Un questionnaire pour savoir si l’on va mourir dans les
3 mois
Des chercheurs australiens ont mis au point un
questionnaire permettant de calculer le risque de décès dans les trois mois. Le
but est d'éviter les thérapies invasives en fin de vie.
Êtes-vous
sur le point de mourir ? Pour le savoir, des médecins australiens ont mis
au point un formulaire dont ils comptent développer l’usage à l’hôpital. En 29
questions, ils peuvent déterminer quels sont vos risques de décéder dans les
trois mois.
- Vitesse de déplacement, santé psychique…
Ni boule
de cristal, ni Madame Irma ; pour établir ce « test de la
mort », les chercheurs ont utilisé la science, et rien d’autre. Ils ont
épluché la littérature existante et sélectionné 112 études portant sur des
critères annonciateurs de mort. D’après ces données, ils ont dégagé un certain
nombre d’indicateurs fiables de la survenue proche d’un décès. Leurs travaux
sont publiés dans la revue BMJ (British Medical
Journal).
Le
formulaire comprend des questions sur les antécédents du patient du patient, sa
fragilité, son état de santé psychique et cognitive. Il inclut également les
données cardiaques du patient, ou encore son taux de protéine dans les urines,
sa vitesse de déplacement, sa capacité à attraper des objets…
- Choisir sa mort
L’analyse
de ces critères permet ensuite au médecin de calculer un pourcentage de risques
de décès dans les trois mois. La démarche peut sembler cruelle pour ceux qui
doivent jouer les Cassandre, mais toute cette manœuvre a un objectif bien
précis. Il s’agit d’éviter les thérapies invasives et inefficaces, expliquent
les auteurs. Une fois averti, le patient peut aussi « choisir » sa
mort : à l’hôpital, ou chez lui, parmi les siens.
A travers
ce test, les chercheurs espèrent mettre un terme à l’acharnement thérapeutique
en Australie, dont ils dénoncent le coût et l’absurdité. « Retarder une
mort inévitable avec des interventions agressives et onéreuses pèse sur les
coûts de la santé, qui ne cessent de se creuser », avance Magnolia
Cardona-Morrel, de l’Université de New South Wales, qui dénonce une forme
de « pression sociétale » sur le personnel soignant pour poursuivre
les soins coûte que coûte.
Pour
autant, la liste n’a pas vocation à se substituer aux ultimes traitements.
L’équipe de chercheurs insiste sur ce point. Simplement, « les personnes
âgées qui sont en train de mourir doivent être protégées des interventions
hospitalières héroïques, mais intrusives. La plupart du temps, celles-ci
permettent seulement de prolonger la souffrance plutôt que d’assurer une bonne
qualité de vie restante ». Sept hôpitaux de Sydney testeront ce
questionnaire dans les prochains mois.
Source pourquoidocteur.fr
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