vendredi 13 mars 2020

Infos santé : Sport et Santé-Entorses chez l’enfant


Entorses chez l’enfant

L’os des enfants est en croissance. Il est fragile. En cas de torsion articulaire, c’est souvent lui qui cède. Un diagnostic précis est nécessaire. Un traitement spécifique s’impose pour éviter les séquelles.

Votre fils vient de se fouler la cheville. Son pied n’est pas gonflé pourtant il a mal et peine à l’appui. C’est sûrement un « décollement épiphysaire » ou «fracture de l’os en croissance».

  • Un enfant n’est pas un « petit adulte » ?
Un ligament est une cordelette fibreuse reliant un os à un autre os. Il enjambe une articulation, limite et contrôle son mouvement. Quand cette dernière bascule violemment, la chaîne os / ligament / os est brusquement mise en tension. Chez l’adulte, les structures osseuses sont mâtures et solides. Au cours de ce traumatisme, c’est le ligament qui se déchire : c’est l’entorse ! Chez l’enfant, l’os grandit. Les zones de croissances se situent à proximité des articulations. On parle d’épiphyse.  Elles sont formées de cartilage et sont fragiles. Elles constituent le point faible de la chaîne os / ligament / os. Elles se brisent ou se tordent. C’est le décollement épiphysaire !

  • Comment reconnaître une fracture de l’enfant maquillée en entorse ?
Prenons l’exemple le plus fréquent, celui de la cheville. Le jeune sportif a  souvent de 11 à 15 ans. Le traumatisme est identique à celui d’une entorse. L’articulation bascule et la voûte plantaire s’oriente du côté du pied opposé. La douleur est vive, l’impotence est marquée mais la cheville n’est pas très gonflée. Son aspect est faussement rassurant. Étonnamment quand le médecin appui sur les ligaments, notre blessé ne ressent pas de douleur.  S’il se décale un peu plus haut, juste au-dessus de la bosse osseuse appelée malléole externe, ça fait très mal ! C’est une fracture de l’enfant ! La radiographie peut aussi induire en erreur. Le plus souvent, l’os est normal de couleur blanche et on voit juste un gros trait noir correspondant à la zone de croissance.  Mais attention,  la fracture passe à travers cette structure cartilagineuse et elle est invisible à la radio !

L’OS DE L’ENFANT EST EN CROISSANCE. IL EST PLUS FRAGILE QUE LES LIGAMENTS. C’EST LUI QUI CÈDE EN CAS D’ « ENTORSE »

  • Le traitement est différent !
Dans le cas d’une entorse de l’adulte, le ligament est lésé. La cicatrisation de ce tissu souple s’accommode souvent d’une réduction des mouvements ce que permet une simple chevillière. En revanche, en cas de fracture de l’enfant, l’os est une structure rigide. Sa consolidation nécessite une plus grande immobilité. Le plus souvent une bottine en résine est plus appropriée. Cette conduite à tenir se révèle d’autant plus pertinente qu’un enfant plein de dynamisme a très fréquemment tendance à se débarrasser d’une chevillière amovible ! En fonction des douleurs, l’appui peut être limité quelques jours et des cannes anglaises sont nécessaires. Très vite, notre jeune sportif peut marcher avec sa résine parfois complétée d’une « chaussure à plâtre », munie de velcro et disponible en pharmacie. L’immobilisation est plus courte que pour un os adulte. En effet, si cette zone de croissance est plus fragile, elle est aussi plus active et consolide plus rapidement. En théorie, la résine doit être conservée 2 à 3 semaines. A l’issue, contrairement à l’idée reçue, de la kinésithérapie est nécessaire. Bien sûr, l’enfant s’enraidit moins que l’adulte. Cependant, il ne peut pas passer directement d’une immobilité stricte à des sauts au pied d’un panier de  basket. Un peu de progressivité s’impose. Avant de reprendre le sport, il doit récupérer de la force et de la coordination afin d’éviter les récidives.


Source SantéSportMag

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire