Entretien avec Philip Roth - "Pastorale américaine"
Pour Lire, publié le 01/05/1999
Le rêve américain des années soixante était celui d'un bonheur familial et bucolique. Un rêve fracassé, l'innocence perdue: c'est tout le sujet du roman de cet écrivain lucide et intransigeant.
Cet homme est un cas dans un monde littéraire qui n'en manque pas. Au début de la décennie, on le disait fini, tari, flapi. C'est qu'on enterre vite dans ce milieu, sans attendre le trépas. On se disait que l'éblouissant Philip Roth n'était jamais sorti du champ magnétique de son scandaleux roman Portnoy et son complexe (1970), qu'il ne s'était décidément pas remis de ce succès plein de soufre, qu'il ne s'était pas extrait de sa spirale. Le temps passa, les livres s'empilèrent; il déménagea et divorça. On le lut de moins en moins. Et soudain, las de vivre en étranger en Angleterre, pays dont il était séparé par la même langue, il revint prendre racine dans un village du Connecticut. Il y a quelques années, on le vit revenir en force avec un fascinant récit sur la mort d'un père, Patrimoine, suivi de deux romans (Opération Shylock et Le théâtre de Sabbath) qui secouèrent le cocotier comme à ses débuts. Comme si, passé la soixantaine, il avait renoué d'un même élan avec ses vieux démons, les grands prix littéraires et le public lettré. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, le grand retiré recommence à parler. Calmement, sereinement, mais fermement, qu'il s'agisse des Américains, des Juifs, des écrivains, de la littérature, de Mme Bovary et de Mlle Monica. Il se confie comme quelqu'un qui ne craint plus personne. Quelqu'un qui puise sa force dans une harmonie intérieure retrouvée et qui jouit de la réussite de Pastorale américaine. Il est vrai que c'est un grand livre et qu'au-delà du cas cet écrivain est grand.
Pastorale américaine, quel drôle de titre... En français, ça sonne curieusement.
Philip Roth. Rassurez-vous, en anglais aussi. American Pastoral, l'expression est peu usitée. On parle plus volontiers de rêve américain, qui est sans valeur à mes yeux. La pastorale, c'est le rêve de tout un chacun, celui d'une vie aboutie, gratifiante et sereine. Une existence bucolique toute de calme, d'ordre, d'optimisme et de réussite alors qu'à l'horizon la folie collective menace. Mon livre est le récit de tout ce qui s'est dressé pour faire obstacle à la réalisation de cette aspiration profonde dans les années soixante.
Ces années furent vraiment une période de rupture?
P.R. Plutôt une éruption de crises. Je vivais alors à New York et c'était vraiment une époque étourdissante. Mais si j'avais vécu à Davenport, Iowa, ç'aurait été sensiblement pareil. Je conserve le souvenir de quelque chose de rapide, de tendu, de dense. Les années soixante furent chargées de rage, d'exhibitionnisme, de nouveauté, de spectacle et de tragédie. J'étais là, j'ai vécu, j'ai regardé. Un jour, j'ai essayé de capter toutes ces émotions pour les restituer. Elles sont au cœur de mon histoire.
Vous dites souvent qu'un livre à écrire, c'est un problème à résoudre. Quel est-il en l'occurrence?
P.R. L'homme pris au piège. Mon boulot, c'est d'en démonter le mécanisme le plus précisément possible afin d'en comprendre la nature. Un homme est en train d'être détruit: comment ça se passe? Qui ou qu'est-ce qui le détruit? Mon héros est un homme somme toute assez commun, la personne la plus intelligente qui soit parmi les gens ordinaires pour créer de l'ordre. Ni puritain ni bourgeois conventionnel, c'est un vrai Américain, autrement dit un juif-polonais-oxonien. Il y a en lui un vieux fond de dignité européenne qu'il défend contre une époque misérable. Dans la plupart de mes livres, j'ai montré des gens qui lançaient des défis au risque de tout démolir. Comme si l'action de mettre en pièces ce que d'autres ont construit était consubstantiel au genre humain. Cette fois, j'ai voulu dépeindre le désir extraordinaire de mener une vie ordinaire. Jusqu'à la catastrophe imprévue, le grain de sable qui fait tout vaciller.
L'issue est d'autant plus tragique que votre héros est terriblement, désespérément, et même atrocement normal!
P.R. Seymour Levov, dit le Suédois, athlète de légende à la fac, est un père de famille exemplaire, grand travailleur, héritier de l'entreprise paternelle de fabrique de gants à Newark (New Jersey), ma ville natale. Il connaît l'ère de la prospérité dans l'Amérique triomphante de l'après-guerre. Mais tout ce qu'il aime vole en éclats à la fin des années soixante quand le pays se déchaîne. Même un simple citoyen ne peut rester sur le bas-côté de l'Histoire quand une nation s'abandonne à l'amok et qu'elle est prise de folie furieuse comme ce fut le cas avec l'Amérique de la contestation, de l'escalade de la guerre du Vietnam, des émeutes raciales.
Grandeur et décadence de l'Amérique ou d'un Américain?
P.R. De l'un à travers l'autre et vice versa, de l'après-guerre à nos jours. Ils ont cru tous deux avoir réussi mais n'avaient pas imaginé que l'équilibre social était à ce point précaire. Seymour Levov vivait tranquillement dans sa vieille propriété familiale d'Old Rimrock entre sa femme, ex-Miss New Jersey 1949, et sa fille Merry, prunelle de ses yeux. Il n'avait pas envisagé que le fruit de ses amours avec Miss America pouvait donner une Miss anti-America. Car c'est elle qui va tout ficher en l'air en s'engageant dans le terrorisme. Plus qu'un magasin, sa bombe volatilise sa propre famille. Il a suffi de cette bombe pour que tout éclate, tout ce que cette famille avait édifié pendant trois générations, et pour que Levov perde son innocence.
Il se sent trahi?
P.R. Toute sa famille se sent trahie. Elle ne comprend pas d'où vient cet enfant, comment ils l'ont eue. Plus que la trahison, c'est la stupéfaction qui est centrale dans mon histoire. Ces gens sont sidérés devant les surprises que la vie leur réserve, surtout ceux qui travaillent dur pour créer quelque chose d'harmonieux, d'idéal. Leur généalogie leur paraît soudain invraisemblable. Ils ne comprennent plus qu'ils puissent descendre les uns des autres. Quoi de plus étrange que la notion de génération quand on est confronté au mal? Vous imaginez le désarroi de parents qui ont bâti toute leur éducation sur des valeurs telles que l'héritage et la transmission et qui découvrent un beau jour que leur enfant est responsable de la mort de quatre personnes...
Vous avez des enfants?
P.R. Non... Au début de Crime et châtiment, quand la mère de Raskolnikov lui rend visite alors qu'il est en pleine crise de délire, elle dit quelque chose comme: quoi que ce soit, oublions-le... Son fils est si malade et si misérable qu'elle pardonne la faute à l'avance. Mais comment peut-elle simplement envisager de quoi il s'agit? Comment peut-on croire que son propre fils a tué? Mon héros, je le teste à l'extrême de son extrémité, au plus loin et au plus profond de lui-même. Aujourd'hui, on n'arrête pas de faire des tests de performance, de résistance, d'endurance. Moi, je teste la vulnérabilité et la force de l'homme face au malheur, quand il apprend déjà à envisager que sa fille chérie a été trois fois violée. Je veux voir où se situe le point de rupture d'un homme fort, ambitieux, déterminé, résolu lorsqu'il est brisé émotionnellement et qu'il sent sa famille, son mariage, sa vie sur le point d'être laminés par l'insoupçonnable lame de fond des événements. C'est le drame de l'anéantissement d'un homme qui se croyait invulnérable.
Vaincu par la chair de sa chair?
P.R. Il l'avait fait vivre hors du temps, elle lui a en quelque sorte remis les pendules à l'heure en le déssillant, en l'obligeant à voir ce qu'il ne voulait pas voir, l'envers du décor. Lui, le patron de la fabrique de gants, il lui avait fait une existence qui aurait dû lui aller comme un gant. Pour elle il rêvait d'ordre, synonyme de paix intérieure, et elle lui avait mis la tête dans le chaos absolu parce qu'il n'avait jamais su prendre la mesure de la solitude exprimée par son enfant dès son plus jeune âge. Qu'y a-t-il de plus triste dans la bouche d'un tout-petit que ce mot terrible de «solitude»? Il n'avait pas su l'entendre.
C'est peut-être ça que vous détestez le plus en l'Amérique, cette surdité et cette cécité, sinon cette indifférence à la solitude? Parce que chez vous plus qu'ailleurs, si l'on n' «appartient pas» (à une association, à un club, à un cercle, à une société, à une bande) on n'est rien, on n'existe pas...
P.R. Un écrivain vit de ses poisons. Donc, plus je déteste, mieux je me porte. Ici, je déteste tout. Mais je ne pourrais pas vivre ailleurs. D'ailleurs, je n'ai pas quitté mon pays depuis dix ans. Je ne trouve même plus mon passeport! Rappelez-vous les dernières lignes du Théâtre de Sabbath: «...il était incapable de mourir. Comment pourrait-il partir? Comment pourrait-il s'en aller? Tout ce qu'il haïssait se trouvait ici-bas.» Vous comprenez, ici, c'est à moi.
Mais quand vous haïssez l'Amérique, c'est comment?
P.R. Ce n'est pas comme vous. Je ne la hais pas à la manière de ces idiots d'Européens, d'Iraniens ou d'Irakiens. On ne peut pas haïr son pays comme des étrangers le feraient. Eux, ils ont une vision stéréotypée, ils détestent ce qu'ils croient être des réalités alors que ce ne sont que des clichés, le puritanisme, qui est un faux-semblant, ou l'injustice américaine, par exemple, qui est un mythe absurde. De toute façon, il n'y a pas une mais des Amériques, entre lesquelles je vois moins d'ordre que de chaos.
A vous entendre, on croirait que vous connaissez la façon intelligente de haïr l'Amérique...
P.R. Non, mais il y a une façon indigène de le faire et qui est toute différente. Ça a partie liée avec votre culture, votre intimité, votre plaisir, mais ça n'a rien à voir avec l'image que vous en avez quand vous la dénoncez. En vérité, ce que ce pays a de plus détestable est bien au-delà de ce que les Européens imaginent. Ça dépasse tout en stupidité. Regardez notre télévision pendant une journée et vous en aurez une petite idée. Mais je ne suis pas amer vis-à-vis de mon pays car j'appartiens à un groupe qui y a prospéré.
Les écrivains?
P.R. Non, les Juifs! Rien n'a été plus positif que cette expérience dans l'histoire du peuple juif. En matière de réussite, face au XXe siècle des Juifs américains je ne vois guère que le XIVe siècle en Espagne, peut-être. Ça a dû ressembler à cela. Ici, on a assisté à un mariage absolument sensationnel entre ces gens et ce pays. Ça va bien au-delà de la conception triviale du succès... Les Juifs ont été faits pour l'Amérique et l'Amérique a été faite pour les Juifs, voilà ce que je veux dire. Ne me prenez pas pour un simple d'esprit, je sais bien qu'un tas de choses ne vont pas, il n'empêche que cette union-là a été quelque chose de remarquable. On ne le sait pas assez, ici et à l'étranger.
On le sait un peu plus grâce à des gens comme vous, ou Woody Allen...
P.R. Mmmmm... Celui-là, c'est le pire d'entre eux. Il n'existe que par la naïveté européenne. A ce stade-là, ça en est touchant. Relisez le premier chapitre de n'importe quel roman de Saul Bellow, puis regardez tous les films de Woody Allen et vous constaterez qu'ils sont vides, puérils. Il n'y a pas le moindre embryon de pensée ou d'invention. Sa vision du milieu intellectuel est un cliché risible. Lui-même n'est pas un intellectuel mais un consommateur culturel. Il ne sait rien de la société qu'il évoque, il ne comprend rien à la manière dont vivent les gens car il ne les dépeint jamais. C'est de la caricature.
Alors où est le triomphe moral des Juifs américains?
P.R. Dans l'invention d'une authentique culture populaire, à la radio, au cinéma, à la télévision, dans la bande dessinée, la musique et même un peu dans la littérature... On n'imagine pas l'énergie qu'ont dû déployer ces gens qui ont exercé ces métiers quand ça ne se faisait pas, uniquement parce que les autres leur étaient interdits. Ils ont fait du neuf parce qu'ils n'avaient pas le droit de faire du vieux.
Et vous, dans cette histoire, vous vous sentez...
P.R. Américain à 500%! Malgré mon nom, malgré l'origine de mes parents, je n'ai absolument rien d'européen. Il y a vingt-cinq ans, Kafka m'a fasciné, je l'ai lu, je l'ai étudié, je l'ai enseigné, mais je ne l'ai jamais eu dans le sang. Alors que je ne me remettrai jamais de la lecture des Aventures d'Augie March, de cette fantaisie et de ce rythme inouïs. C'était au début des années cinquante, j'avais une vingtaine d'années. La parution du roman de Saul Bellow m'a abasourdi et m'a rendu ambitieux. C'est LE grand roman américain de la seconde partie du XXe siècle. Il a tout changé. Bellow, qui est devenu un ami très proche, avait réussi à absorber le plus de vécu américain en créant son propre langage, tout comme Céline. Il a déjoué les idées reçues en vertu desquelles la culpabilité et la déprime étaient kafkaïennes et il en a exalté l'exubérance à travers un récit picaresque, ce qui correspondait alors parfaitement à notre pays. Il a réussi ce pour quoi les Américains sont les plus doués, à savoir la description des lieux. On n'imaginait pas en 1953 que ce livre, moins euphorique qu'anxieux, aurait eu un tel impact sur la vie des gens. Bellow m'a émancipé. Avec Faulkner, il est la colonne vertébrale de notre siècle. Chacun sa moitié: le Sud d'un côté, Chicago et New York de l'autre.
Vous, vous ne rattachez pas Saul Bellow à l'école dite «juive», avec Bernard Malamud, vous-même et quelques autres.
P.R. Ça me met en colère quand j'entends ça. Il n'y a pas d'école juive de l'écriture, ni d'école noire ou autre. Foutaises! Pas de théorie. Un tel regroupement n'est qu'une illusion d'optique créée à l'étranger. Il y a des écrivains dont le talent correspond à un colletage de la réalité et non à une idée. DeLillo, Doctorow, Styron, Mailer, Updike, Oates, Morrison et les autres. Chacun s'occupe de ses affaires. Que des individus face à la chose, seuls et tous différents.
On sait ce qui les distingue, mais il n'y a vraiment rien qui les rassemble?
P.R. Tout le monde a en tête des personnages et des événements. C'est à la portée de n'importe qui. Quelques-uns parviennent à les faire se rencontrer. L'écrivain, c'est celui qui fournit l'étincelle. Sa machine à écrire est comme une poubelle. Il y verse des ordures, puis du pétrole, puis des ordures à nouveau et, quand vient le moment, il jette une allumette. Le feu prend si ce sont ses ordures à lui, et si c'est un artiste.
A quoi tient son impact?
P.R. A ce qu'il traite le sujet dont il prétend parler. Comme à la boxe: on n'imagine pas qu'un coup de poing soit symbolique, non? Je recherche la même sensation. Un roman obéit à sa logique interne, il n'a pas à respecter un cahier des charges esthétique ou politique. Je veux qu'il soit le plus puissant et le plus convaincant possible, mais par ses propres moyens. J'emmerde la métaphore. La franchise est tout pour moi, dès lors qu'elle est belle, c'est-à-dire efficace. Or, l'efficacité littéraire réside dans l'absence d'ambiguïté. La franchise, pas l'intelligence. Je ne m'adresse pas à des lecteurs profonds. Je m'en méfie même. Je les veux plutôt concentrés et attentifs. Les gens ont été si mal éduqués contre leur propre nature que le réalisme a été détruit, aussi bien à droite qu'à gauche, par l'Université et la critique. C'est très regrettable mais de toute façon, dans ce pays, c'est sans espoir. La lecture est morte. Des lecteurs, il n'y en a pas 100 000 dans ce pays de 250 millions d'habitants...
Qu'appelez-vous un lecteur?
P.R. Quelqu'un qui lit deux à trois heures par nuit, trois nuits par semaine au moins. Sinon, il est impossible de lire un livre en deux semaines. Au-delà de ce délai, la concentration se perd, c'est fichu.
Ce lecteur, c'est l'homme de la rue?
P.R. Non, celui-là ne lit pas du tout, il est dans la rue! Je parle des avocats, des ingénieurs, des médecins, des hommes d'affaires. Une sorte d'élite professionnelle qui peut lire de la fiction ne relevant pas de la littérature industrielle. Quelqu'un qui peut en parler autour de lui, qui est capable de tout mettre de côté pour lire un livre, de rentrer chez lui pour ça, de ne pas faire dix autres choses pendant qu'il lit.
Votre tableau est idéaliste tout autant que pessimiste...
P.R. Non, réaliste. La littérature n'a plus de pertinence dans ce pays alors qu'il n'y a jamais eu autant d'écrivains de qualité. A la grande époque des années 1850, il y a eu Melville, Hawthorne, Whitman et puis plus rien. De nos jours, il y a beaucoup de talents originaux, mais ça n'a plus aucune importance. Nous vivons un paradoxe: les Américains sont dans la situation où ils n'auraient jamais fabriqué d'aussi bons programmes radiophoniques mais où ils n'auraient plus d'appareils pour les recevoir. Nos fameux 100 000 lecteurs, qui sont certainement beaucoup moins, sont comme des gorilles dans la montagne. C'est un groupe de combat. Ecrivains et lecteurs sont un groupuscule de guérilleros.
Qu'en savez-vous?
P.R. Comment je le sais? Je le sais. Parce que j'habite ici et que je vois bien que nul n'introduit jamais la littérature dans le discours national pour comprendre ou analyser quoi que ce soit. Un exemple: l'affaire Monica Lewinsky. Qui peut croire qu'on n'a jamais écrit un roman sur l'adultère? Que non seulement Emma Bovary et Anna Karénine n'ont jamais existé, mais qu'il ne s'est pas trouvé ces cinquante dernières années un seul romancier américain pour observer les relations entre un homme d'âge mûr et une jeune femme? Dans cette affaire, on n'a jamais fait référence à un roman. Résultat: un vaste mouvement de naïveté collective d'une totale fausseté. Pas une radio, pas une télévision, pas un journal n'a songé à demander une analyse de l'affaire à un écrivain, alors que, depuis des siècles, la littérature ne parle que d'adultère. S'il y a des experts, ce sont bien les écrivains. Il n'y a guère eu que le New Yorker qui ait donné la parole à quelques romanciers, encore est-ce à mon instigation à la suite d'un déjeuner avec son directeur. Il y a eu quelques réponses intéressantes et que croyez-vous qu'il arrivât? La presse s'en est emparée disant que ces écrivains faisaient de la lèche au président Clinton alors qu'ils se livraient simplement à une réponse psychologique et littéraire. La discussion n'a jamais pu se poursuivre sur le terrain de l'imagination. Ce domaine paraît sans intérêt. Comme si c'était hors de propos! Alors, ce que j'en sais? Je sais que la lecture sérieuse est une occupation secrète et solitaire, qu'il n'y a pas plus de 100 000 lecteurs, que j'en ai au moins sept, les sept amis à qui je soumets chacun de mes manuscrits pour un avis critique et pas complaisant, et que ça me suffit. Le reste...
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