Le Parti socialiste a-t-il un avenir ?
La confiance devrait être accordée au
gouvernement. Mais ce vote à l'Assemblée aura surtout des conséquences sur
l’avenir du Parti socialiste, estime la presse américaine.
"La gauche française divisée alors que le Premier
ministre se rapproche doucement de la droite", titre
The New York Times (NYT) en une de son édition internationale illustrée par une
grande photo de Manuel Valls.
"Si
la gauche se détourne de ses fondamentaux idéologiques, alors que
représente-t-elle ?" interroge le NYT en
soulevant cette question qui secoue les rangs du Parti socialiste (PS) depuis
la nomination de Manuel Valls à Matignon. Le Premier ministre "essaie d'y
répondre en appelant le PS à mettre l’accent sur la croissance plutôt que sur
la protection sociale, alors que les dirigeants européens cherchent une méthode
pour relancer leurs économies. Manuel Valls se trouve sur la même longueur
d’ondes que son homologue italien Matteo Renzi, qui choisit de donner une plus
grande liberté aux marchés et de réformer le travail, tout en essayant de
repousser au maximum des coupes supplémentaires dans les dépenses publiques”,
explique le NYT.
Bataille des idées au sein de la gauche
Tel est le dilemme de la nouvelle gauche européenne.
"L’humeur est on ne peut plus lugubre à Paris", estime
The Wall Street Journal (WSJ).
"Les rebelles de la majorité socialiste menacent de s’abstenir
[aujourd'hui] lors du vote de confiance à l’Assemblée pour protester contre ce
qu’ils considèrent comme une austérité trop sévère et la fin de la politique de
la demande. Ce n’est pas seulement l’avenir du gouvernement qui est en jeu,
mais bien la bataille des idées au sein de la gauche française", explique
le quotidien économique.
“Pour
comprendre la lutte qui se joue au sein du PS, il faut rappeler deux
bizarreries de l’histoire récente. La première, c’est que François Hollande est
un président accidentel [après le retrait de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à la
suite de l’affaire du Sofitel]. La deuxième, c’est la surprise provoquée par la
nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre. François Hollande ne
l’a pas choisi parce qu’il était proche de lui, ou parce qu’il était le favori
du PS, non. Ce fut un choix par faiblesse, pour essayer de redonner des
couleurs à une présidence minée par l’insatisfaction de l’opinion publique
grâce à un jeune politicien dynamique dont l’autorité ne serait pas
discutée", explique le WSJ.
Et de
conclure sur un diagnostic sans appel : "La France est dirigée par un
président qui n’a jamais été clair ni avec son parti, ni avec son électorat
quant à la direction qu’il veut suivre, et par un Premier ministre bien trop
clair pour avoir le soutien de son parti."
Dessin
de Faber.
Source Courrier International
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