Carlton : DSK, "roi de la fête" pour les juges
d'instruction
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l'affaire du Carlton en trois minutes
Alors que Dominique Strauss-Kahn
a été renvoyé en correctionnelle le 26 juillet pour "proxénétisme aggravé
en réunion", Le
Figaro publie, mardi 6 août, le contenu de
l'ordonnance du renvoi détaillant les motivations de la décision des
juges d'instruction de l'affaire du Carlton, Stéphanie Ausbart et Mathieu
Vignau.
Ce document, qui
détaille notamment les déclarations des prostituées et des treize mis en examen
dans l'affaire, montre que l'ancien directeur du FMI, qualifié par les
magistrats de "roi de la fête",
était bien le "pivot central"
du système mis en place par le milieu nordiste libertin et impliquant de
nombreuses prostituées.
- UN "CARNAGE AVEC UN TAS DE MATELAS AU SOL"
Le procès, qui devrait
se dérouler en 2014, aura pour but de répondre à trois "questions-clés" qui détermineront si DSK peut être
condamné pour proxénétisme aggravé, rappelle Le
Figaro. Il s'agit en effet de déterminer dans un premier temps si
l'ancien ministre de l'économie savait que les femmes présentes aux soirées
libertines auxquelles il participait étaient des prostituées rémunérées.
Depuis le début de
l'affaire, une grande partie de la défense de DSK repose en effet sur
l'affirmation qu'il ignorait tout de la profession des jeunes femmes présentes
aux soirées libertines. Sur ce volet, l'ordonnance de renvoi cite le témoignage
de plusieurs prostituées, qui affirment notamment que "l'ensemble des personnes présentes ne pouvait ignorer".
Selon elles en effet, "l'âge et
l'apparence des participantes laissaient peu de doute sur leurs
activités".
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En outre, la
description du déroulement de ces soirées, assimilées à de la "consommation sexuelle" voire à un "carnage avec un tas de matelas au sol",
met à mal la défense de Dominique Strauss-Kahn, les magistrats relevant "qu'il n'était nullement question de
libertinage, mais d'"abattage" et de commandes de prestations".
Enfin, le comportement de DSK lui-même, décrit pour sa violence avec certaines
prostituées, met en doute la thèse du simple libertinage. "Ces éléments cumulés, notent les juges
dans leur ordonnance, permettent d'accréditer
l'idée que son ignorance n'est qu'un système de défense."
- "PIVOT CENTRAL"
La décision de
renvoyer l'ancien directeur du FMI en correctionnelle devrait permettre
également de déterminer le degré d'implication de DSK dans l'organisation des
soirées libertines. Sur ce point, les magistrats s'attachent à montrer dans
leur ordonnance de renvoi que Dominique Strauss-Kahn était un "pivot central" du système, et était
même parfois à l'origine de la demande d'organisation de soirées, comme en
attestent plusieurs SMS. D'ailleurs, DSK "conservait
la main sur la programmation des soirées, lesquelles ne s'organisaient qu'en
fonction de ses disponibilités d'agenda", peut-on lire dans le
document.
Les juges notent
également que certaines de ces soirées ont eu lieu dans un appartement loué par
DSK, ce qui montre donc qu'il aurait "accompli
un acte matériel de proxénétisme", car "mettre à disposition un local pour de la prostitution, c'est du
proxénétisme."
- VOLONTÉ DE "BROUILLER LES PISTES"
Enfin, la dernière
question abordée par l'ordonnance de renvoi et à laquelle un procès devrait
apporter une réponse concerne la tentative de dissimulation de l'affaire par
DSK. Selon les magistrats, l'ancien directeur du FMI a en effet cherché à
masquer son activité, en utilisant notamment un langage crypté dans ses
échanges avec les autres participants aux soirées, évoquant des "copines", "délégation de copines", "cadeau",
"petite", "du matériel", pour désigner les
prostituées.
Sur ce dernier point,
les juges soulignent également la volonté de DSK de "brouiller les pistes", alors qu'il avait confié à
l'un des organisateurs des soirées une puce d'un téléphone qu'il utilisait. Une
opération menée "pour 'nettoyer' ensuite
cette puce et l'attribuer à la compagne de Fabrice Paszkowski à partir du mois
de juin 2011".
Dans un communiqué
diffusé le 26 juillet, M. Strauss-Kahn avait dénoncé une "instruction exclusivement à charge",
même s'il "s'attendait à cette décision et
se présentera donc sereinement devant le tribunal". Le
parquet, bien qu'ayant requis un non-lieu en faveur de DSK, a décidé de ne
pas faire appel du renvoi en correctionnelle de l'ancien patron du FMI et de
treize autres mis en examen.
"Le Figaro" publie l'ordonnance du renvoi en correctionnelle de M. Strauss-Kahn pour "proxénétisme aggravé en réunion", révélant les motivations de la décision des juges. | AFP/MARTIN BUREAU
Source le monde.fr
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