L'Ours blanc
Chez l'ours blanc les
mâles et femelles atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de quatre ou de
cinq ans. Bien que les femelles puissent alors s’accoupler et avoir des petits,
il est peu probable que de nombreux mâles s’accouplent avant l’âge de huit ou
de dix ans. Étant donné que les oursons restent généralement avec leur mère
pendant deux ans et demi, les femelles ne peuvent habituellement avoir une
nouvelle portée que tous les trois ans. Ce rythme de reproduction très lent
explique pourquoi les populations réduites prennent tant de temps à se
rétablir.
L’accouplement a lieu
durant les mois d’avril et de mai, lorsque les ours blancs chassent les phoques
sur la banquise. Cependant, ce n’est qu’entre la mi-septembre et la mi-octobre
que l’œuf fécondé s’implante dans l’utérus et commence à se développer. Dans la
majeure partie de l’Arctique, la préparation des tanières de mise bas commence
vers la mi-octobre, les femelles gravides recherchant alors des amoncellements
de neige épais près de la côte. Souvent, elles creusent leur tanière sur le
versant sud de collines ou de vallées, où les vents dominants du Nord forment
d’épais amoncellements de neige.
La dimension des
tanières varie, mais la chambre de mise bas, située à l’extrémité supérieure
d’un tunnel d’entrée mesurant un ou deux mètres de longueur, a un diamètre
moyen de 1,5 m et atteint de 90 à 100 cm de hauteur en son milieu.
Une fois la tanière creusée, la neige soufflée par le vent a tôt fait de
refermer l’ouverture du tunnel d’entrée. La chambre, plus haute que le tunnel
d’entrée, emprisonne l’air chaud dégagée par les ours. Lorsque la tanière est
occupée, la température intérieure reste à quelques degrés sous 0 °C tout
l’hiver, et ce, peu importe le froid qu’il fait à l’extérieur.
Les jeunes naissent
entre la fin de novembre et le début de janvier, selon la latitude, après
environ deux mois de gestation (mot désignant la grossesse chez l’animal). Les
portées les plus courantes se composent de jumeaux ou, dans une moindre mesure,
d’un ourson unique. Des triplés naissent périodiquement, surtout lorsque les
conditions alimentaires ont été bonnes et que les femelles peuvent accumuler
beaucoup de graisse avant de préparer leur tanière. Des quadruplés ont aussi
été observés, en de très rares occasions.
À la naissance, les
oursons ne mesurent que 25 cm de longueur environ et pèsent moins d’un
kilogramme. Leurs yeux sont fermés et leur peau est couverte de poils si fins
que certaines descriptions antérieures indiquaient qu’ils étaient nus.
La plupart des groupes
familiaux de la partie sud de la baie d’Hudson quittent leur tanière entre la
fin de février et la mi-mars, tandis que ceux de l’Extrême-Arctique peuvent
quitter leur tanière un mois plus tard. Les familles restent dans le site de mise
bas durant une ou deux semaines pour s’habituer au froid et se dégourdir. Si le
trajet ultérieur vers la glace de mer dépasse quelques kilomètres, la femelle
peut s’arrêter deux ou trois fois par jour pour se reposer, ainsi que pour
nourrir et réchauffer ses petits. Une fois de retour sur la glace de mer, la
femelle chasse continuellement, ne s’arrêtant périodiquement que pour creuser
un trou dans la neige à l’abri du vent dominant, où elle nourrit les oursons et
où tous peuvent dormir.
Le groupe familial se
divise quand les oursons ont environ deux ans et demi. Parfois, des petits
restent avec leur mère jusqu’à l’âge de trois ans et demi et, dans la partie
ouest de la baie d’Hudson, certaines mères sèvrent leurs oursons, ou cessent de
les allaiter, à un an et demi seulement. La première année d’indépendance est
sans doute la période la plus difficile de la vie d’un ours blanc. En effet,
ses techniques de chasse sont encore inefficaces et il est probable que des
ours plus gros s’empareront des rares phoques qu’il parviendra à capturer.
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