mercredi 28 novembre 2012

Infos santé-Fringales



Fringales

Fringales un tic vicieux du cerveau.
Envie irrésistible de chocolat – ou de sushis ? Des chercheurs se penchent activement sur nos fringales pour en décrypter les leviers et savoir tromper la dépendance.

Vous pouvez pratiquement sentir le goût, c'est sucré, ça fond sous la dent. Vous en voulez tellement que vous ne pouvez penser qu'à ça.

Mais est-ce vraiment le goût qui vous donne cette envie folle, ou les associations agréables qui vont avec ? Ou est-ce parce que vous savez que vous ne devriez pas en manger ? Si vous luttez contre cette envie, est-ce qu'elle disparaîtra ou est-ce qu'elle grandira ? Les chercheurs qui veulent comprendre les fringales se posent toutes ces questions. Elles sont plus que jamais à l'ordre du jour compte tenu de l'épidémie d'obésité que connaissent les Etats-Unis. Les fringales ont en effet une influence sur le grignotage, l'empiffrage et la boulimie.

Pendant des années, les chercheurs ont supposé que les fringales étaient une réaction inconsciente du corps pour corriger des carences nutritionnelles. Le désir de steack pouvait par exemple indiquer un besoin en protéine ou en fer. Les accros au chocolat manquaient peut-être de magnésium ou d'autres éléments chimiques altérant l'humeur [et qui sont présents dans le chocolat], par exemple la phényléthylamine, un neurotransmetteur que les êtres humains produisent quand ils sont amoureux.


  • La grande fringale américaine
Les chercheurs sont cependant de plus en plus nombreux à mettre cette théorie en doute. Après tout, les gens ont rarement une envie folle de légumes verts, pourtant riches en vitamines, et il existe beaucoup d'aliments qui contiennent davantage de phénylalanine que le chocolat. D'après les études, les fringales font intervenir un mélange complexe de facteurs sociaux, culturels et psychologiques qui sont fortement influencés par des signaux environnementaux.

Si le chocolat est l'aliment qui fait le plus envie en Amérique du Nord, les Japonaises sont plus susceptibles de se jeter sur les sushis, selon une étude récente. Et en Egypte, seuls 1% des jeunes hommes et 6% des jeunes femmes ont des envies de chocolat, d'après une étude réalisée en 2003. "Il y a beaucoup de langues qui n'ont pas de mot pour 'fringale'. Ce concept semble avoir une importance unique dans la culture américaine", déclare la psychologue Julia Hormes de l'Université d'Albany. Aux Etats-Unis, 50% des femmes ayant des envies de chocolat déclarent que celles-ci sont particulièrement fortes au début de leurs règles. Les chercheurs n'ont cependant trouvé aucune corrélation entre les fringales et le niveau d'hormones. Dans une étude réalisée l'année dernière sur 98 étudiantes de l'Université de Pennsylvanie, celles dont les fringales étaient le plus liées à leur cycle hormonal avaient également un passé marqué par les régimes, les troubles de l'alimentation et un index de masse corporelle élevé.


  • Les mêmes effets que la drogue ou l'alcool
Les IRM fonctionnels réalisés par le Dr Pelchat, une psychologue spécialisée dans la sélection alimentaire du Monell Chemical Senses Center, à Philadelphie, révèlent que les fringales activent les mêmes parties du cerveau que la drogue et l'alcool. Ce sont par exemple l'hippocampe, qui contribue au stockage des souvenirs, le cortex insulaire, qui joue un rôle dans la perception et les émotions, ou le noyau caudé, qui joue un rôle important dans l'apprentissage et la mémoire.

Le circuit est alimenté par la dopamine, un neurotransmetteur responsable de l'apprentissage reposant sur la récompense. Quand les gens bombardent en permanence ce circuit de drogues, d'alcool ou d'aliments gras et sucrés, une partie des récepteurs de dopamine se bloquent pour empêcher une surcharge. Et comme il y a moins de récepteurs de dopamine en état de marche, le système en veut toujours plus. "On a beau s'empiffrer, on n'a toujours pas la récompense", explique Pam Peeke, un médecin qui vient de publier un ouvrage sur la question, The Hunger Fix [non traduit en français]. La dépendance à la nourriture provoque des changements dans le cortex préfontal qui normalement contrôle l'impulsivité et les envies addictives, explique-t-elle.


  • Céder en partie pour mieux contrôler
Quel est le meilleur moyen de lutter contre les fringales ? Plusieurs études montrent que plus un sujet essaie de limiter sa consommation d'un aliment, plus il risque d'en avoir envie.

Certains experts suggèrent donc de céder à l'envie en la contrôlant. D'après une étude réalisée en 2003 à l'University College de Londres, les sujets qui ne mangent du chocolat qu'au cours d'un repas ou juste après réussissent mieux à y renoncer que ceux qui en prennent l'estomac vide.

Les thérapies comportementalistes peuvent aussi aider.
Des chercheurs d'Adélaïde, en Australie, ont réuni cent dix personnes qui se déclaraient accros au chocolat et leur ont donné à chacune un sachet de chocolats pour une semaine. La moitié d'entre eux a reçu une formation en "restructuration cognitive" – remettre en cause ses pensées à propos du chocolat – tandis que l'autre a appris la "distanciation radicale" – accepter ses pensées et les observer sans agir. A la fin, il restait au deuxième groupe trois fois plus de chocolat qu'au premier.


L'exercice peut lui aussi limiter les fringales. Le cerveau de femmes ayant marché d'un bon pas pendant 45 minutes sur un tapis roulant réagit ainsi beaucoup moins aux images de nourriture, selon une étude réalisée par l'Université Brigham Young à Provo, dans l'Utah.

On peut également mâcher du chewing gum et humer un produit non alimentaire. En inspirant une bouffée de jasmin, par exemple, on occupe les récepteurs d'arôme qui jouent un rôle essentiel dans les fringales. Le Dr Peeke suggère de prendre un réveil et de régler la sonnerie sur trente minutes chaque fois qu'une fringale se manifeste. Occupez-vous avec autre chose jusqu'à ce que le réveil sonne ; l'envie aura peut-être passé. "Si on peut retarder la consommation de l'aliment désiré, on peut affaiblir la réaction habituelle", confirme le Dr Pelchat.

C'est la bonne nouvelle : plus on résiste longtemps à une fringale, plus elle s'affaiblit, selon les études.


1 commentaire:

  1. Pour perdre des kilos mangez equilibré et surtout faites du sport. Les kilos ne vont pas partir par magie. Il vous faut éliminer

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