1400 enfants victimes de l’antiracisme
Au moins 1400
enfants ont été victimes d’abus à Rotherham en
Grande-Bretagne. Le mot « abus » est flexible, mais ce dont nous
parlons ici, dans certains cas, ce sont les pires formes d’exploitation : viols
en groupe, trafic de personnes, menaces aux familles pour qu’elles ne
réagissent pas.
La municipalité, nous
l’apprenons maintenant, était plus soucieuse de promouvoir « la cohésion
de la communauté » que de protéger les enfants. (Il s’agit là de la même
commune qui a retiré des enfants à des parents d’accueil soutenant UKIP).
La police, nous l’apprenons maintenant, a agi contre certains des
hommes ayant tenté de sauver leurs filles, plutôt que contre leurs
agresseurs. C’est le même district, le Yorkshire du Sud, qui a réussi à trouver
8 agents pour fouiller la maison de Cliff Richards pour un cas de
pédophilie.
Comment de telles
choses ont-elles pu se produire ? Une des premières choses à faire est
d’observer la réaction des politiciens locaux. Un seul conseiller a
démissionné. Aucune sanction parmi les équipes où des managers ont été
impliqués. Dans une interview hier, le premier adjoint de Rotherham, Paul
Lakin, a refusé
d’accepter de licencier à nouveau, même s’il a admis, à contre-cœur, que les
criminels devraient être punis « malgré
leurs origines ethniques, la couleur de leur peau. »
Sa réponse nous a
donné deux pistes pour comprendre le problème. Premièrement, voici une autorité
locale qui ne sait pas réagir correctement à une critique. Deuxièmement,
maintenant encore, tout est vu par le prisme de « l’antiracisme ».
- La complaisance de la commune
Considérons ces
deux pistes une par une. La commune de Rotherham est mal placée pour
réagir aux critiques du fait de sa complaisance, au point que l’on
puisse aller jusqu’à dire que cette complaisance n’existe que dans son propre
intérêt. Dans une partie du pays où le salaire moyen est de 18 600 livres
sterling, son Chief Executive est payé 158 160 livres, les directeurs
stratégiques de l’enfance, de la jeunesse, et des services de développement des
quartiers et des adultes, 125 530 livres.
Les conseillers
travaillistes qui approuvent ces salaires ont toutes les raisons d’être
complaisants. Ils contrôlent cette commune depuis sa formation, et leur parti
détient ce siège parlementaire depuis 1933. Rien de ce qu’ils font,
littéralement rien, n’empêche les habitants de voter pour eux.
Rappelez vous
l’élection anticipée à Rotherham il y a 21 mois. Le député local, Denis
McShane, était sur le cheminde la prison pour détournement à son
profit de l’argent public. La désignation, pour le remplacer,
de Sarah Champion, imposée par la commission électorale centrale du parti
travailliste, avait
provoqué la démission de la moitié de la section locale. Les nouvelles
nationales à l’approche du jour du vote étaient dominées par le
retrait des enfants de leur famille d’accueil votant UKIP. Et
malgré cela, même à l’occasion d’une élection anticipée où ils auraient pu
dénoncer sans grande souffrance qu’ils
étaient scandalisés d’être ainsi manipulés, les citoyens ont
dûment donné aux travaillistes 46,6% des suffrages exprimés. On peut
difficilement reprocher au parti travailliste de prendre de tels électeurs pour
ce qu’ils sont.
Toute organisation
politique sans réelle opposition à terme, devient incohérente, se satisfait des
bienfaits qu’elle s’octroie, devient intolérante à la critique et devient
obsédée par ses dogmes chéris, dont le premier, à Rotherham, est celui qu’on
appelle à tort « l’antiracisme ».
- La carte antiraciste
« L’antiracisme »
est depuis longtemps un carte gagnante dans le jeu de la gauche,
« coupant » tout tel un atout : la liberté de contrat, la liberté
d’association, la liberté d’expression. Il a été élevé en but suprême de toute
politique publique. Les communes ne sont pas là pour rendre des services mais
pour « promouvoir l’inclusion ». Les universités ne sont pas là pour
enseigner mais pour « rendre commune la diversité ». La diversité,
bien sûr, doit se comprendre en termes de couleur de peau et non pas en
termes d’opinions. Les entreprises ne sont pas là pour faire des profits, mais
pour « refléter la Grande-Bretagne moderne ».
C’est assez facile de
percevoir comment ce dogme est né. Les gens réagissaient à un racisme dur et
brutal, d’un genre heureusement devenu rare : des concitoyens à qui on refusait
des emplois pour lesquels ils étaient qualifiés, refusés comme locataires, insultés,
et même attaqués physiquement. Ces faits peuvent toujours se produire,
mais leur rareté les rendrait maintenant choquants. Cependant, les
arrondissements pourris des travaillistes restent coincés au début des années
80.
Le rapport officiel
sur les viols de masse rend ceci clair jusqu’à l’écœurement. Qu’il évoque
la police, les travailleurs sociaux ou la réticences des habitants à porter
plainte, il en revient tout le temps à la terreur de dire ce qu’il ne faut pas.
« Un certain nombre de membres du
personnel ont décrit leur nervosité à identifier les origines ethniques des
coupables, de peur qu’on pense qu’ils étaient racistes. » Des
conseillers travaillistes « croyaient
qu’en ouvrant ces questions, ils pourraient apporter un ballon d’oxygène à des
perspectives racistes, qui pourraient à leur tour attirer des groupes
politiques extrémistes et menacer la cohésion de la communauté ».
Ah oui, « la cohésion de la communauté », une bien meilleure tournure
que « des votes travaillistes ».
Ce n’est pas de la
sensibilité, ça. Ce n’est pas de l’antiracisme. C’est du racisme pur et dur :
traiter les gens différemment selon la couleur de leur peau. Dan Hodges, un
homme de gauche à la tête sur les épaules dont le premier réflexe, dans de tels
cas, est de ne pas en ajouter sur le compte du racisme, invite ses
lecteurs à imaginer leur réaction si des gangs de blancs avaient
systématiquement agressé sexuellement des enfants noirs. Dans un tel cas,
note-t-il, l’angle de la race serait, à raison, sur le devant de la scène.
Ce n’est pas comme si
ce cas était complètement sans précédent. Le rapport officiel sur les
agressions sexuelles dans les maisons pour enfants d’Islington au début des
années 90 mentionne que des enfants avaient souffert des conséquences
directes des politiques d’ « antiracisme » de la commune
travailliste. Des preuves similaires ont été mises en lumière dans l’enquête
sur la torture et le meurtre de Victoria Climbié, 8 ans, en 2000.
Son cas était un
rappel macabre que « l’antiracisme » n’a rien à faire avec la
défense de la cause des gens qui ne sont pas blancs. Il
s’agit en fait d’une sorte de badge d’identité, une façon de signaler le
genre de personne que vous êtes. Le fait que vos politiques puissent avoir des
conséquences monstrueuses pour les minorités ethniques est secondaire.
Les abominations de
Rotherham ne sont pas un défi à la Grande-Bretagne multiethnique : des gens de
toutes les origines sont réunis par leur révulsion face à ce qui s’est
passé. Ce n’est pas non plus un défi au pluralisme religieux : aucune foi ne tolère
les agressions sexuelles contre les enfants. Elles sont cependant un défi à la
façon dont nous gérons certaines autorités locales. Si on prend des groupes de
gens, pas tous terriblement brillants, et qu’on les encourage à être plus
soucieux de suivre la procédure qu’à faire ce qui est bien, si on élève la
conformité au dessus de la conscience, si on enseigne aux équipes que tout,
absolument tout, devrait être vu à travers le prisme de la race, on aboutit à
beaucoup d’injustice et à de l’atrocité occasionnelle. Islington, Haringey,
Rotherham, l’échelle de l’horreur varie, mais la cause sous-jacente, non.
Source contrepoints.org
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