Le projet de Google pour « euthanasier la mort »
Le célèbre moteur de recherche Google
s'intéresse de très près aux questions de santé et de génétique. Son dernier
projet en date: étudier des milliers génomes pour prévenir des maladies.
Google fait dans le mysticime. Après les lentilles
intelligentes destinées à rendre la vie plus facile aux presbytes et aux
diabétiques, le géant d'internet veut maintenant s'attaquer à
l'immortalité. Le nouveau projet de la firme, dévoilé ce jeudi 24 juillet,
s'intéresse au génome d’une centaine de personnes en parfaite santé. L'idée :
récolter des données pour détecter si l'on est à risque de développer certaines
maladies, avant l’apparition des premiers symptômes. A la tête de ce projet,
baptisé Baseline, le biologiste Andrew Conrad. Il travaille depuis un an et
demi dans les locaux de la société de biotechnologie Calico
fondée en septembre 2013 par Google. Il y étudie les gènes de 175 patients qui
ont accepté de se prêter à l’expérience.
- L'Eglise Google
Pour le Dr
Laurent Alexandre, chirurgien urologue et président de DNA Vision, une
société d'analyse génétique, le projet de Google flirte avec le mystique. Dans
l'émission d'Europe 1 Pourquoi Docteur,
il explique d'ailleurs que « Google agit plus comme une Eglise que comme un
business, poursuivant des objectifs quasi religieux. Ses dirigeants veulent
créer une intelligence artificielle et euthanasier la mort. On est bien loin
d’objectifs managériaux. »
L’objectif
du projet Baseline est avant tout de
trouver des « biomarqueurs » de bonne santé, de la même manière que
les scientifiques établissent des « biomarqueurs » pour les maladies.
A long terme, ces éléments permettraient de prévenir certaines maladies ainsi
que de trouver de nouveaux traitements. La technique n’a rien de
révolutionnaire, comme l'a confié le Dr Conrad au Wall
Street Journal :« Nous nous posons juste la question différemment :
pour prévenir un problème, nous voulons d’abord savoir à quoi ressemble un
élément réparé, qui fonctionne bien. » A terme, ce projet pourrait permettre de
gagner 20 ans d'espérance de vie.
- Vivre très longtemps
Mais comme
le rappelle Laurent Alexandre, « nous ne sommes pas que le fruit de nos
chromosomes, l’environnement joue aussi un rôle. » En d'autre termes,
l'approche choisie par Google ne pourra pas répondre à tout, puisqu'elle ne
prend pas totalement en compte les facteurs environnementaux.
Il n'en
reste pas moins que sa place est de plus en plus importante dans le domaine de
la génétique, de l'intelligence artificielle et des biotechnologies. Il s'agit
de la seule firme de la Sillicon Valley qui se préocuppe de ces questions de
maladies. Et grâce aux avancées permises par un tel projet, les enfants qui
naissent aujourd'hui vont sans doute voir leur espérance de vie se rallonger
considérablement.
- Google tout puissant
Mais pour
Laurent Alexandre, les Etats devront agir rapidement pour encadrer les dérives
dans « la lutte de Google contre la mort », car de nombreux problèmes éthiques
peuvent être soulevés par ce projet. Les affaires de séquençage génétique
posent notammennt la question de savoir si les gens sont prêts à savoir à
quelles maladies ils sont prédestinés. Lui ne fait jamais de séquençage
d'ADN pour des particuliers, mais exige qu’il y ait un intermédiaire médical,
pour aider les patients à digérer des informations parfois difficiles à
entendre.
Mais si
Google arrivait au bout de son projet, modélisait un génome humain parfaitement
sain, et permettait à chacun d'entre nous de découvrir nos prédispositions
médicales, il est clair que la machine ne pourra jamais remplacer les
explications et l'humanité d'un médecin.
Source pourquoidocteur.fr
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