Le droit à l'oubli sur Google…
Les moteurs de recherche peuvent-ils renvoyer
indéfiniment vers des documents contenant des informations potentiellement
nuisibles ? C'est la question posée à la Cour de justice européenne par la
justice espagnole.
La Cour de
Justice européenne s'est penchée mardi 26 février sur la question du
"droit à l'oubli" : il s'agit de savoir si l'on peut contraindre
Google à retirer des résultats de recherche des liens vers certains de ses
contenus, où figurent des noms de personnes qui demandent à ce qu'ils
n'apparaissent plus.
A
l'origine de cette audience, explique le quotidien Público, la demande faite à
Google par des citoyens espagnols afin que le groupe retire des liens qui
renvoient à des documents faisant référence à des sanctions ou des
condamnations passées, à des dettes, etc. Ces personnes s'appuient sur le droit
à l'oubli, qui stipule en Espagne que ne peuvent pas être diffusées sans
discrimination des données personnelles qui ne sont plus pertinentes et ne
présentent pas d'intérêt public, ou qui peuvent nuire à quelqu'un. Dans au
moins 180 cas, ajoute le quotidien, le moteur de recherche a ignoré leur
demande.
Les
citoyens ont saisi l'Agence espagnole de protection des données et l'affaire
est allée devant l'Audience nationale espagnole. Celle-ci s'est tournée vers la
Cour de Justice européenne, précise El País, pour déterminer l'interprétation
de la loi sur la protection des données et de la directive européenne sur les
moteurs de recherche. De la décision de la Cour dépendra l'interprétation du
droit dans chaque Etat-membre de l'Union.
La
question posée est celle de la responsabilité des moteurs de recherche quant
aux contenus qu'ils indexent. Pour l'Agence espagnole de protection des
données, "le moteur de recherche n'est pas un simple véhicule de
transmission" : "il compile des données personnelles (...) et a
l'obligation de répondre aux demandes de citoyens qui signalent des
informations pouvant nuire à leurs droits". Google estime au contraire ne
pas être responsable des contenus qu'il indexe : pour le groupe, ce sont les
éditeurs des informations qui sont dans tous les cas responsables de leur
retrait. Google considère qu'une obligation de retirer ces contenus serait une
atteinte au droit à l'information.
L'audience
de la Cour de Justice européenne intervient au moment où le Parlement européen
débat des détails de la nouvelle législation de protection des données. Selon
Cinco Días, la décision de la Cour devrait intervenir d'ici un an.
Source Courrier International
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