Joan Rivers
Joan Rivers © Naomi Harris / CPI Syndication / Agence A
Elle abuse des piqûres de Botox et vanne les
stars. A près de 80 ans, l'humoriste et présentatrice Joan Rivers dynamite
depuis des décennies les convenances.
Elle n'a
pas tout à fait le look de Mamie Nova. Lèvres botoxées, nez raboté, yeux
étirés... A 79 ans, l'humoriste américaine Joan Rivers est devenue le symbole
des ravages du bistouri dans le showbiz US. Elle s'en fiche royalement, s'en
amuse souvent (« Au bout de dix opérations, une
gratuite ! ») et reconnaît, de sa célèbre voix cassée : « Je n'étais pas une beauté, je suis devenue le
Joker. »
Telle est
Joan Rivers, artiste bling-bling au verbe frondeur, qui dynamite depuis
plusieurs décennies les convenances, tout en étant obsédée par la beauté et la
jeunesse. Dans l'émission Fashion police,
qu'elle anime toutes les semaines sur la chaîne E !, elle scrute les
avant-premières de Hollywood et raille avec une rare insolence les tenues (et
la vie) des stars. Le décolleté d'Eva Longoria ? «
Aussi plongeant que les audiences de sa série Desperate Housewives ! » Nicole Kidman dans sa longue robe rouge ? « Une vraie bouteille de ketchup ! » Et Tom
Cruise ? « Il était présent le jour de la
naissance de sa fille. Cela aurait été mieux s'il avait été là le jour de sa
conception ! »
Sniper
sans limite, cette fille d'émigrés russes est un pur produit de l'entertainment américain. Dans les années 1960,
sur les traces de Jacky « Moms » Mabley et Phyllis Diller, elle est l'une des
premières femmes à faire du stand-up, n'hésitant pas à plaisanter grassement
sur l'adultère et la sexualité féminine – on imagine le scandale. En
perpétuelle quête de reconnaissance, elle se frotte aussi au théâtre (avec
Barbra Streisand, pas encore célèbre), au cinéma (avec Burt Lancaster), à
l'écriture (onze livres publiés : autobiographies, coaching, et même polar).
Ses plus grands succès, elle les connaît cependant à la télévision, d'abord
comme auteur de sketchs et chroniqueuse, puis en animant pendant plusieurs
années ses propres shows.
Aujourd'hui,
mamie Rivers ne coule pas une retraite paisible en Floride. Sur Twitter, elle
ne rate pas une occasion de lâcher ses vannes acerbes et compte 1,4 million
d'abonnés. Sur le petit écran, elle multiplie les programmes de télé-réalité
les plus décérébrés et met en scène sa vie sans pudeur. Dans Joan & Melissa
: Joan knows best ?, les caméras la suivent alors qu'elle quitte son triplex
rococo de Manhattan pour s'installer dans «
l'affreuse » maison de sa fille (et de son petit-fils) en Californie. « Pour moi, le bonheur, c'est un agenda rempli du
matin jusqu'au soir, dit-elle dans le documentaire Joan Rivers : A piece
of work. Une page vide, et c'est l'angoisse. »
Pour ne
pas tomber dans l'oubli, Joan Rivers fonce donc tête baissée, enchaînant idées
lumineuses, plans foireux, succès, bides, drames. En 1987, son mari se suicide
et la laisse criblée de dettes – elle en fait un téléfilm et joue son propre
rôle. A l'image de l'industrie qui l'a créée, l'aïeule indigne ne cesse de se
réinventer et ne s'avoue jamais vaincue. Aux jeunes humoristes qui lui rendent
aujourd'hui hommage pour avoir repoussé les limites du politiquement correct,
comme le très intello Louie CK, qui l'a invitée en guest star dans sa série Louie,
elle répond avec sa provocation légendaire : « Mais
allez vous faire foutre, je n'ai pas fini mon œuvre ! »
Source Télérama
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