La fécondation in vitro à partir des ADN de
trois personnes
La chambre basse a approuvé ce 3 février une
technique visant à éviter la transmission de maladies aux bébés par le
remplacement d'une partie de l'ADN de l'ovocyte. Si le "oui" semblait
acquis, l'Eglise a tenté de l'empêcher pour des raisons éthiques.
Le
Royaume-Uni devrait être le premier pays du monde à légaliser la fécondation in
vitro (FIV) à partir de l’ADN de trois personnes, note le Guardian. La
technique a pour but d’éviter la transmission de certaines maladies
héréditaires graves au nouveau-né en remplaçant, dans l'ovule, la mitochondrie
(élément de la cellule responsable de la production d'énergie) porteuse de la
maladie par une autre mitochondrie, issue de l'ovule d’une autre femme.
The Independent
rappelle que certaines voix conservatrices et
religieuses ont tenté d’empêcher la législation, mais sans succès. Le principe
a été accepté par la chambre basse du Parlement britannique le 3 février par
254 voix pour et 128 contre. Il sera examiné à la fin du mois par la chambre
haute.
"Maladies invalidantes"
Dans les
colonnes du Daily Telegraph, le
professeur Robert Winston cherche à rassurer : "La modification d'une
mitochondrie ne changera pas la couleur des yeux du bébé, et n’aura pas
d’incidence sur ses forces ou son intelligence. Nous ne changeons pas les
caractéristiques de l’enfant et nous n’améliorons pas les êtres humains. Les
scientifiques essaient juste d’éviter des maladies invalidantes et parfois
mortelles, et d'empêcher que les générations futures soient atteintes de cette
horrible souffrance."
"Questions éthiques"
Si la
plupart des articles d’opinion publiés sont du même avis, une chroniqueuse de
l'hebdomadaire The Spectator estime pour sa part :"La technique soulève
bel et bien des questions éthiques. Elle nécessite la création de deux
embryons. Dans l'un, un organite est retiré pour y placer un organite issu de
l’autre." Bien que les mitochondries "ne comprennent qu'une infime
partie de l’ADN du bébé – 37 gènes sur environ 2 000 au total –, ce n’est pas
complètement négligeable, estime-t-elle. Ils gèrent l’efficacité de nos
fonctions métaboliques, la façon dont nous traitons l’énergie, c'est-à-dire un
élément important de notre physiologie."
Dessin de Kopelnitsky, Etats-Unis.
Source courrierinternational.com
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