Ce que nous coûte le lobby écolo
« Nous avons entendu ces mêmes
arguments obsolètes auparavant », a déclaré le président Obama dans son
discours sur le changement climatique de la
semaine dernière, en référence à ceux qui craignent que le plan de réduction
des émissions de carbone de l’Agence de Protection Environnementale (EPA)
américaine ne fasse plus de mal que de bien. Le problème, c’est que nous avons
aussi déjà entendu son argument vicié : que nous sommes condamnés si nous ne
faisons pas ce que les groupes de pression environnementaux nous disent, et
sauvés si nous le faisons. Et cela s’est souvent avéré être de très mauvais
conseils.
Des prédictions alarmistes
Faire des prédictions
désastreuses est ce que les groupes environnementaux font pour vivre, et c’est
un marché concurrentiel, de sorte qu’ils exagèrent. Pratiquement chaque menace
environnementale des dernières décennies a été grandement exagérée. Les pesticides
n’ont pas causé d’épidémies de cancer, comme Rachel Carson le soutenait dans
son livre de 1962 Silent Spring ; les
pluies acides n’ont pas dévasté les forêts allemandes, comme le Parti Vert dans
ce pays le prétendait dans les années 1980 ; le trou de la couche d’ozone n’a
pas rendu les lapins et les saumons aveugles, ce contre quoi Al Gore nous a mis
en garde dans les années 1990. Pourtant, il a été prouvé qu’il était gérable de
prendre des mesures de précaution contre les pesticides, les pluies acides et
l’amincissement de la couche d’ozone, il est donc possible que peu de
mal soit fait.
Le changement
climatique est différent. Le plan du président Obama de réduire les émissions
de dioxyde de carbone provenant des centrales d’électricité de 32% (par rapport
aux niveaux de 2005) d’ici à 2030 permettrait de réduire les émissions
mondiales d’environ 2%. D’ici là, selon les données de l’Agence d’Information
sur l’Énergie (EIA) américaine analysées par le statisticien Kevin Dayaratna de
la Heritage Foundation, le « plan carbone » pourrait représenter
jusqu’à mille milliards de dollars de PIB perdu aux États-Unis. Les mesures
nécessaires pour décarboniser l’énergie mondiale vont être bien plus chères.
Nous ferions donc mieux d’être sûrs que nous ne sommes pas en train d’exagérer
le problème.
Des remèdes pires que les maux
Mais le problème n’est
pas seulement que les menaces environnementales ont l’habitude de s’avérer
moins grave qu’attendues ; les remèdes se révèlent parfois pire que la maladie.
Les organismes
génétiquement modifiés (OGM) sont un bon exemple. Après vingt ans et des
milliards de repas, il n’y a toujours pas de preuve qu’ils nuisent à la santé
humaine, contre de nombreuses preuves de leurs avantages environnementaux et
humanitaires. Cela fait des années que le « riz doré » génétiquement
modifié et enrichi en vitamines est prêt à sauver des vies, mais se retrouve
bloqué par Greenpeace à chaque étape. Les producteurs d’aubergines bangladais
aspergent leurs cultures avec des insecticides jusqu’à 140 fois par saison,
risquant leur propre santé, parce que la version génétiquement modifiée de la
plante résistant aux insectes rencontre une opposition farouche de la part des
écologistes. Une opposition aux OGM qui a certainement coûté des vies.
Du reste, qu’ont
remplacé les OGM ? Avant l’invention des cultures transgéniques, le principal
moyen de créer de nouvelles variétés était la « sélection par
mutation » : brouiller l’ADN d’une plante de manière aléatoire en
utilisant des rayons gamma ou des mutagènes chimiques, dans l’espoir que
certains des monstres ainsi produits auraient de meilleurs rendements ou de
nouvelles caractéristiques. L’orge « Golden Promise », par exemple,
une des céréales préférées des brasseurs bio, a été conçue de cette façon.
Cette méthode ne subit aucune réglementation particulière, tandis qu’un
transfert précis de gènes bien connus, qui ne pourrait pas être moins sûr, si.
Les écologistes
s’opposent actuellement aux pesticides néonicotinoïdes au motif qu’ils peuvent
nuire aux populations d’abeilles, même si l’Union Européenne a constaté que le
nombre d’abeilles a augmenté depuis leur introduction il y a vingt ans. La
conséquence a été en Europe de pousser les agriculteurs vers des insecticides
pyréthrinoïdes beaucoup plus nocifs, qui sont pulvérisés sur les cultures
plutôt que par traitement des semences, frappant ainsi les insectes
inoffensifs. Et si les Européens avaient été autorisés à cultiver des OGM,
moins de pesticides serait nécessaire. Encore une fois, la précaution verte
augmente les risques.
L’énergie nucléaire a
été énergiquement combattue par le lobby de l’environnement pendant des
décennies, à cause du danger qu’elle représente. Pourtant, l’énergie nucléaire
est responsable de moins de décès par unité d’énergie produite que l’éolien et
l’énergie solaire. En comparaison avec les combustibles fossiles, l’énergie
nucléaire a empêché 1,84 million de décès supplémentaires, selon une étude
réalisée par deux chercheurs de la NASA. L’opposition à l’énergie nucléaire a
coûté des vies.
De même pour
l’opposition généralisée à la fracturation hydraulique du gaz de schiste,
presque entièrement basée sur des mythes et des mensonges, comme Ronald Bailey,
correspondant scientifique du magazine Reason,
le rappelle. Cette opposition a considérablement retardé la croissance de la
production de gaz en Europe et dans certaines parties des États-Unis. Cela
signifie plus de dépendance vis-à-vis du gaz offshore, du gaz russe et du
charbon, qui engendrent tous trois des problèmes de santé et environnementaux
bien plus nocifs. L’opposition à la fracturation hydraulique a nui à
l’environnement.
En bref, le mouvement
écologiste a empêché les gens, à plusieurs reprises, d’accéder à des
technologies plus sûres et les a forcés à employer des technologies plus sales,
plus risquées ou plus nocives. Il sait exploiter habilement les soupçons des
personnes vis-à-vis des nouveautés.
Les effets pervers de la lutte contre le changement climatique
De nombreuses
anciennes affirmations sur les dangers du changement climatique ont depuis été
démystifiées. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
a explicitement abandonné ses prédictions précédentes que le paludisme
empirerait probablement, que le Gulf Stream cesserait de s’écouler, que les
calottes glaciaires du Groenland ou de l’Antarctique de l’Ouest se
désintégreraient, qu’une libération soudaine de méthane de l’Arctique serait
probable, que la mousson s’effondrerait ou que des sécheresses à long terme
seraient plus probables.
En attendant, sur le
revers de la médaille, et contrairement à notre expérience avec les pluies
acides et la couche d’ozone, le prix financier, humanitaire et environnemental
de la décarbonisation de la production d’énergie se révèle beaucoup plus fort que
prévu. Malgré la baisse des coûts des panneaux solaires, le coût du système de
l’énergie solaire, comprenant le foncier, la transmission, la maintenance et
les dispositifs de secours de nuit, reste élevé. L’impact environnemental de
l’énergie éolienne – déforestation, hécatombe des oiseaux de proie,
exploitation minière des terres rares – est pire que prévu. Selon le BP
Statistical Review of World Energy, ces deux sources d’énergie cumulées
fournissent tout juste 1,35% de l’énergie mondiale en 2014, réduisant les
émissions par moins de la moitié de ce chiffre.
La pollution de l’air
intérieur, principalement causée par la cuisson au feu de bois, est la plus
grande cause mondiale de décès liés à l’environnement. Il tue environ quatre
millions de personnes chaque année, comme l’a noté SciDev.net, un site web d’informations
scientifiques à but non lucratif. Apporter à ces personnes des combustibles
fossiles et du gaz pour l’électricité reste le moyen le moins cher et le plus
rapide pour sauver ces vies. Soutenir que le moindre petit risque de changement
climatique d’ici de nombreuses décennies est quelque chose dont ils devraient
se préoccuper est carrément obscène.
Photo greenpeace credits Linh Do (licence creative
commons)
Source contrepoints.org
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