Froid et tension artérielle
La baisse des températures joue un rôle sur la
pression artérielle des sujets âgés. Une étude américaine le montre à nouveau.
Et la pression qui monte ce n’est pas terrible pour le cœur.
Parler de l’air du
temps avec ses patients n’est pas futile et encore moins inutile ! On sait les
dégâts dus aux fortes chaleurs et aux faibles écarts de température entre le
jour et la nuit. On sait aussi que la baisse des températures joue sur la mortalité
globale et la mortalité cardiovasculaire comme l’a montré une étude faite sur un certain nombre de villes
européennes.
Cette fois, c’est de
la région de Boston que nous arrive une information importante qui concerne la
relation entre la température extérieure et les chiffres de pression
artérielle. Elle est publiée dans ‘Occupational
and Environmental Medicine’ par des chercheurs de Harvard. Pour cela ils
ont utilisé une cohorte constituée d’anciens combattants, constituée en 1963.
Forte de 2280 hommes
âgés de 21 à 80 ans, exempts de maladies chroniques.
Les hommes étaient
suivis régulièrement tous les 3 à 5 ans pour diverses études. Entre 1990 et
2009, 1200 d’entre eux, agés de 53 à 100 ans, ont ainsi subi des mesures
régulières de la pression artérielle, systolique et diastolique.
En même temps, les
chercheurs ont consigné la température extérieure ou, plutôt les températures.
Car, en plus de la température ambiante, on a également consigné la température
ressentie et le point de rosée. Des paramètres de mesure de la pollution de l’air
étaient également colligés.
Il y a eu au total
2343 visites durant l’étude, 1319 se passant pendant la période douce.
Entre période froide
et période clémente, les auteurs n’ont pas noté de grosses variations de la
pression artérielle moyenne des sujets étudiés, aussi bien pour la systolique
que pour la diastolique.
Mais, lorsque la
température extérieure décroissait de 5°C, les chercheurs ont noté une
élévation de la pression artérielle diastolique de 0,68 % en moyenne, l’effet
étant le plus visible au 5ème jour après la variation. Ces résultats étaient
valables pour la température ambiante et la température ressentie. Et l’effet
était cumulatif au cours du temps.
Cette élévation de la
pression artérielle au froid a déjà été constatée dans plusieurs études. La
pression diastolique reflète la capacité de relaxation des vaisseaux au moment
où le cœur se remplit. L’élévation de cette composante tensionnelle traduit une
perte d’élasticité de la paroi des vaisseaux.
Un phénomène qui peut
entrer en ligne de compte pour expliquer l’excès de mortalité par pathologie
cardiovasculaire constaté lors des saisons froides et que l’on ne retrouve pas
lors des saisons chaudes.
Ce qui justifie les
messages de prudence à destination des personnes atteintes de maladies
cardiovasculaires et des personnes âgées lors des périodes de froid.
Référence
de l’étude :
Jaana I Halonen et al.
Relationship between outdoor temperature and blood
pressure
Occup Environ Med 2011;68:296e301. doi:10.1136/oem.2010.056507
Source docteurjd.com (blog santé de jd flaysakier)
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