Après l’affaire Benalla :
état des lieux
Après l’affaire Benalla, le paysage
politique n’est ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.
Le
président de la République et son épouse se reposent et se baignent à
Brégançon.
Les ministres ont pris quelques jours de vacances. On
dirait qu’après l’excitation de l’affaire Benalla qui projette encore quelques flammèches dans
l’actualité, une accalmie se produit comme si la démocratie était un grand
corps décidé à reprendre des forces avant les futures batailles. Le paysage
politique n’est ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.
NI TOUT À FAIT LE MÊME
Le président de la République a tenu la dragée haute aux
oppositions et peut donner l’impression qu’il est sorti vainqueur de cette frénétique ébullition ayant à la fois
passionné et distrait la France. Pourtant il est clair que la banalisation a
touché de son aile médiocre Emmanuel Macron et que des rêves et des illusions
qui le concernaient ont pris l’eau. C’est la principale conséquence du séisme
Benalla que cette intrusion d’une déception trop classique dans les débuts d’un
mandat présidentiel jusque-là éclatant. Dorénavant il ne sera plus
regardé de la même manièremême par ses partisans
les plus enthousiastes. Une forme de grâce qui le protégeait l’a déserté.
NI TOUT À FAIT UN AUTRE
Le
bouleversement politique que le triomphe d’Emmanuel Macron a suscité emporte
toujours des effets. La République n’a pas retrouvé ses habitudes anciennes.
LREM tient le choc et demeure une masse qui tant bien que
mal, même secouée, domine sur le plan parlementaire. Si l’affaire Benalla a
semblé redonner du tonus aux LR, ceux-ci n’ont cependant pas acquis la
crédibilité tant espérée par le camp conservateur. Le RN plus que
jamais plombé par les soucis financiers reste
grevé par son échec présidentiel qui a fait bien plus que le faire perdre : lui
supprimer tout avenir. L’union des droites, pour quelques-uns, apparaît
toujours tel un objectif mais le problème est que s’il y a au moins deux
droites, l’union n’est guère désirée par l’une ni par l’autre.
La France Insoumise
avec un Mélenchon adoptant une posture
œcuménique invitera à son université d’été à la fin du mois d’août communistes,
socialistes et Républicains (Huffington Post).
Vivement
septembre pour que le citoyen puisse se féliciter ou se plaindre de cette
synthèse entre un président qui a perdu du lustre et un univers qui a, moins
que jamais, regagné ses bases.
Source contrepoints.org
Par Philippe Bilger.
Président de l'Institut de la parole, aujourd'hui
magistrat honoraire, Philippe Bilger a exercé pendant plus de vingt ans la
fonction d'avocat général à la cour d'assises de Paris. Il anime le site
Justice au singulier.
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