Gouvernement Valls 2
Les rebelles sont partis, les nouveaux respectent
la ligne du chef de l'Etat : le gouvernement nouvellement formé confirme que le
cap fixé par le président français et son Premier ministre sera maintenu. Au
risque de déstabiliser l’ensemble de la majorité parlementaire.
Huit
hommes et huit femmes qui ont pour mission d'en finir avec les crises à
répétition. Le 26 août au soir, l'Elysée a annoncé la composition du nouveau
gouvernement. Immédiatement, François Hollande leur a donné la direction à
suivre : la nouvelle équipe doit constituer une unité et est placée sous le
signe de la "clarté", un message qui n'est pas passé inaperçu dans la
presse européenne.
A Londres, le Financial Times salue le geste courageux de François Hollande, mais souligne
aussi que sa démarche n’est pas sans risque. “L'éviction de la gauche est un
pari politique qui soulève deux préoccupations concernant la direction que
prend la France. [...] Premièrement, il est parfaitement raisonnable de se
demander si la France – tout comme l’ensemble de la zone euro – pourra se
relever si l’actuel engagement de contraction budgétaire est maintenu. [...]
Deuxièmement, le renvoi de M. Montebourg, même s’il est politiquement courageux,
est potentiellement déstabilisant.”
Le
quotidien rappelle la cote de popularité désastreuse de François Hollande et la
capacité d’Arnaud Montebourg à animer un front anti-austérité audible. “Au
mieux, cela mènera la France sur un chemin politique sinueux. Au pire, le pays
devra retourner aux urnes, avec la perspective d’une cohabitation compliquée
entre un président de gauche et un gouvernement de droite.” C’est pourquoi le FT conclut, prophétique : “La critique [de M.
Montebourg] de la mauvaise politique que l’Europe a imposé à la France
résonnera longtemps après qu’il aura quitté la scène.”
“Alternative ridicule”
A Madrid, El País revient
sur le profil des nouveaux membres du gouvernement Valls II : “Des
technocrates, avec Macron en tête, qui deviennent des exécutants d’un mandat
clair du président. Les réformes doivent être approuvées. Il n’y a plus
d’alternative.”
Pour le
quotidien espagnol, ceux qui ont déjà échoué, ce sont Montebourg et les
ministres rebelles sortants. “Ce sont des partisans des nationalisations, des
protectionnistes et des militants de l’antimondialisation. Montebourg a connu
une malheureuse expérience de populisme infiltré dans un parti conventionnel,
et les autres doivent faire en sorte de ne pas la répéter”, analyse El País dans son édito, titré “Populistes
infiltrés”.
D’après le
quotidien, l’alternative que propose le ministre de l’Economie sortant est
ridicule et minuscule en comparaison des mesures proposées par Hollande. “Son
péché le plus grave a été le manque de discipline et de loyauté face à un
gouvernement qui s’est engagé à tenir ses promesses dans un contexte difficile
de stagnation économique”, conclut le journal espagnol.
Dessin
de Clou.
Source Courrier International
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