Comment sauver nos retraites ?
Dans une France réputée politiquement arriérée,
la question lancinante d’une réforme des retraites sans cesse remise sur le
métier représente, à l’aune de toutes les réforme(tte)s paramétriques imaginées
et mises en œuvre depuis des lustres, un coût financier et social de plus en
plus intenable.
Ainsi, contre toute
réalité, Marisol Touraine se félicitait-elle béatement de la publication dans
le Journal officiel de deux décrets d’application de la loi du 20 janvier 2014
représentant, à ses yeux énamourés, deux avancées majeures garantissant l’avenir
et la justice du système de retraites. Dont acte. Mal lui en a pris puisque
dans son premier avis remis au gouvernement le 15 juillet dernier, soit à peine
six mois après le cocorico de Mme Touraine, le nouveau Comité de suivi des
retraites met déjà en garde le gouvernement contre une nouvelle et rapide
dégradation du financement des retraites.
Mais à tout seigneur
tout honneur, qu’il nous soit alors permis d’évoquer la spectaculaire réussite
de José Piñera, professeur d’économie diplômé de Harvard et ancien ministre du
Travail et des Mines chilien, dont l’action anticipatrice en matière de retraite
par capitalisation demeure un modèle du genre. Nul n’est prophète en son pays,
dit-on, et pourtant… José Piñera l’a été au Chili au point qu’aujourd’hui 95%
des Chiliens ont durablement adopté ce système gagnant de retraite par
capitalisation qui, spécialement en France, fait l’objet de tous les assauts
des idéologues et autres esprits fermés au progrès !
« Le
système de retraite par capitalisation permet de résoudre le problème classique
du système par répartition au niveau démographique : dans une société qui
vieillit, le nombre d’actifs par retraité baisse. Avec un système par
capitalisation cependant, la population active ne finance pas la population
retraitée. Ainsi, on évite les conflits intergénérationnels potentiels et la
faillite du système. La capitalisation ignore le problème qui se pose désormais
à de nombreux pays, à savoir des engagements non provisionnés en matière de
retraites. »
Ainsi, le retour à la
liberté dans la responsabilité des citoyens délivrés d’une pesante et intrusive
servitude étatique contribue, grâce à une gestion optimale et transparente de
leur patrimoine, à garder légitimement une pleine et entière propriété sur un
argent âprement gagné à la sueur de son front.
Sous tous les cieux et
à quelques différences près dues à la psychologie singulière de l’ADN de chaque
peuple pris en particulier, on retrouve souvent les mêmes réflexes qui, parce
qu’ils appartiennent en propre à l’humanité, animent d’une manière semblable et
du haut en bas de la société la diversité des hommes. José Piñera : « J’ai toujours pensé que les salariés sont plus
concernés par les problématiques qui touchent directement à leur quotidien,
telles que la retraite, l’éducation et la santé. Ils prennent leurs décisions
pour assurer le bien-être de leur famille, et non en fonction d’allégeances
politiques ou d’idéologies collectivistes. La leçon ultime de l’expérience
chilienne est que seules aboutissent les révolutions qui font confiance aux
hommes et aux exploits dont ils sont capables, à condition de les laisser
libres d’agir. »
Nous avons en France
des émules cachés mais bien réels de José Piñera qu’une coalition de
l’establishment politique, syndical et médiatique s’évertue, par tous les
moyens jusqu’aux moins reluisants, à empêcher d’exprimer des idées
ultralibérales salvatrices dont ils craignent, à juste titre, qu’elles viennent
à les priver de leurs faux droits. Dans cette optique désespérante, Jacques
Garello a donc décidé, en matière de retraites, de passer outre les ukases de
la pensée unique pour faire la démonstration, selon moi imparable, qu’il est
plus que temps de revenir à la raison pour stopper l’impulsion rétrograde qui
nous conduit aujourd’hui comme hier à nier ou à ignorer la dure réalité des
faits :
- 4 actifs pour un retraité (1970) / 1,25 actif pour un retraité (2013) ;
- 78 ans / 84 ans : longévité pour les hommes et pour les femmes, avec une retraite à 62 ans, la pension doit être versée pendant 16 ans ou 22 ans ;
- 250 euros : ce qui actuellement est retenu chaque mois sur le salaire d’un smicard pour financer les retraites par répartition ;
- 120 euros : la cotisation mensuelle pour que le smicard ait la même retraite s’il est autorisé à avoir un compte personnel épargne-retraite ;
- 250.000 euros : ce que le smicard aura perdu après avoir cotisé pendant 44 ans dans le système actuel ;
- 13 ans : la durée de versements à un compte d’épargne-retraites avec un taux de 3% pour reconstituer une retraite égale à celle que promet la Sécurité sociale ;
- Entre 5 et 9% (hors inflation) le taux de rendement d’un livret d’épargne retraite sur un placement au moins égal à 10 ans ;
- 45 ans : délai qui donne une certitude absolue de rendement à 4% ;
- 15 ans : période qu’il faut pour doubler un placement à 5% d’intérêt.
Le temps est donc venu
pour les Français de se réveiller vivement d’un mauvais rêve pour décider,
toutes les cartes en main, d’un futur de leur retraite qui soit pour eux le
plus riche et le plus harmonieux possible : alors, faites vos jeux !
Source contrepoints.org
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