Taj Mahal. L'amour sans mesure. Fort logiquement, l'action se déroule en Inde, le pays du cricket (mais bien avant son invention), des sitars et des pigeons qui volent au ralenti (sur une musique vibrante de Hans Zimmer proche, selon les sensibilités, du Lacrimosa de Mozart ou de l'hymne de la Ligue des Champions).

Que voit-on à l'écran ? Une sublime princesse (Natalia Vodianova) censément morte en couches qui passe énormément de temps à pavaner ses 45 kilogrammes de blondeur et d'iris translucides dans une salle de bain grande comme le Porte-avion Charles De Gaule et un empereur (Willy Cartier) énamouré à la mâchoire taillée à la serpe qui chevauche – cils surkhôlés au vent – tout le pays pour retrouver sa belle et jeter dans un lac un flacon de parfum aux pouvoirs incroyables à côté duquel la gourde de potion magique d'Astérix ne vaut pas tripette.

La suite ? Eh bien, c'est à peu près tout. Pendant 5 minutes 46 secondes à 11 000 euros la seconde il ne se passe rien d'autre : l'empereur chevauche dans les montagnes et la poussière et les chemins, croise les éléphants d'Hannibal, se tache le visage de boue comme un gros cochon, tandis que les pigeons volent au ralenti et que la princesse, quand même très jolie pour une multipare morte après 14 grossesses, prend des bains dans un maillot une pièce en métal ou une fontaine de bijou métallique, on ne sait plus. C'est froid, c'est beau, la princesse se caresse beaucoup et l'empereur est élégant sur son cheval blanc. A la fin, quand même, après cinq minutes de chevauchée sans encombre, sans humour, sans astuce, il se passe un truc.


Shalimar de Guerlain. © DR

L'empereur Drogo retrouve sa princesse Khaleesi. Il ne lui parle pas. Elle ne lui dit pas qu'il a des tâches de boue sur le visage. Ils s'embrassent. Mais ils s'embrassent bizarrement, comme si l'un des deux avait marché dans une crotte de chien et que personne ne voulait rompre le charme en parlant du problème. Juste après, l'empereur affiche un minuscule sourire sûr de lui du mec qui va pécho et applique la stratégie de tout bon dragueur. Il jette d'un geste auguste le contenu du fameux flacon dans le lac avant de proposer à la princesse de faire un tour de barque. Laquelle avance toute seule. Probablement grâce à un système de motorisation sophistiqué caché sous la coque. La princesse semble un peu effrayée parce que le prince ne vient pas avec elle, parce qu'elle est morte aussi après tout, même si l'image indique le contraire, même si tout n'est ici que métaphore et symbole.

Et là, attention, coucou, méga-surprise : soudain, le Taj Mahal sort de l'eau. CADEAU. On pourra ergoter sur la logique de construire un Taj Mahal sous l'eau pour finalement le faire émerger. L'amour a ses raisons que la raison ne connaît pas, même quand elle cherche sur Google. D'ailleurs, nonobstant la touche de sexisme, la musique un brin pompière, la pesanteur appuyée d'un symbolisme qui, en poudre, déboucherait facilement les éviers et l'étalage un tantinet immodeste d'un luxe clinquant pendant six minutes, c'est une très belle histoire que cette légende de Shalimar. Selon ses concepteurs, ce « chef-d’œuvre » raconte même « la plus belle histoire d'amour de tous les temps ». On veut bien les croire, même si l'histoire de la famille de Claude-Michel avec Pounette, son épagneul breton, 19 ans d'amour sans nuage, aurait pu aussi donner un très beau film.

Photo Shalimar de Guerlain. © DR
Source Nicolas Delesalle Télérama

vendredi 27 septembre 2013

Infos santé-Palpitations


Palpitations

  • Quels sont les symptômes des palpitations ?
Le plus souvent, les palpitations se manifestent par une sensation d’un cœur qui bat très fort ou de coups dans la poitrine. Parfois, il s’agit simplement de la sensation inhabituelle de sentir ses pulsations cardiaques.

  • Quelles sont les causes des palpitations ?
Les palpitations peuvent avoir diverses origines et correspondre soit à une adaptation du cœur à une situation normale, soit à des battements anormaux du cœur.
La tachycardie passagère par exemple (accélération transitoire des battements cardiaques) peut s’observer lors d’un effort soudain ou d’un moment de stress ou d’anxiété, ou en cas d’excès de substances excitantes (caféine, nicotine, drogues ou certains médicaments). Mais elle peut également être le symptôme d’une maladie cardiaque ou d’autres maladies comme, par exemple, l’hyperthyroïdie.
La sensation d’irrégularité du rythme cardiaque est généralement due à ce que l’on appelle des extrasystoles (contractions prématurées du cœur suivies de pauses plus longues que la normale). Les extrasystoles sont répandues, en général bénignes, mais peuvent également être la manifestation d’une maladie du cœur plus sérieuse. Les extrasystoles sont assez fréquentes chez les femmes enceintes.
Les autres irrégularités du rythme cardiaque peuvent être le symptôme de troubles du rythme graves, comme la fibrillation auriculaire par exemple.

  • Quelles sont les complications éventuelles des palpitations ?
Les modifications de la fréquence ou de la régularité des battements du cœur peuvent avoir des conséquences sur la circulation sanguine, et provoquer, par exemple, un évanouissement. C’est pourquoi les palpitations exigent toujours une consultation médicale afin d’en identifier la cause.

  • Que faire en cas de palpitations ?
Si vous ressentez les battements de votre cœur, asseyez-vous et respirez tranquillement et régulièrement pendant quelques minutes. Essayez de mesurer votre pouls.
Si vous pensez que vos palpitations proviennent d’un excès de caféine, buvez de l’eau abondamment pendant l’heure qui suit l’épisode de palpitations. Cela vous permettra d’éliminer la caféine plus rapidement.
Évitez de fumer dans les heures qui suivent les palpitations.
Pensez à prendre rendez-vous avec votre médecin si c’est la première fois que vous rencontrez ce type de problème.

  • Quand faut-il consulter un médecin en cas de palpitations ?
Appelez immédiatement le service d’aide médicale d’urgence (SAMU) en composant le 15 ou le 112 :
Si les palpitations s'accompagnent de signes spectaculaires : fièvre, vertiges, douleurs dans la poitrine.
Si les palpitations s'accompagnent d'une sensation de malaise ou d'une perte de connaissance.
Si les palpitations s'accompagnent de difficultés respiratoires, ou de sueurs ou d'une pâleur.
Consultez un médecin dans les jours qui viennent :
Si vous êtes suivi pour un trouble du rythme cardiaque.
Si des troubles du rythme surviennent pour la première fois, que ce soit dans un contexte d'effort sportif, de grande émotion ou sans cause apparente.

  • Que fait le médecin en cas de palpitations ?
Il ausculte le cœur de son patient avec son stéthoscope. Il peut compléter son diagnostic avec un électrocardiogramme (ECG) qui traduit l’activité du cœur sous forme d’un tracé.
Certains troubles pouvant être révélés à l’effort, le médecin peut demander une épreuve d’effort : l’activité du cœur est suivie pendant que le patient effectue un exercice physique, en général sur un vélo stationnaire. Enfin, on peut surveiller le rythme cardiaque pendant 24 heures grâce à un holter (appareil portable qui enregistre l’activité cardiaque). Pendant la durée de l’enregistrement, le patient note les sensations qu’il ressent afin d’aider le médecin à interpréter les résultats.

  • Comment prévenir les palpitations ?
On ne peut prévenir que les palpitations bénignes dues à certaines adaptations du cœur.
Évitez les excitants : alcool, café, chocolat, thé, boissons contenant de la caféine (certains sodas, par exemple), certains médicaments, drogues, etc.
Essayez de maintenir une activité physique régulière, en particulier si vous êtes sujet à des épisodes d’anxiété.
Essayez de vous arrêter de fumer. Le tabac augmente le risque de maladies cardiovasculaires graves mais il peut également favoriser la survenue de troubles du rythme cardiaque.

  • Comment calmer des palpitations ?
Après un bilan cardiologique ayant permis d'écarter un trouble sérieux du rythme cardiaque, vous pouvez essayer de prendre des médicaments contenant des extraits de plantes (aubépine, passiflore, valériane, etc.) traditionnellement utilisées pour leurs effets calmants.
Le médecin peut éventuellement prescrire un bêtabloquant (qui régularise le rythme cardiaque) lorsque les palpitations sont liées à des situations de stress ou d'anxiété (trac).
Chez l’enfant, un avis médical est toujours nécessaire.



Source : Vidal

mercredi 25 septembre 2013

Billets-Entretien avec Nicolas Hulot


Entretien avec Nicolas Hulot

De “Ushuaïa” à l'Elysée, il a fait du chemin. Mais l'“ambassadeur” de l'écologie, nommé par François Hollande, a fort à faire pour imposer ses idées.
  
On l'a connu animateur-cascadeur sur TF1 (et la casquette lui colle encore à la peau), président d'une fondation (Nicolas Hulot pour la nature et l'homme), lobbyiste star de l'écologie, initiateur du Pacte écologique, en 2007, auteur et cinéaste engagé (Le Syndrome du Titanic), candidat à l'élection présidentielle Mille vies déjà et, à 58 ans, Nicolas Hulot s'en invente une nouvelle.
En décembre 2012, François Hollande lui a proposé de devenir envoyé spécial pour la protection de la planète, il a dit banco. De ce long cheminement, il s'explique dans un livre très personnel, où il revient en détail sur l'échec de son incursion en politique, rend un bel hommage à ses années d'aventurier aux quatre coins du monde, avec l'équipe d'Ushuaïa. Et martèle l'urgence du combat écologique, à quelques semaines de la sortie du cinquième rapport – plus alarmiste que jamais – du Giec sur le réchauffement climatique.

  • Pourquoi revenir aussi longuement sur Ushuaïa aujourd'hui ?
Ma vie ne se résume pas à Ushuaïa mais c'est une partie importante. C'est là que se sont greffés mes convictions, mes espoirs, mes désespoirs et mon engagement. Ushuaïa m'a aussi donné la notoriété et la confiance d'une partie des Français, qui m'ont permis de faire avancer les choses. Mais quand je vais aller au Nicaragua ou en Corée du Sud, mon sésame, dorénavant, c'est ma mission diplomatique.

  • Après avoir joué le perturbateur à l'extérieur du système, vous avez accepté cette mission d'envoyé spécial. Pourquoi ?
J'ai atteint mon seuil d'efficacité en France. Pour obtenir plus – de grandes réformes de fond pour une réelle transition écologique –, il faut changer d'échelle. J'ai décidé de travailler sur la mise en réseau au niveau international. Dans le contexte actuel, la France ne pourra pas aller bien loin sur ces sujets si l'on ne crée pas des coalitions, en Europe et au-delà.
Avec cette mission bénévole, et tout en restant président de ma fondation, j'ai un pied dedans et un pied dehors, ce qui préserve ma liberté. Dans le cadre de ma fondation, je poursuis l'élaboration de propositions concrètes de politiques publiques, d'information, d'actions de terrain qui, à défaut de changer le monde, changent la vie des gens. C'est à ce titre que j'assisterai à la Conférence environnementale les 20 et 21 septembre 2013.

  • Qu'en attendez-vous ?
Beaucoup, tant le chantier est immense, et pas grand-chose, car je suis lucide. Aura-t-on des arbitrages ambitieux sur la question énergétique ? Je n'en sais rien. La « contribution climat énergie » [dite aussi « taxe carbone »] va-t-elle vraiment être décidée et avec quel dispositif ? Où en est-on sur l'Agence de la biodiversité ? En revanche, j'attends beaucoup de certains thèmes à l'ordre du jour, comme l'économie circulaire.

  • C'est-à-dire ?
La révolution industrielle nous a fait entrer dans l'ère de l'économie linéaire, pour puiser des ressources, les transformer, les consommer et les jeter. Cela a plutôt bien fonctionné puisque nous sommes sortis du XXe siècle avec un niveau de vie globalement supérieur. Mais cette économie s'est bâtie sur la croyance que les ressources étaient abondantes. Ce n'est plus le cas.
L'économie circulaire cherche à créer des boucles vertueuses : réduire l'extraction de ressources naturelles, concevoir des produits non toxiques qui pourront être réparés, mutualisés, réutilisés et déconstruits plutôt que détruits, afin que les déchets puissent redevenir des ressources et être à nouveau intégrés dans la production plutôt qu'être mis en décharge ou incinérés. C'est une économie qui se développera beaucoup à l'échelle des territoires et créera de l'emploi.

  • Mais vous n'avez pas l'impression de servir de caution verte, face à un gouvernement aussi peu écolo ?
J'ai toujours dit que les grandes formations politiques n'avaient pas fait leur mue écologique. Il n'y a pas de remise en cause du modèle économique à l'origine de cette crise écologique. La dernière campagne – gauche et droite confondues – a été catastrophique sur le plan environnemental, et celle d'EELV (Europe Ecologie-Les Verts), calamiteuse.
Aujourd'hui, le contexte est encore moins favorable que sous Nicolas Sarkozy. La crise économique, les urgences sociales rendent le traitement de la crise écologique encore plus difficile. Par ailleurs, les socialistes ont historiquement du retard, ayant toujours sous-traité ces enjeux à leurs alliés, Les Verts. Il leur faut un temps d'adaptation. Il y a une part de sincérité chez mes interlocuteurs, mais nous n'avons pas la même lecture de l'écologie. Pour beaucoup, il s'agit d'une option, alors qu'elle est essentielle, y compris pour sortir de la crise économique et sociale.

  • Et François Hollande, qu'en pense-t-il ?
Je suis l'un de ceux qui l'ont convaincu d'accueillir la conférence climat en 2015. Il fallait de l'audace pour accepter, alors même qu'aucun autre pays européen n'a voulu prendre ce risque, et que les conditions d'une réussite ne sont pas rassemblées. Il est conscient du risque et de l'opportunité que cela représente à l'échelle internationale. A-t-il pour autant une vision, est-il prêt à faire les réformes nécessaires ? L'avenir le dira.
Tout le monde en France affirme qu'il faut tenir nos engagements vis-à-vis du protocole de Kyoto, mais qui comprend que la réduction par quatre de nos émissions de gaz à effet de serre impose des mesures importantes ? Quelques politiques dans les deux camps (Michel Rocard, Hubert Védrine, Chantal Jouanno…) en ont conscience, mais ils restent trop isolés. Sous François Hollande, comme sous Nicolas Sarkozy, nous restons dans un conflit permanent entre les enjeux du long terme et ceux du court terme. Mais nous avons tout de même obtenu le moratoire sur le gaz de schiste et l'annonce de la création d'une Agence de la biodiversité.

  • Vous êtes découragé ?
Cela m'irrite de me dire que je porte, avec des milliers de scientifiques, d'ONG, de citoyens, un enjeu universel, qui conditionne l'avenir de nos enfants, et que l'on a un mal fou à se faire entendre. Mais travaillons avec les bonnes volontés, encourageons les alliances ! J'essaie de le faire sur les grandes échéances, et notamment la préparation de la conférence climat de 2015.
Aujourd'hui, parvenir à un accord exigeant pour l'ensemble de la communauté internationale semble difficile. N'y a-t-il pas quelque chose à inventer, avec un groupe de pays ayant des objectifs communs, contraignants et ambitieux, et un deuxième groupe de pays qui, compte tenu de leurs spécificités, auraient des objectifs un peu moindres, décalés dans le temps ? Evidemment, mon premier espoir est en Europe. A vingt-huit, on peut agir.

  • Pascal Durand rêverait de vous voir tête de liste aux européennes en 2014. Cela vous tente-t-il ?
Il y a eu un malentendu entre le parti et moi, la greffe n'a pas pris. EELV a pensé pouvoir bénéficier de ma notoriété et moi de leur envie d'élargir le nombre de citoyens à rassembler. Non seulement ça n'a pas été le cas, mais, en plus, j'ai perdu en crédibilité. Il faut savoir tirer des leçons, sans amertume.

  • Vous ne croyez plus à ce type d'engagement ?
Pas pour moi. José Bové et Daniel Cohn-Bendit sont de très bons députés européens. En revanche, ma mission actuelle m'offre une position inestimable pour poursuivre ce que je sais à peu près faire : convaincre et rassembler. Je l'ai fait en France, je le fais maintenant à une autre échelle, et avec d'autres interlocuteurs. Notre pays dispose de nombreuses ambassades, du troisième réseau diplomatique du monde, c'est un extraordinaire outil, efficace et dévoué, pour faire des propositions, rencontrer les acteurs de terrain, les mobiliser.

  • A vous lire, on se dit que le monde sauvage est moins violent que la scène politique française…
Depuis des années, je rencontre des hommes et femmes politiques de grande qualité mais qui abdiquent souvent leurs convictions au profit d'une inconscience collective. La politique partisane tue la politique. Ce sont des clivages d'une autre ère, les contraintes du XXIe siècle ne sont absolument pas celles du XXe siècle.
Ni la droite ni la gauche ne prennent en compte cette notion de rareté que j'ai évoquée plus haut, contrainte majeure sur nos modèles économiques et nos relations géopolitiques. Le modèle actuel, qui concentre les richesses entre une poignée d'Etats et de multinationales et qui fonde sa croissance, au service des seuls financiers, sur toujours plus d'extraction de ressources naturelles et toujours moins d'emploi, ne peut pas tenir.

  • La Fondation Hulot compte plusieurs multinationales parmi ses mécènes. Que répondez-vous à ceux qui critiquent votre mode de financement ?
J'ai toujours cherché à créer des passerelles et pas des fossés. Peut-on imaginer changer de modèle de société sans travailler avec des acteurs clés ? Par ailleurs, les associations et fondations sont toutes en difficulté, avec des subventions et du mécénat en baisse, alors même que nous participons de plus en plus à l'élaboration des politiques publiques.
Pour agir, il faut des moyens (une trentaine de personnes travaillent dans ma fondation). Et je n'ai pas vendu mon âme au diable : quand je fais le bilan, je pense que nous avons davantage contribué à l'intérêt général que cautionné des intérêts particuliers. Nos mécènes n'entravent pas notre action et certains font des efforts considérables.
Le mécénat de L'Oréal leur a-t-il fait vendre un tube de rouge à lèvres supplémentaire ? Celui d'EDF leur a-t-il permis de multiplier leurs réacteurs nucléaires ? Non. Mes relations avec Henri Proglio sont souvent tendues mais peu importe. J'avoue en revanche une certaine lassitude, voire de l'humiliation, quand François Pinault, Olivier Dassault ou le DG de Danone, Emmanuel Faber, me font lanterner pendant des mois, voire des années, pour au final disparaître avec des promesses qu'ils ne tiendront jamais.

  • Et Vinci, l'opérateur de Notre-Dame-des-Landes ?
Cela aurait été gênant si je n'avais rien dit sur le sujet ! Je n'ai jamais tourné ma langue sept fois dans ma bouche pour ne pas embarrasser un mécène. Par exemple, nous avions lancé une campagne pour privilégier les commerces de proximité. La marque Repères de Leclerc, qui figurait parmi nos donateurs, nous a demandé de la retirer. Nous avons préféré nous priver d'un engagement de trois ans de leur part.

  • On vous reproche parfois de ne pas être assez radical. L'écologie peut-elle s'imposer de façon consensuelle, alors même qu'elle remet en cause le système en place ?
Pour se confronter au « système », encore faut-il sentir que la société soit disponible pour cela, ce qui n'est pas le cas ! On ne descend pas dans la rue pour la planète. L'environnement reste, pour beaucoup, une préoccupation parmi d'autres. Parce qu'il y a la crise, le chômage, le travail incessant des lobbies.
Je ne sens pas aujourd'hui un souffle puissant que l'on pourrait canaliser. Pour avoir un rapport de force, il ne suffit pas de brandir des idées, encore faut-il avoir des troupes, qui ne sont pas là… Autant j'ai pensé qu'il y avait un moment favorable au moment du Pacte écologique, lors de la campagne électorale de 2007, autant aujourd'hui c'est plus difficile.

  • Qu'est-ce qui a changé ?
Les jeunes se démobilisent un peu, ce qui est très inquiétant. Une partie des Français considèrent qu'eux-mêmes ont fait des efforts mais que l'action publique n'a pas suivi : il y a une forme de lassitude. Les écologistes, politiques et associatifs, ont pendant longtemps cherché à mobiliser sur le constat. Mais c'est sur une vision, un projet que l'on mobilise.
A tort ou à raison, les écologistes apparaissent comme des accumulateurs de refus plutôt que comme des producteurs de solutions, capables de donner du désir pour un monde qui intégrerait les enjeux écologiques et sociaux. Ce ne sont pourtant pas les idées et les créatifs qui manquent. Mais les morceaux du puzzle sont disséminés.

  • Pascal Bruckner revient sans cesse à la charge contre les « prophètes de la fin du monde ». Vous vous sentez concerné ?
Selon le prochain rapport du Giec, la moitié des catastrophes écologiques qui affectent l'économie et font des centaines de milliers de victimes sont dues aux activités humaines. Qu'est-ce que Pascal Bruckner répond aux dirigeants de ces petits Etats insulaires qui sont venus me voir à l'Elysée, désespérés ? Et à Hindou Oumarou-Ibrahim, la représentante des peuples sahéliens aux Nations unies, qui dit qu'ils sont déjà dans le tunnel de la mort ?
Je l'invite à aller en Afrique pour constater les conséquences avérées des changements climatiques aujourd'hui. Réduire la préoccupation écologique à un groupuscule anti-progressiste qui n'a comme remède que la décroissance est archaïque. Les chefs d'Etat qui ont reconnu la responsabilité humaine des changements climatiques à Copenhague sont-ils des illuminés ? Et Barack Obama, qui vient de rappeler que ce n'est pas un mythe ? Et le gouvernement chinois, selon lequel le facteur écologique doit être prioritairement pris en compte ?
C'est très facile quand on vit à Paris, loin de toutes ces douleurs, de se gausser de cela. D'autant plus facile que nous sommes dans une période de grand désarroi. Cela permet à des résistants du scientisme de semer le doute dans les esprits, de défendre les intérêts particuliers de certains lobbies. Résultat, 36 % des Français se disent aujourd'hui climato-sceptiques.

  • Les médias ne couvrent pas assez l'écologie ?
Ils sont à l'unisson de ce vaste mouvement de reflux. Après le Pacte, j'avais fait la tournée des médias, rencontré les patrons de presse, mais la mobilisation d'alors est retombée. Pour beaucoup, tout cela n'est pas probant, et plus assez théâtral. Le grand chef Raoni est récemment venu en France, c'était a priori son dernier voyage pour plaider la cause des peuples indigènes en forêt amazonienne. Pas un journal de presse écrite ne s'est intéressé à leur destin, au barrage de Belo Monte… J'ai juste réussi à le faire inviter au 20 heures de TF1.
Je reviens d'Afrique – mon premier voyage officiel sur le dossier des éléphants menacés de disparition –, et je découvre la responsabilité des industries chinoises dans la déforestation. J'en appelle à la mobilisation des médias sur ces enjeux de biodiversité.
Alerter sur la crise écologique est devenu très difficile. Dans l'immédiat, on n'ira pas plus loin. Et si l'on veut aller plus vite, on le fera peut-être à plusieurs, en France et hors de nos frontières. A charge pour moi d'y contribuer. Je ne baisse pas les bras, mais je sais que le temps et les événements seront, hélas, nos meilleurs alliés.

Nicolas Hulot en quelques dates
1987 Présente Ushuaïa, le magazine de l'extrême, sur TF1.
1990 Crée la Fondation Ushuaïa, qui deviendra la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme.
2007 Interpelle les candidats à l'élection présidentielle avec le Pacte écologique.
2009 Réalise le long métrage Le Syndrome du Titanic.
2011 Se présente à la primaire présidentielle écologiste.


A lire également:

Photo : Julien Mignot pour Télérama
Propos recueillis par Weronika Zarachowicz  (Télérama)

Recettes Soufflés-Soufflé au chèvre


Soufflé au chèvre

Préparation : 20 mn
Cuisson : 35 mn
Pour 4 personnes
3 crottins de chèvre de 50 g environ
12 quartiers de tomates séchées confites à l’huile
4 œufs entiers
40 g de beurre + 10 g pour le moule
40 g de farine + 20 g pour le moule
40 cl de lait
Sel
Poivre du moulin
1. Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7).
2. Beurrez et farinez un moule à soufflé d’environ 20 cm de diamètre (ou quatre ramequins individuels) ; Placez-le au réfrigérateur.
3. Dans l’un des crottins, taillez 4 fines rondelles ; coupez le reste en petits cubes. Hachez les tomates séchées. Cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes.
4. Préparez la béchamel. Dans une casserole, faites fondre le beurre, puis ajoutez la farine, mélangez et laissez cuire pendant 4 ou 5 minutes à feu moyen, en remuant. Versez le lait froid, salez et poivrez. Portez à ébullition et faites cuire encore 4 ou 5 minutes, sans cesser de remuer. Laissez refroidir.
5. Ajoutez les cubes de fromage, les tomates hachées et les jaunes d’œufs à la béchamel. Montez les blancs d’œufs en neige ferme avec une pincée de sel. Incorporez-les délicatement à la béchamel à l’aide d’une spatule.
6. Remplissez le moule (ou les ramequins) aux trois quarts de cette préparation. Enfournez pour 35 minutes et n’ouvrez pas la porte du four durant la cuisson. Servez le soufflé à la sortie du four.

Pour réussir cette recette, utilisez des crottins de chèvre demi-secs.
Variante
Vous pouvez ajouter quelques brindilles de thym frais ou de feuilles de basilic dans la béchamel.


mardi 24 septembre 2013

Billets-Le Front national profite de l’absence d’idées


Le Front national profite de l’absence d’idées

Akram Belkaïd, rédacteur en chef d’Afrique Méditerranée Business et chroniqueur au Quotidien d’Oran

  • Courrier international – Le Front national semble être l’épicentre de la vie politique française. Cela vous semble justifié ?
Akram Belkaïd C’est effectivement le cas car la classe politique traditionnelle est incapable de trouver une parade efficace à la crise sociale qui mine le Vieux Continent. A gauche comme à droite, on manque d’idées pour lutter efficacement contre le chômage et réduire les inégalités engendrées notamment par la mondialisation financière. Les affaires DSK et Cahuzac, pour ne citer qu’elles, ont aussi écœuré des millions de Français, dont la colère profite directement au Front national. Ce parti est désormais au centre du jeu politique pour les prochaines élections, y compris la présidentielle de 2017.

  • Un tiers des Français se sentiraient “proches des idées” défendues par Le Pen. Faut-il s’en inquiéter ?
Absolument. Certes, on peut se rassurer en disant que nombreux sont ceux qui trouvent dans le FN le seul recours pour exprimer leur colère. Mais un tel raisonnement revient à nier la réalité de la radicalisation d’une partie de la société française sur les questions des inégalités sociales, de l’insécurité, de l’immigration ou même de la peine de mort. Aujourd’hui, le discours humaniste et tolérant est en partie déconsidéré parce qu’il est tenu par des élites politiques et économiques complètement déconnectées de la réalité sociale et, à mon sens, coupables de désinvolture à l’égard des classes populaires et moyennes.

  • Quel est votre point de vue sur les positions peu claires de l’UMP concernant les reports de voix aux municipales de mars 2014 ?
Cela fait plus de vingt ans que la droite est tentée de faire alliance avec le FN. A chaque rendez-vous électoral, les garde-fous et les rappels à l’ordre au sein de cette famille politique ont empêché ce rapprochement. Mais, quand on regarde ce qui se passe dans le reste de l’Europe, y compris en Scandinavie, où les partis d’extrême droite sont devenus fréquentables, on se rend compte que la France demeure une exception. Est-ce que cela va durer ? Rien n’est moins sûr, car on sent bien qu’une bonne partie de l’opinion publique française est prête à accepter une alliance UMP-FN, que la présidence Sarkozy et ses dérapages divers (discours sur les Roms, débat sur l’identité nationale…) ont contribué à préparer.

Dessin de Balaban, Luxembourg.
Source Courrier International

lundi 23 septembre 2013

Infographies-Brèches informatiques



Brèches informatiques

Des milliers de données personnelles sont volées chaque jour à des entreprises ou des institutions.
DAVID McCANDLESS. Ce Britannique, pionnier du datajournalisme, est l’un des principaux contributeurs du datablog du Guardian. Il a travaillé ici avec les enquêteurs Miriam Quick, Ella Hollowood, Christian Miles et Dan Hampson. Ils ont recensé, à partir des données de DataBreaches.net, du IdTheftCenter et d’articles de presse, les brèches informatiques qui ont concerné au moins 30 000 personnes. Les fuites continuent : le 12 septembre, l’opérateur de téléphonie mobile Vodafone a reconnu que les données personnelles de 2 millions de clients allemands, y compris leurs coordonnées bancaires, étaient dans la nature.

Source Courrier International

dimanche 22 septembre 2013

Infos santé-Cigarette électronique


Cigarette électronique

La cigarette électronique ou e-cig ne laisse pas indifférent. Et, très doucement mais sûrement, il commence à y avoir un discours dominant dont il ne faut pas trop s’écarter. Un exemple récent le prouve.

Depuis le 6 septembre dernier, la nouvelle a diffusé partout : la e-cig c’est aussi bien que les patches et autres substituts nicotiniques pour arrêter de fumer. Si l’on en croit même ‘Le Monde.fr’ c’est même mieux.
Tout cela est parti d’une étude publiée dans The Lancet et réalisée à Auckland, en Nouvelle-Zélande.
Le titre, traduit, de l’étude est : ‘Cigarettes électroniques pour cesser de fumer : un essai contrôlé randomisé’.
En clair, et pour ceux qui ne pratiquent pas le jargon des essais cliniques, cela signifie que les volontaires ont été divisés en plusieurs groupes, chacun recevant un ‘traitement’ différent, ici plutôt une méthode de sevrage, de façon à comparer les groupes. Entre eux.
Un petit regard sur les chiffres d’abord. Le nombre de personnes incluses dans l’étude a été de 657.

La répartition s’est ainsi faite :
289 ont utilisé la e-cig avec nicotine
295 ont utilisé des patches à la nicotine
73 une e-cig placebo, ne délivrant pas de nicotine.
A six mois, et à l’aide d’un système de mesure pour s’assurer de la réalité de l’abstinence, le nombre de fumeurs ayant abandonné était de 7,3 % pour les utilisateurs d’e-cig avec nicotine et de 5,8 % pour les utilisateurs de patches, le groupe placebo comportant 4,1 % d’abstinents.

Statistiquement, les chercheurs n’ont constaté aucune différence entre le groupe utilisant la e-cig avec nicotine et les utilisateurs de patches.
Ces résultats sont en phase avec une petite étude menée sur un faible nombre de sujets en Italie pendant 24 mois et qui montraient que 5 des 40 sujets du groupe avaient cessé de fumer avec la e-cig.
Donc e-cig et patches même combat, avec un peu moins d’effets secondaires pour la e-cig avec nicotine. Que pour les patches.
Deux remarques à ce stade : jusqu’à lors, personne ne considérait les patches comme une très bonne méthode pour cesser de fumer même si ces dispositifs aident certains à réduire leur consommation, voire parfois à écraser définitivement leur mégot.
Brutalement, voici donc ces patches considérés par certains comme une très bonne arme puisque la e-cig fait aussi bien, voire, après une lecture erronée de l’étude, mieux que ces substituts.
L’autre remarque concerne la durée de l’étude : six mois c’est mieux que trois mais en termes d’addiction, c’est à un an qu’on aime juger les choses.
Je rappelle pour mémoire que la varenicline (Champix) donnait des taux d’abstinence de 44 % à trois mois et de 16 à 20 % à un an.

Je ne suis pas fumeur, je n’ai jamais fumé, aucun de mes proches n’est buraliste et je suis persuadé que la e-cig est cent fois moins toxique que la cigarette. Elle n’a, en particulier, aucun effet néfaste sur la microcirculation des artères coronaires comme l’a démontré une étude présentée récemment au congrès de la European Society of Cardiology, à Amsterdam.
Mais je suis étonné de cette volonté soudaine de la parer de toutes les vertus, un phénomène un peu proche de celui du baclofene pour le sevrage alcoolique.
La e-cig est, à n’en pas douter, un excellent moyen de réduire la consommation de cigarettes mais certainement pas, du moins avec le recul actuel, un moyen de sevrage efficace, du moins pour un grand nombre de fumeurs.

Les tenants de cette e-cig ont un peu tendance à se débarrasser de la prudence et de la rigueur louables qu’ils manifestent face à d’autres études scientifiques.
Or, les vendeurs de ces dispositifs n’attendent que cela et exploitent à leur manière les commentaires élogieux des études en laissant entendre que c’est sinon l’arme absolue du moins le produit qui vous fera oublier l’herbe à Nicot.
Pourquoi ne pas raison garder ? Il faut poursuivre les évaluations, mesurer le taux d’abandon du tabac, les variations de consommation, la durée de l’effet e-cig.
Tout cela en refusant d’en faire un médicament et en ne cédant pas à des vieilles lunes hygiénistes.

Ainsi, en interdire l’usage aux plus jeunes n’est pas forcément une bonne mesure. Aux Etats-Unis, le CDC, le centre de contrôle des maladies d’Atlanta vient de publier une statistique montrant qu’entre 2011 et 2012 le nombre d’utilisateurs d’e-cig chez les lycéens est passé de 4,7 à 10 %.
Voilà donc quelques lignes politiquement incorrectes, certes, mais qu’il me semble nécessaire de coucher sur l’écran afin qu’on ne se trompe pas de combat et qu’on prenne la e-cig pour ce qu’elle est, c’est-à-dire, en l’état actuel des connaissances, un moyen pour environ un quart des fumeurs de réduire leur consommation de tabac.

Référence des études

Christopher Bullen et al.
Electronic cigarettes for smoking cessation: a randomised controlled trial
www.thelancet.com Published online September 8, 2013 http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736 (13)61842-5

Peter Hajek
Electronic cigarettes for smoking cessation

Riccardo Polosa et al.
Effectiveness and tolerability of electronic cigarette in real-life: a 24-monthprospective observational study
Intern Emerg Med DOI 10.1007/s11739-013-0977-z

K Farsalinos et al.
Immediate effects of electronic cigarette use on coronary circulation and blood carboxyhemoglobin levels: comparison with cigarette smoking
Abstract 102 http://bit.ly/15RY8j3

E-cigarette use more than doubles among U.S. middle and high school students from 2011-2012



Source docteurjd.com (blog santé de jd flaysakier)

jeudi 19 septembre 2013

Billets-Bitcoins : le cash du siècle


Bitcoins : le cash du siècle

Il n'est contrôlé par aucune banque mais s'échange par millions. Et il a suffi de quelques clics pour que ce soit le krach. Le bitcoin, monnaie pas si virtuelle. http://www.bitcoin.fr/

En avril dernier, les journaux ne parlaient que de lui : le bitcoin, une monnaie dématérialisée passée de la bulle spéculative au krach en l'espace de quelques jours. Mis au point par un mystérieux Satoshi Nakamoto en 2009, ce nouveau grisbi est présenté par son géniteur comme « un système de monnaie électronique en peer-to-peer », c'est-à-dire de pair à pair, d'internaute à internaute.
Pour échanger leurs euros contre des bitcoins sonnants et trébuchants, certains souscrivent aux services d'opérateurs en ligne, disposant chacun de leur propre taux de change. D'autres, ayatollahs de la discrétion, troquent leurs liasses de billets contre des disques durs approvisionnés en bitcoins, les petits boîtiers métalliques remplaçant la bonne vieille valise de cash. Dans ces conditions, au contraire de n'importe quelle autre monnaie, le bitcoin n'est pas contrôlé par une banque centrale.

  • Porte-monnaie crypté
C'est là que les choses se compliquent : fondé sur la cryptographie, votre porte-monnaie bitcoin, souscrit en ligne, possède deux clés. La première est publique – c'est en quelque sorte l'équivalent d'un RIB –, destinée à recevoir de l'argent. La seconde est privée, c'est elle qui vous permet de régler vos achats de manière totalement anonyme (ce qui inquiète de plus en plus les gouvernements, qui voient dans le bitcoin le nouveau véhicule du blanchiment d'argent).
En l'absence d'un organisme régulateur, l'ensemble des ordinateurs qui gèrent le système s'occupe de valider les transactions. Cet agrégat de machines, auquel tout un chacun peut ajouter la sienne, met également sa puissance de calcul au service de la création de nouveaux bitcoins. Chaque « nœud » du réseau « frappe » de nouvelles « pièces », en répondant à des équations de plus en plus complexes.

  • La ruée vers l’or
Ainsi, 11 millions de bitcoins auraient été déjà émis, sur un chiffre plafonné à 21 millions par ses créateurs (il devrait être atteint à l'horizon 2030). Les plus malins n'hésitent d'ailleurs pas à mutualiser leurs machines pour gonfler leurs capacités à créer des bitcoins. Monnaie hautement spéculative, un bitcoin valait 200 euros au mois d'avril, certains observateurs y voyant même une concomitance avec la crise chypriote.
Son cours est brutalement retombé au bout de quelques jours, mais déjà ses prosélytes ont flairé le coup : le bitcoin est une ruée vers l'or dans laquelle des algorithmes ont remplacé les bons vieux tamis (à l'heure où nous écrivons ces lignes, son cours est remonté aux alentours de 100 euros).
S'il n'est pas encore assez stable pour rivaliser avec le dollar ou l'euro, le bitcoin dispose malgré tout de sa fondation et de ses lobbyistes, à Washington. La preuve qu'il ne s'agit pas d'une énième monnaie de singe.


Illustration : Yann Legendre pour Télérama
Source Olivier Tesquet telerama.fr

Recettes Soufflés-Soufflé aux spéculoos


Soufflé aux spéculoos

Préparation : 20 mn
Cuisson : 35 mn
Pour 4 personnes
12 spéculoos
4 œufs entiers
50 cl de lait
180 g de sucre en poudre + 20 g pour le moule
60 g de farine
10 g de beurre pour le moule
1. Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7).
2. Beurrez et sucrez un moule à soufflé d’environ 20 cm de diamètre (ou quatre ramequins individuels) ; Placez-le au réfrigérateur.
3. Dans un bol, broyez grossièrement les spéculoos à la main.
4. Cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes.
5. Préparez la crème pâtissière. Dans une casserole, portez le lait à ébullition. Dans un saladier, fouettez les jaunes d’œufs avec 130 g de sucre, jusqu’à ce qu’ils blanchissent. Ajoutez la farine, mélangez, puis versez dessus le lait bouillant en fouettant. Reversez le tout dans la casserole. Faites cuire la crème à feu moyen 4 ou 5 minutes, en remuant. Ajoutez-y les biscuits écrasés.
6. Montez les blancs d’œufs en neige ferme avec une pincée de sel. Versez le reste de sucre (40 g) et continuez de fouetter pour obtenir une meringue très épaisse. A l’aide d’une spatule, incorporez délicatement cette meringue à la crème.
7. Remplissez le moule (ou les ramequins) aux trois quarts de cette préparation. Enfournez pour 35 minutes et n’ouvrez pas la porte du four durant la cuisson. Servez aussitôt.


mardi 17 septembre 2013

Billets-La Tour Paris 13

La Tour Paris 13


La fresque murale d'eL Seed sur la facade de la tour. © Thomas Lallier

Le premier musée virtuel du street art.
France Ô dévoile ce lundi 16 septembre “La Tour Paris 13”, un projet sur le street art qui mêle exposition, documentaire et musée virtuel.

Les neuf étages de vieille tour en béton et briques rouges forment un bloc uniforme planté en bord de Seine, vestige d'une époque révolue dans ce quartier moderne du 13ème arrondissement parisien. Impossible de rater cette “Tour 13” avec sa façade recouverte d'immenses gouttes dégoulinantes de vernis rouge fluo et sa fresque murale composée d'une arabesque de lettres arabes.
Cette fresque n'est qu'un avant-goût de ce qui se cache derrière les murs. Pendant six mois, dans le plus grand secret, une centaine d'artistes internationaux a investi les couloirs et les appartements semi-abandonnés de la tour, destinée à être démolie, pour les transformer en la plus grande exposition éphémère d’art urbain de France. Et pas seulement : ce laboratoire artistique d’exception est au cœur d'un documentaire de France Ô, aussi que d'un site internet très particulier.


© Jérôme Deiss
  • Six mois pour la créer, trente jours pour la visiter...
Montrer l'art urbain contemporain dans sa variété était le pari de Mehdi Ben Cheikh, le galeriste initiateur du projet. Tout aussi fondamental pour lui, était de garantir au public un accès libre et totale à l'exposition qui durera un mois, du 1er au 31 octobre. Nuit blanche parisienne comprise. « Obtenir l'autorisation de la préfecture a été la chose la plus longue et difficile, avoue-t-il. Nous ne pourrons faire rentrer que 49 personnes à la fois, pour des raisons de sécurité. »
Une fois l'exposition terminée et les derniers locataires encore sur place partis, la tour sera détruite. Au plus tard en début d'année prochaine. Que restera-t-il alors des fresques, des installations, de ces univers psychédéliques ou en noir et blanc, en craie, peints ou encore vaporisés sur les murs ? Comment en conserver une trace sans trahir le caractère éphémère du street art ?


© Jérôme Deiss

Les organisateurs ont eu l'idée d'associer à l'exposition parisienne, un musée virtuel interactif, digitalisant les œuvres pour un site internet. « C'est une occasion unique pour montrer la richesse du street art au grand public », souligne Matthieu Buchsenschutz de la Blogothèque qui mène ce projet interactif. « Le site sera actif dès l'ouverture de la tour, le premier octobre, et pendant trente jours on pourra l'explorer comme si on était sur place. »
  • Et dix jours pour la sauver
Sur ce portail disponible en français et anglais, on pourra parcourir les neufs étages, voir le travail d'un artiste en particulier ou encore rentrer dans les appartements. « L'un des enjeux était de ne pas mettre à l'avant tel ou tel auteur. L’appartement est l'unité de base, il est présenté dans une frise d'images avec les œuvres. On peut y cliquer pour avoir la fiche de l'artiste, sa biographie ou une interview-vidéo. »


© Jérôme Deiss

Mais c'est la dimension collective du projet qui enthousiasme Matthieu Buchsenschutz, notamment le rôle actif attribué aux internautes dans la sauvegarde des œuvres d'art : « Quand l'exposition se terminera, fin octobre, la plateforme passera en noir et blanc. C'est là qu'on espère mobiliser le maximum de visiteurs, qui choisiront les œuvres digitales à conserver, cliquant dessus pour les remettre en couleur. Ils auront dix jours pour le faire, après, tout ce qui est resté en noir et blanc disparaitra définitivement du site. » En revanche, tout ce que les internautes auront choisi de sauvegarder restera disponible en ligne.
Dernière étape de ce projet polymorphe et multimédia, le film du documentariste Thomas Lallier pour France Ô. Le réalisateur y décrit les mois de travail dans la tour ou s'attache aux enjeux du street-art. Pour le voir, il faudra attendre la destruction du HLM, en 2014.

 Source Luisa Nannipieri telerama.fr