La notion de pauvreté relative
La pauvreté relative est la proportion des
familles qui vivent avec un revenu au-dessous du seuil de 50% de la médiane des
revenus après ajustement selon la taille de la famille. Selon cet indice, le
taux de pauvreté en 2005 chez les familles monoparentales était de 24,6% au
Québec, 36,6% au Canada et 39,5% aux États-Unis. Donc, selon cet indice, il y
aurait moins de familles monoparentales pauvres au Québec qu’au Canada ou aux
États-Unis !
Cet indice est une
attrape pour les nigauds. Selon cet
indice, si dans un pays donné, le salaire médian est 20 000$ et que 10% de
la population a un revenu de moins de 10 000$, 10% des habitants de ce
pays sont considérés pauvres. Par contre, si dans un autre pays le salaire
médian est 40 000$ et que 20% de la population gagne moins de
20 000$, 20% des habitants de ce pays sont considérés pauvres. Donc, même
si les pauvres du deuxième pays gagnent deux fois le revenu médian du premier,
selon l’indice de pauvreté relative il existe deux fois plus de pauvres dans ce
pays que dans le premier.
L’indice de pauvreté
relative a été inventé par les étatistes pour faire oublier l’échec de leurs
politiques. L’étatisme limite les libertés économiques d’une société en créant
des monopoles d’État et en octroyant des privilèges indus aux entreprises
et aux groupes de pression. Selon l’Institut Fraser, il existe une relation de
cause à effet entre le degré de liberté économique et la richesse. Donc,
l’étatisme, en réduisant les libertés économiques, conduit inévitablement à
l’appauvrissement général des sociétés qui le pratiquent.
Les étatistes
recourent donc à un vieux truc pour faire oublier les conséquences désastreuses
de leurs politiques interventionnistes. Si les statistiques vous donnent tort,
inventez une autre statistique qui vous donne raison. Soyons clairs, les
pauvres qui gagnent 20 000$ sont deux fois plus riches que les pauvres qui
gagnent 10 000$.
Avant d’aller plus
loin, je tiens à préciser que l’étatisme n’est pas synonyme de
social-démocratie. Une société peut être social-démocrate sans pour autant
sombrer dans l’étatisme et vice versa. Le Danemark et la Suède sont des
sociétés sociales-démocrates qui ont rejeté l’étatisme au début des années 90
afin d’éviter la faillite. Depuis, leurs économies roulent à plein régime comme
le démontrent le PIB par habitant, une dette publique minime et des finances
publiques équilibrées. Par contre, le Québec et la France ont des économies
largement étatisées sans pour autant être des modèles de social-démocratie.
La Suède et le
Danemark, tout comme le Québec et la France, ont des régimes fiscaux très
élevés pour financer des programmes sociaux typiques d’une social-démocratie.
Mais contrairement au Québec et à la France, les services à la population sont
fournis par des entreprises privées et publiques en concurrence les unes avec
les autres, alors qu’au Québec et en France les services publics sont fournis
par des monopoles d’État. Comme par hasard, les économies de la Suède et du
Danemark jouissent d’un indice de liberté économique plus grand que les
économies du Québec et de la France.
Qui dit liberté
économique, dit réforme. Pourquoi les Québécois craignent-ils les réformes ?
Parce que les vraies réformes, soit celles qui ont été introduites en Suède et
au Danemark au début des années 90, exigent de remettre en question le modèle
québécois du tout aux monopoles d’État. En fait, ce ne sont pas les Québécois
qui s’opposent aux réformes, mais les groupes de pression qui bénéficient des
largesses de l’État. Ils prétendent représenter l’ensemble de la population,
mais en réalité, ils ne font que défendre leurs intérêts corporatifs.
Pour connaître quelles
réformes sont nécessaires, il suffit de se tourner vers les indices de liberté
économique publiés par l’institut Fraser. Les derniers résultats disponibles
placent le Québec 10e sur 10 au Canada. La vraie réforme dont le Québec a besoin,
c’est de choisir le chemin de la liberté économique pour atteindre le peloton
de tête des provinces canadiennes.
Il nous faut
redécouvrir les vertus de l’entreprise privée et de la concurrence. Les
étatistes clameront que cela créera des inégalités. Bien sûr, mais celles-ci
seront la conséquence de la recherche de l’excellence et de l’innovation. Elles
seront le résultat de la création d’entreprises et de la prise de risque.
Les principales
victimes de l’égalitarisme réclamé par les étatistes sont les pauvres. L’indice
de pauvreté relative n’y changera rien. Par contre, si l’ensemble de la société
s’enrichit, les pauvres seront plus riches.
Malheureusement, nos
politiciens s’acharnent à extraire plus de revenus du modèle existant sans y
apporter les réformes essentielles pour assurer sa pérennité. Il est de mauvais
goût au Québec de vanter la concurrence et le libre marché.
Photo Pauvreté (Crédits : photonadadoru, licence creative commons)
Source contrpoints.org
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