Quel sport pour votre
enfant ?
À la rentrée, vous vous posez cette éternelle
question. Pour multiplier les bénéfices physiques, psychologiques et
intellectuels, SantéSportMagazine vous aide à faire des choix.
Par le Docteur Stéphane CACASCUA, médecin du
sport.
La
maîtrise du poids est un paramètre clé de la santé de votre enfant. Le sport
constitue une stratégie efficace mais insuffisante. De nombreuses études
sociologiques, notamment celle menée par BURKE, montrent que la surcharge
pondérale est corrélée aux heures passées devant la télévision et l’ordinateur.
Elles sont associées à du grignotage mais surtout à un déficit d’activité
physique tout au long de la journée. Si 2 à 3 entraînements par semaine
contribuent à la dépense énergétique hebdomadaire, ils se révèlent moins
efficace qu’un mode de vie dynamique. Alors, limitez les écrans, encouragez les
trajets à pied, le roller, le skate, les jeux au square, les parties de ballon
avec les copains. Bien sûr, complétez en l’inscrivant au sport. C’est aussi un
excellent placement « santé » à long terme. WAREHAM met en évidence que le
niveau d’activité physique pendant l’enfance est associé à un taux de graisse
corporelle plus faible chez l’adulte. N’omettez pas un point crucial. Optimisez
le contenu de l’assiette, des placards et du frigo ! Mettez-y autant de légumes
que de féculents. Éliminez les chips, les sodas et les bonbons. Réservez-les à
l’anniversaire entre copains ! À l’âge où le cerveau bénéficie de toutes les
aptitudes pour apprendre, emmenez votre enfant à « l’école du goût ».
Faites-lui découvrir toutes les saveurs et peaufinez sa perception de la
satiété !
- Du plaisir !
Lorsqu’une maman me demande : « Quel sport me conseillez-vous pour mon
enfant ? », j’aime répondre « Celui qui lui plaît !‑».
La joie de pratiquer se montre indispensable pour assurer un maximum
d’assiduité et de continuité ! Cependant, il va sans dire que « le plaisir, ça
s’apprend ; le plaisir, ça se découvre ». Beaucoup de garçons veulent faire du
foot… Ils peuvent accéder au bonheur de bouger en faisant connaissance puis en
se formant à d’autres sports plus originaux ! Il faut les y inciter et
insister… au moins cette année ! Vous changerez à la rentrée prochaine si la
mayonnaise n’a pas pris ! De toute façon, ces acquis psychomoteurs auront «
musclé » le cerveau de votre enfant. Nous en reparlerons ! Les études associant
bienêtre de l’enfant et pratique sportive sont très nombreuses. BROSNAHAN
montre que cette sensation augmente avec le nombre d’heures hebdomadaires. Il
met en évidence qu’une activité modérée réduit les conduites à risque et la
prise de substances toxiques. En revanche, ces dernières s’accroissent en cas
de pratiques compétitives et intensives, supérieures à 8 heures par semaine.
Chez les jeunes sportifs de haut niveau impliqués dans une unique discipline,
TOFLER et BUTTERBAUGH constatent une souffrance psychologique par excès de
«pression» ainsi qu’une érosion de l’estime de soi en cas d’échecs répétés.
- Du physique !
Tout
particulièrement en période de croissance, le sport renforce et guide la
formation de l’appareil locomoteur. Les contractions musculaires stabilisent et
orientent le mouvement. Elles moulent les articulations. L’insuffisance
d’activité dans l’enfance favorise le mauvais emboîtement de la rotule dans le
fémur. La course et les sauts impactent les os qui, en réaction, augmentent
leur densité en calcium. Ils sont plus solides. Les nageurs de haut niveau
passent 4 heures par jour en apesanteur. Ils ont des os plus vulnérables que
les sédentaires ! L’excès de microtraumatismes finit par fissurer l’os en
croissance, on parle d’ « ostéochondrose ». Le jeune sportif souffre parfois du
tibia, au point d’accrochage du gros muscle de la cuisse, le quadriceps. C’est
la maladie d’OSGOOD-SCHLATTER, la plus célèbre des ostéochondroses. Voilà qui
vous met en évidence qu’un juste équilibre s’impose et que
l’hyperspécialisation précoce n’a aucun intérêt pour la santé de votre enfant…
au contraire ! Le cœur de l’adulte profite aussi de l’activité physique pendant
l’enfance. De façon indirecte, TELAMA met en évidence que le sport durant
l’enfance augmente les chances de continuer à bouger à la maturité. De manière
plus directe et selon le rapport de l’INSERM, certaines études montrent que les
aptitudes physiques pendant l’enfance sont inversement corrélées à
l’hypertension artérielle et à l’excès de cholestérol. Remarquez également que
les habitudes sportives des parents favorisent la poursuite de l’exercice des enfants
à l’âge adulte. Une bonne raison pour aller trottiner, pédaler ou nager avec
eux !
- Du cérébral !
Les
sports techniques cultivent la mémoire, point d’appui de la réflexion et de
l’intelligence. Dans les disciplines dites fermées, où les mouvements ne
dépendent pas d’adversaires, il faut se souvenir parfaitement d’un geste ou
d’un enchaînement compliqué. Dans les activités ouvertes, il faut analyser
rapidement le comportement du concurrent et programmer au plus vite une
réaction adaptée… Nous sommes très proches de la définition de l’intelligence.
Quand le sport est collectif, la prise d’information devient encore plus
complexe. La réponse motrice pertinente tient compte de la psychologie des
individus et des groupes. Voilà qui nous rapproche de la notion de quotient
émotionnel. Faire un peu de compétition enseigne la gestion du stress. Savoir
se motiver sans perdre ses moyens, c’est le subtil compromis indispensable à la
performance. Grâce à d’inévitables mauvais résultats, votre enfant apprend à
relativiser puis à rebondir devant l’échec ! Tous ces processus mentaux sont
transférables dans le cadre des apprentissages scolaires ou du développement
intellectuel et personnel. La diversité des pratiques enrichit le patrimoine
psychomoteur et offre à l’adulte la possibilité de choisir et de varier les
sports. Il peut s’adapter au changement de mode de vie, aux opportunités ou aux
blessures. Il peut plus aisément poursuivre l’exercice physique à l’âge où son
impact préventif est maximum.
Source SantéSportMag
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