mercredi 15 octobre 2014

Billets-Irak : pour les Etats-Unis, rien ne se passe comme prévu


Irak : pour les Etats-Unis, rien ne se passe comme prévu

Au Moyen-Orient, "le principe selon lequel 'les ennemis de mes ennemis sont mes amis' ne fonctionne pas, affirme le ministre britannique des Affaires étrangères au Christian Science Monitor. Les ennemis de mes ennemis sont des gens dont je m'occuperai une fois que j'en aurai terminé avec mes ennemis." Philip Hammond résumait par cette formule l'objectif de la coalition internationale : démettre Bachar El-Assad une fois l'Etat islamique suffisamment affaibli.

Le problème, fait observer le magazine américain, ou plutôt les problèmes, c'est que, en attendant, les frappes américaines font plutôt l'affaire de Damas, allégeant la menace représentée par l'Etat islamique, l'un de ses adversaires les mieux organisés. Ajoutons que le Royaume-Uni n'a obtenu de mandat de la part de son Parlement que pour frapper l'Irak, pas la Syrie, et que la Turquie, furieuse qu'Assad ne soit pas la cible prioritaire, s'est montrée beaucoup moins coopérative qu'escompté. Enfin, ajoute le CS Monitor, le plan américain prévoyait de former les rebelles syriens "modérés" – mais ce terme reste à définir – et de mettre en place "un gouvernement inclusif et non sectaire à Bagdad" afin de stabiliser l'Irak. Sauf que les leaders chiites ne se montrent pas disposés à "faire des concessions aux Arabes sunnites, qu'en ce moment ils voient généralement comme des traîtres".

Bref, "les Etats-Unis, et leurs partenaires tels que le Royaume-Uni, sont en train de s'embourber dans une situation où aucun des acteurs locaux ne partage leurs priorités".


Dessin de Stavro
Source courrierinternational.com

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