Angine de poitrine (Angor)
- Qu'est-ce que l'angine de poitrine ?
Lorsque les artères
qui alimentent le cœur se bouchent du fait de dépôts de cholestérol, leur
diamètre diminue peu à peu, réduisant l'apport en oxygène. Les efforts, qui
augmentent les besoins en oxygène du cœur, provoquent alors des douleurs dans
la poitrine car le muscle cardiaque peine à effectuer son travail. Ce sont les
crises d'angine de poitrine (ou angor).
Le plus souvent, une
oxygénation insuffisante du cœur se traduit par une douleur située à l'arrière
du sternum, au centre de la poitrine. La douleur peut irradier le long du bras
gauche, mais aussi dans le dos, sur les côtés, en haut du ventre, dans le bras
droit, la nuque, la mâchoire ou même les dents. Elle est sourde et évoque une
lourdeur ou une sensation d'oppression. Une douleur qui survient et disparaît
en moins de quelques secondes est rarement causée par l'angine de poitrine.
- Quelles sont les complications de l'angine de poitrine ?
Lorsque la privation
d'oxygène est suffisamment grave pour entraîner la mort par asphyxie d'un grand
nombre de cellules du cœur, on parle d'infarctus du myocarde (la "crise
cardiaque"). Dans la moitié des cas environ, l’infarctus du myocarde est
précédé de crises d’angine de poitrine.
- Les causes de l'angine de poitrine
Le risque d'angor est
plus important chez les personnes qui souffrent de diabète, d'excès de
cholestérol (les dépôts de cholestérol bouchent les artères), d'hypertension
artérielle ou d'obésité. Les fumeurs sont également plus exposés à l'angine de
poitrine. Certaines crises d'angor sont attribuables à des spasmes des artères
coronaires qui entraînent une constriction suffisante pour diminuer le débit
sanguin dans ces vaisseaux.
L'angine de poitrine
touche plus souvent les hommes que les femmes, et davantage les plus de 50 ans.
Cette maladie est plus fréquente dans le nord de la France que dans le sud.
- Peut-on prévenir l'angine de poitrine ?
La prévention de
l'angor et des infarctus repose sur les mêmes principes que celle des autres
maladies cardiovasculaires. Elle inclut un programme d'exercices physiques
supervisé par un médecin, l'abandon de la cigarette et la mise en place d'une
alimentation équilibrée.
L'activité physique
est un élément important du traitement de l'angor. Elle favorise la formation
de nouveaux vaisseaux sanguins qui permettent de compenser les obstructions
existantes. Chez les personnes qui ont eu un infarctus, une activité
d’endurance modérée, dans le cadre d'un suivi médical, permet de se rétablir
plus rapidement et de muscler les autres parties du cœur afin de compenser en
partie la perte d’efficacité due à l’infarctus.
Les personnes qui
souffrent de problèmes cardiaques, comme l'angine de poitrine, doivent se faire
vacciner contre la grippe chaque année. En effet, en cas de grippe sévère avec
troubles respiratoires importants, leur cœur serait mis à rude épreuve, potentiellement
au-delà de ses capacités.
- Les médicaments de l'angine de poitrine
Il existe plusieurs
classes de médicaments qui traitent l'angine de poitrine. Certains sont
destinés à soulager une crise d'angor. D'autres visent à prévenir ces crises
chez les personnes qui souffrent d'angor. Certains visent également à dilater
les artères du cœur (inhibiteurs calciques),
à fluidifier le sang (antiagrégants
plaquettaires, comme l’aspirine) ou à diminuer les besoins du cœur en
oxygène (bêtabloquants).
Pendant une crise
d’angor, les (dérivés nitrés dits à action
immédiate), en comprimés ou en spray, sont administrés sous la langue
pour soulager rapidement la douleur. Ils peuvent aussi être pris en traitement
préventif, quelques minutes avant une circonstance susceptible de déclencher
une crise.
Les dérivés nitrés dits à action retard sont
destinés à prévenir les crises d'angine de poitrine. Ils se présentent sous
forme de comprimés pris quotidiennement ou de dispositifs transdermiques
(patchs). Ils sont prescrits en association avec les bêtabloquants ou les
inhibiteurs calciques.
- Quels sont les autres traitements de l'angine de poitrine ?
Le traitement de
l'angine de poitrine repose également sur celui des maladies qui prédisposent
et aggravent le risque de développer cette maladie : excès de cholestérol,
hypertension artérielle, etc. Des règles d'hygiène et de diététique doivent
également être suivies. Enfin, il est parfois nécessaire d'avoir recours à des
techniques chirurgicales (angioplastie pour dilater l’artère bouchée ou pontage
pour remplacer le segment obstrué).
- Angine de poitrine et sexualité
Les personnes qui
souffrent d'angine de poitrine se posent souvent la question de savoir si les
rapports sexuels (et l'effort physique qu'ils représentent) leur sont permis.
Médicalement, on considère qu'un rapport sexuel équivaut à 30 minutes de marche
sur terrain plat (phase d'excitation) suivi de la montée d'un escalier
(pénétration). Il est important d'en tenir compte et de s'assurer auprès de son
médecin que ce type d'effort est possible sans risque de développer une crise
d'angor.
source : Vidal
Cardiologie-EuroPCR 2012 (Paris, 15-18 mai 2012)
Angine de poitrine: un test pour orienter le traitement
Dans l’angine de poitrine stable, le choix
était parfois délicat entre le traitement médical intensif et la dilatation des
artères coronaires par angioplastie. Un test fonctionnel permet de trancher.
Une avancée importante
pour améliorer la stratégie de traitement de l’angine de poitrine a été
présentée au congrès européen de la cardiologie interventionnelle. L’étude FAME
II démontre que chez le malade souffrant d’un « angor » stable, c’est-à-dire
qui subit des crises d’angine de poitrine uniquement lorsqu’il fait un effort,
Un test non-invasif permettrait de déterminer avec précision les malades
à risque d’infarctus et ceux qui ne le sont pas.
L’angor ou l’angine de
poitrine d’effort correspond à une gêne lors de l’apport de sang en quantité
suffisante au niveau du muscle cardiaque pendant l’effort. Cette gêne survient
en raison d’une obstruction partielle des artères coronaires qui apportent le
sang dans ce muscle. Le débit est juste suffisant pour le fonctionnement du
cœur au repos, mais l’effort, en augmentant les besoins en sang oxygéné,
décompense l’équilibre précaire. Le risque est cependant que le rétrécissement
artériel se complète brutalement à l’occasion de la formation d’un caillot de
sang.
Ce dépistage du risque
réel est critique car la crainte permanente des médecins et des malades est de
passer à côté d’une situation qui risquerait d’aboutir à un infarctus. Si cela
se produit, les malades doivent avoir, en urgence, une reperméabilisation des
artères qui irriguent leur cœur.
Cette restauration de
la normalité des flux sanguins dans les artères du cœur s’obtient par
dilatation de la zone rétrécie, ou « sténosée », avec un ballonnet
qui est remonté par voie artérielle jusqu’au niveau de la sténose, et gonflé
pour la dilater. C’est ce que l’on appelle une « angioplastie par voie
artérielle ». Un « stent », sorte de ressort déployant, est
généralement mis en place dans la foulée pour maintenir l’ouverture de la
lumière artérielle.
Si cette procédure est
appliquée dans les 3 heures suivant un infarctus, les séquelles peuvent être
minimes. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. La tentation a donc été
grande dans le passé de faire des dilatations préventives des rétrécissements
observés à l’occasion d’un examen radiologique coronaire en raison d’une angine
poitrine simple. Cependant, cela s’est avéré le plus souvent inutile et cela
expose les malades à un risque lié à la procédure et à des saignements
potentiels induits par le renforcement du traitement antiagrégant.
Jusqu’à maintenant,
seuls les malades qui souffraient d’un infarctus bénéficiaient donc d’une
angioplastie systématique en urgence pour déboucher l’artère. Dans l’angor
stable, la décision n’était pas systématique et restait délicate, y compris si
un examen coronarographique avait montré qu’il existait une ou plusieurs
sténoses sur une ou plusieurs artères coronaires. En effet, dans de nombreuses
grandes études, la dilatation des artères par angioplastie n’avait pas démontré
son bénéfice par rapport à un traitement médical intensif avec lutte contre les
facteurs de risque.
Dr François Philippe, cardiologue
interventionnel à l’Institut Mutualiste Montsouris, Paris: « Depuis l’étude COURAGE, le traitement
médical était considéré comme suffisant dans l’angor stable »
L’innovation présentée
à Euro-PCR consiste en un test fonctionnel et non invasif, car il est réalisé
avec un examen écho-doppler. Ce « test de réserve coronaire », ou FFR
en anglais, va permettre de mesurer la vitesse et l’importance du flux sanguin
réel au niveau des artères coronaires. Ii évalue la capacité fonctionnelle
vraie des artères coronaires à l’effort, celle-ci pouvant être variable chez
différents malades, alors même que la sténose artérielle est identique.
Les cardiologues se
posaient donc de nombreuses questions et les malades étaient inquiets de savoir
que l’on ne dilatait pas une sténose qu’ils pouvaient voir eux-mêmes sur leurs
radiographies.
Dr François Philippe: « Si la réserve fonctionnelle de la coronaire
est bonne, on ne dilate pas »
Le test de réserve
coronaire permettrait donc de bien différencier les malades qui doivent
bénéficier d’une dilatation immédiate des artères coronaires, car cela leur
évitera un infarctus ou une angioplastie en urgence, par rapport aux malades
pour lesquels le traitement médical sera suffisant. C’est un progrès majeur.
Dr Jean-Paul Marre
La pompe cardiaque
Le cœur est la pompe
qui fait circuler le sang dans les vaisseaux sanguins. C’est la contraction
régulière de sa paroi musculaire qui va chasser le sang dans les artères pour
irriguer tout l’organisme. Lorsque l’on fait un effort, les muscles des membres
augmentent leur performance et leur consommation en énergie et en oxygène,
exactement comme un moteur de voiture qui consomme plus d’essence quand la
voiture accélère. Les muscles ont besoin de plus de sucre et d’oxygène, et le
cœur doit augmenter sa fréquence de contraction pour augmenter le débit de sang
qui les transporte.
Les rétrécissements
des artères sont produits par des dépôts de différentes substances dans la
paroi des artères de la même façon que le calcaire se dépose à l’intérieur d’un
tuyau d’eau. Cette plaque d’athérome conduit à un rétrécissement de la lumière de
l’artère, la sténose. Elle est décelable en radiographie quand on injecte un
produit de contraste dans les artères. Lorsqu’une artère coronaire est
partiellement bouchée par une plaque d’athérome, la circulation sanguine est
perturbée.
Si la sténose est
importante, le malade peut avoir des crises d’angine de poitrine pour des
efforts assez modestes. Si cette sténose se double d’une
« thrombose », c’est-à-dire caillot qui se forme à son niveau et
bouche brutalement l’artère, on aboutit à un infarctus. La zone qui était
normalement irriguée par l’artère va mourir si on ne la débouche pas très
rapidement.
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