lundi 15 septembre 2014

Billets-Voter c’est abdiquer


Voter c’est abdiquer

  • Voter, c'est donner sa voix à un-e politicien-ne pour qu'elle ou il parle et décide à notre place.
Par différence avec le mandat clair de délégué-e-s révocables, élire c'est signer un chèque en blanc, car les promesses électorales n'engagent que celles ou ceux qui les croient. Elles se résument à des opérations de communication superficielles qui maquillent grossièrement des luttes de pouvoir sur fond de grands intérêts économiques.

Les élections passent, les cabinets se renouvellent, mais à la base, les problèmes de fond restent.

La classe politique est coupée des réalités quotidiennes, et défend les intérêts des classes possédantes et dominantes. A gauche ou à droite, personne ne s'attaque au mal à la racine, tou-te-s semblent s'accommoder d'une société fondée sur l'exploitation, la répression, les inégalités économiques et sociales. Nous n'avons rien à attendre d'eux.


  • Mais justement, les élections cantonales (en tant que locales) ne sont-elles pas plus proches de la base et des réalités du terrain, que les élections présidentielles, nationales ?
Participer à des expériences d'administration locale peut sembler une perspective un peu plus attirante aux yeux de celles ou ceux qui veulent changer la société. On s'imagine vaguement que par ce biais quelques camarades pourraient être formé-e-s à faire face aux problèmes concrets que pose l'organisation des transports, de l'éducation, de la culture, de logement...

Faire ce genre de compromis engage sur une pente dangereuse, les organisations qui se réclament d'une transformation radicale, révolutionnaire. Dans la mesure où les élu-e-s tirent leur salaire de leur fauteuil, elles ou ils ont tout intérêt à préserver le système qui les entretient. Ces personnalités pèsent sur les orientations stratégiques de l'organisation, et tendent à les faire renoncer à la perspective révolutionnaire, comme le montre l'exemple historique du glissement réformiste des partis révolutionnaires qui ont choisi de se présenter aux élections.

Les rares individus qui n'ont pas abandonné leurs convictions ont été écartés ou mis hors d'état de nuire.

Quand à la possibilité d'acquérir une expérience concrète de la gestion des affaires communes, elle est très réduite.

Le plus souvent, elle se résume à la gestion de la pénurie avec des marges de manœuvres politiques très réduites, et entretiennent l'illusion que le système peut être raccommodé sans toucher à ce qui le fonde, et en particulier l'exploitation salariale.

Plutôt que de perdre notre énergie à gérer des miettes, remettons collectivement en cause le découpage du gâteau.

Contre l'exploitation, les inégalités sociales et économiques, nous proposons la perspective d'une gestion directe de la production et de la distribution.
Contre la délégation et les faux choix qui nous sont laissés dans les élections, nous proposons l'auto-organisation à tous les niveaux, et des modes de coordination fédéraux.

Dès maintenant, nous choisissons d'agir au lieu d'élire.

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