dimanche 12 août 2018

Billets-La France immobile


La France immobile

Faut-il supprimer les notes à l’école ? Faut-il travailler le dimanche ? Parce que l’on s’obstine à ne pas vouloir faire les inévitables réformes que tous les grands pays ont fait, on se pose les questions les plus inutiles et surtout insolubles au niveau collectif.

Ces questions reviennent au devant de l’actualité depuis trente ans alors qu’il suffirait de laisser les agents concernés libres de décider par eux-mêmes. Car cela ne relève pas de la politique mais bien du libre choix. C’est pourquoi elles deviennent insolubles. Si l’État impose n’importe quelle solution, il y aura toujours une corporation pour s’élever contre. Alors il changera son fusil d’épaule et se mettra à dos une autre corporation. C’est pourquoi nous sommes perpétuellement dans l’impasse, face à un mur infranchissable, un mur que nous nous sommes construit nous-même alors que certains pays ont abattu le leur.

Cet immobilisme illustre le drame de l’interventionnisme omnipotent qui en devient inefficient. Alors que le meilleur gouvernement serait le gouvernement minimum, nous avons dérivé vers un gouvernement maximum mais paralysé parce que tout est devenu affaire publique : la santé, l’éducation, l’économie…

Sans le dire, mais pour arriver à cela, il a fallu collectiviser même les esprits. Car les gens ne se posent même plus cette question : ils constatent l’inefficacité de l’État et ils demandent en réponse plus d’État. Donnez leur du pain et des jeux, et ils abandonneront leur liberté en vous acclamant. Les empereurs romains l’avaient bien compris.

Mais quand on sacrifie sa liberté et donc sa responsabilité, l’économie s’arrête aussi de fonctionner puisqu’elle n’obéit qu’aux décisions des agents libres, pas aux plans gouvernementaux. Et les plans étatiques ont la fâcheuse faculté d’annihiler toute initiative individuelle. L’engrenage fatal s’enclenche alors : constatant la défaillance des agents individuels (entreprises, ménages) dont il est pourtant le seul responsable, l’État accroît alors le champ de ses interventions et le domaine de ses compétences. Alors inéluctablement, le temps se fige en terre de France…


Source contrepoints.org

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