La crise ? Les crises !
Les politiques parlent
toujours de « la » crise – pour nous expliquer comment ils l’ont
magnifiquement gérée, ou pourquoi elle les empêche d’obtenir les magnifiques
résultats promis. Ce qu’ils ne voient pas c’est que l’arbre de la crise cache la
forêt des crises – crises au pluriel. Et le problème, puisqu’ils ne les ont pas
réglées au fur et à mesure, c’est que toutes ces crises se sont accumulées et
vont toutes nous exploser à la figure en même temps dans les mois qui viennent.
C’est ce qui arrive quand on met la poussière sous le tapis !
Sans chercher à être
exhaustif, passons-les très rapidement en revue pour voir pourquoi les
prochains mois vont être particulièrement difficiles (prenez tout de même une
bonne dose de Doliprane avant de poursuivre la lecture !)
- Il y a évidemment la crise économique : la croissance est nulle, les entreprises s’écroulent, n’investissent plus, n’exportent plus, le chômage explose, le matraquage fiscal détruit la demande, la construction de logements s’effondre, c’est la spirale de l’effondrement…
- Il y a la crise budgétaire : les déficits sont devenus incontrôlables et Hollande aura beau demander à l’Europe de repousser la date du redressement des comptes publics, ce sont finalement les Français qui devront payer l’ardoise de son incroyable négligence (exactement le motif pour lequel Christine Lagarde a été mise en examen).
- Il y a la crise financière : les comptes sociaux sont dans le rouge, les retraites ne sont plus financées, les prestations sociales sont compromises par la faillite de l’État, les hôpitaux sont en crise…
- Il y a la crise de la dette : la dette est désormais à 2000 Mds d’euros. De quoi donner le vertige et surtout paniquer les générations qui arrivent et qui sont déjà totalement plombées par les ardoises qu’on dépose silencieusement dans leurs berceaux !
- Il y a la crise fiscale : les entreprises ont été matraquées et les contribuables rançonnés. Les Français sont ruinés, la colère gronde et l’argent ne rentre plus dans les caisses de l’État. Le socialisme quoi !
- Il y a la crise politique : il suffit de voir le discrédit de toute la classe politique et le niveau abyssal de la cote de confiance du Président de la République… Prétendre diriger un pays à ce niveau de défiance est effectivement difficile.
- Il y a la crise ministérielle : vous avez vu tous ces ministres qui partent, qui arrivent, qui changent, qui valsent, qui n’ont pas la moindre compétence et qui ne sont nommés à ces postes de responsabilité uniquement parce qu’ils sont membres du Parti… On ne peut pas gouverner un grand pays comme ça.
- Il y a la crise institutionnelle : de plus en plus nombreux sont ceux qui cherchent à rendre la Ve République responsable de leurs échecs et nous proposent une « VIe République » qui, évidemment, va tout régler…
- Il y a la crise parlementaire : tout le monde voit bien que le système de représentation démocratique ne fonctionne plus. Quel que soit l’estime qu’on porte à ces partis, le fait que le FN n’ait que 2 élus avec 13,6% des voix pendant que les radicaux de gauche en obtiennent 11 avec seulement 1,6% et Europe Écologie les Verts 18 avec 5,4% des voix ne peut pas être considéré comme « démocratique ». La nature a horreur du vide et si toutes les opinions ne sont pas représentées au Parlement, il ne faudra pas s’étonner si elles s’expriment là où elles seront entendues : dans la rue, et par la violence
- Il y a la crise de la démocratie qui fait que, contrairement à la Suisse, le Peuple souverain français n’est jamais consulté – ni sur les grandes lois dites de société, ni sur les grandes réformes qui sont décidées par quelques hommes de cabinet et votées par des parlementaires serviles et militants. Et quand il y a un référendum (le dernier date de 2005) et que le Peuple dit NON, les parlementaires corrigent le vote populaire et s’arrogent le droit de transformer ce refus explicite en OUI. Stupéfiante façon de faire naître une démocratie vivante !
- Il y a la crise législative : tout le monde sent bien que les lois qui sont votées sont davantage le fruit idéologique d’arrangements entre collègues membres d’un même parti que l’expression de la volonté majoritaire du Peuple souverain. Pire encore – comme on vient de le voir avec la loi ALUR de Cécile Duflot – les lois à peine votées sont aussitôt « détricotées » car jugées mauvaises et nocives pour le pays !
- Il y a la crise européenne : qui ne voit pas que l’Europe institutionnelle est totalement absente et incapable d’apporter des vraies solutions aux problèmes qui préoccupent les peuples européens ? La guerre fait rage aux portes de l’Europe et Bruxelles est toujours aux abonnés absents. Enfin pas tout à fait car, heureusement, ils sont là pour règlementer la puissance des aspirateurs ou des ampoules électriques ! Chic.
- Il y a la crise internationale : CentreAfrique, Ukraine, Syrie, Irak, État Islamique… Partout la diplomatie Française a fait des moulinets franco-français sans jamais jouer collectif avec ses partenaires européens. Lors des dernières élections européennes, rappelez-vous, on nous avait dit : plus jamais ça ! Dans l’affaire ukrainienne, les sanctions contre la Russie nous reviennent dans la figure comme un boomerang : nos productions agricoles ne s’exportent plus et les importations d’énergie vont être compromises. Mais ce n’est pas grave puisque Fabius est de taille à chatouiller l’ours Russe.
- Il y a la crise du vive ensemble : tout le monde voit bien que l’immigration, amplifiée par les crises et les violences au Moyen-orient, pose de plus en plus de problèmes d’accueil et d’insertion des populations réfugiées et qui se pressent à Calais. L’absence de moyens financiers accentuant évidemment le problème… Ceux qui ont suivi les événements de Ferguson aux États-Unis pressentent très bien ce qui risque de se passer lorsqu’une petite étincelle met le feu au poudres. Mais bon, on a Bernard Cazeneuve et donc il n’y aura heureusement pas de violences urbaines en France… Ouf.
- Il y a la crise sanitaire : Ebola…. Comme toujours, on nous affirme que tout est sous contrôle et que donc, comme lors de Tchernobyl, « le nuage Ebola » ne passera pas au-dessus de nos frontières… La France « a les moyens de faire face à Ebola » affirme Marisol Touraine pendant que Médecins sans frontières et l’OMS évoquent désormais une « épidémie hors de contrôle »…
- Il y a la crise de la liberté d’expression : pour la Gauche sectaire, tout ce qui est une simple critique est aussitôt qualifié de « phobie » : homophobie, islamophobie… vous ne pouvez pas critiquer les projets de Najat-Belkacem ou de la Garde des Sceaux sinon vous êtes qualifié de raciste, de machiste ou de fasciste ou nauséabond… Vous ne pouvez pas non plus critiquer Hollande sinon vous êtes réac, ou sarkoziste, ou nostalgique de Napoléon ! Bref la France vit en plein délire de la pensée unique, du conformisme progressiste et de surveillance du respect de la ligne officielle définis par le Politburo et les médias. On hallucine.
- Il y a la crise de la pensée économique. Tous ceux qui nous gouvernent et votent les lois ont un cerveau économique daté au carbone 14 : mix de vieux marxisme sorti de la naphtaline et d’un anti-capitalisme primaire et maladif. Ils veulent ponctionner « les riches », obtenir des « contreparties » des horribles patrons « qui se gavent de dividendes »… Eux, en revanche, multiplient les dépenses payées par la dette et créent des « emplois d’avenir » payés par le contribuable… Ils vénèrent Keynes et haïssent le libéralisme qu’ils qualifient de « sauvage » pour mieux le discréditer alors qu’on est dans un pays où la dépense publique représente plus de 53% du PIB ! Tragique méconnaissance des mécanismes de base de l’économie.
- Bon, allez, j’arrête tellement c’est décourageant. Il faudrait encore parler de la crise de l’éducation, de la crise de la formation professionnelle etc., etc. Comme vous voyez, tout est en crise et moi-même je ne me sens pas très bien…
Face à toutes ces
crises, demandez-vous uniquement ce que
font Hollande, Valls et leurs différents ministres dépensiers. Pensez-vous
qu’ils se rendent compte qu’il y a toutes ces crises ? Qu’ils en ont pris la mesure ? Qu’ils sont à la hauteur de ce
qu’il faudrait faire ? Qu’ils vont enfin se décider à les prendre à bras le
corps, courageusement, et faire quelque chose pour arrêter les dominos
qui tombent les uns après les autres ?
La réponse, vous vous
en doutez, c’est Claude Bartolone, le président de l’Assemblée Nationale, qui
la donne dans une interview à Libération
le 28 aout : «
On ne touche pas aux totems du progrès social ». Tout est dit : rien ne marche, tout est bloqué, tout va
exploser, mais on ne touche à rien : c’est totem et tabou ! Et d’ailleurs
pourquoi se bouger puisqu’il n’y a pas de crise. Quelle crise ? Puisqu’on vous
dit que le Gouvernement a tout sous contrôle, vous voulez affoler l’opinion,
vous êtes alarmiste !
Le tweet qui tue que
Manuels Valls pensait naïvement pouvoir supprimer en douce et qui réapparait
sur le web en lui explosant à la figure.
Source
contrepoints.org
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