Médicaments anti-allaitement… prudence
L'Agence Européenne du Médicament veut limiter les
prescriptions de médicaments anti-allaitement à base de bromocriptine. En
effet, ils comporteraient des effets secondaires dangereux.
Nouvelle alerte sur les médicaments anti-allaitement à base
de bromocriptine. En juillet, l'Agence
Européenne du Médicament avait exposé les risques
potentiels de ces traitements, commercialisés en France sous le nom de Parlodel et ses génériques. Ce jeudi, c'est son Comité de
coordination (CMDh), l'entité européenne qui représente les différentes agences
nationales du médicament, qui a rendu les mêmes conclusions.
- 0,005 % à 0,4 % d'effets secondaires
Le rapport
rendu par le comité précise que ces médicaments anti-allaitement ne devrait pas
être systématiquement prescrits pour arrêter la lactation des femmes qui ne
souhaitent pas allaiter. En effet, la montée de lait est un phénomène
physiologique qui se régule et disparaît naturellement au bout d'une à deux
semaine si l'on n'allaite pas. En cas montées douloureuses, d'autres techniques
peuvent être utilisées, comme l'application de glace sur la poitrine, ou le
recours à des anti-douleurs. Les médicaments anti-allaitement ne font
qu'accélérer le processus, et en contrepartie, peuvent comporter des effets
secondaires graves.
Ces
résultats sont le fruit d'une enquête entamée à la demande de l'Agence du
Médicament française, qui s'alarmait de l'augmentation du nombre de cas
d'effets secondaires graves dans l'hexagone, liés à la prise de médicaments à
base de bromocriptine. Le taux d'incidence d'effets secondaires n'est certes
que de 0,005 % à 0,4 % mais pour les femmes qui en sont atteintes, ils peuvent
être très problématiques: troubles cardio-vasculaires, crises d'épilépsie,
troubles neurologiques et psychiatriques (hallucinations, épisodes
maniaco-dépressifs).
- Prochaine étape: la Commission Européenne
L'Agence
Européenne du médicament recommande donc aux professionnels de la santé de ne
prescrire ces traitements qu'en cas « d'impérieuse nécessité », pour des
raisons médicales, à savoir si la mère est atteinte du virus du sida et ne peut
donc pas allaiter, ou pour ne pas ajouter à la détresse des femmes qui perdent
leurs bébés juste après la naissance. Par ailleurs, pour les femmes qui
souffrent de pressions artérielles élevées, de troubles cardiaques, ou qui ont
des antécédents psychiatriques, le recours aux anti-allaitement est
particulièrement déconseillé.
Les
médicaments à base de bromocriptine sont aussi utilisés pour les personnes
atteintes de la maladie de Parkinson. Pour ces dernières, les restrictions de
prescription ne devraient pas s'appliquer. C'est à présent à la Commission
Européenne de se prononcer sur le sujet, et de voir si les recommandations de
l'Agence Européenne du Médicament pourraient devenir une règle que les médecins
membres de l'Union Européenne devront appliquer.
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