Un label «association sans financement
public»
- Créé le label « association sans financement public » ? De quoi s’agirait-il ?
Ce label informerait
et récompenserait les projets associatifs faisant l’effort de fonctionner sans
subventions publiques. Cela permettrait d’identifier ce type de projets,
capables de s’autofinancer et de fonctionner en ne faisant pas appel aux
finances publiques.
- L’enjeu est-il important ?
Oui, car l’agent
public devient une ressource rare, il faut le traiter comme tel et
l’économiser. Or, on sait qu’en France les financements publics représentaient
en 2012, 50% du financement des associations, soit près de 35 milliards.
Il faut donc valoriser
les initiatives associatives qui permettent aux individus de rendre un service
à la collectivité, sans faire appel aux subventions publiques. C’est un devoir
civique de valoriser le travail des structures qui – d’une façon ou d’une autre
– œuvrent pour le bien de tous.
De plus, on constate
que les financements publics associatifs ne correspondent pas forcément à une
utilisation lisible et avisée de l’impôt. Ils sont souvent complexe, certaines
structures multipliant des financements émanant d’une ribambelle de ministères
ou collectivités, sans qu’on sache si ce millefeuille répond à un besoin réel
ou non. Cette façon de faire permet de favoriser parfois des intérêts bien
particuliers qui n’ont rien de collectif.
Comment expliquer que
la solidarité collective serve à financer les loisirs des administrations
financières pour un montant de 34 millions d’euros ou que les contribuables
financent la Fédération française de ski à hauteur de 4 millions d’euros, ou
encore telle association de bouliste ou tel autre restaurant d’entreprise de la
fonction publique. Bref, il faudrait mettre de l’ordre.
- Et en quoi ce label permettrait-il d’en créer ?
En informant les
individus que : 1) l’association en question ne dispose pas d’aides
publiques et 2) elle a justement besoin de leur générosité pour exister. En
donnant à une association sans subvention publique, vous avez la certitude de
financer une cause dont la défense dépend de votre générosité et de celle de
vos congénères.
Par effet de ricochet,
ceux qui ne peuvent pas afficher ce label pourraient avoir à répondre de
l’intérêt qu’ils présentent du point de vue de la collectivité. Du point de vue
des individus, ce label a aussi son importance car nombre d’entre nous pouvons
avoir l’impression que la très grande implication des pouvoirs publics en
matière associative pourrait suffire à remplacer la charité par la solidarité.
Or, on est loin du compte. Nombre de projets et d’œuvres ne devraient justement
pas passer par un financement public, mais par l’appel à la générosité du
public. Non seulement, ça fait du bien aux personnes qui donnent et qui
reçoivent mais cela a un rôle social essentiel à jouer à un moment où on sait
que les pouvoirs publics ne peuvent plus tout prendre en charge.
- N’est-ce pas une façon de revaloriser justement le don volontaire, dans une France qui préfère souvent la solidarité obligatoire ?
C’est exactement cela.
Contrairement à nombre d’autres pays comme les États-Unis ou le Canada (placés
en 1ere et 2ème position selon un classement 2013), nous avons perdu l’habitude
du don volontaire (nous sommes placés en 77ème position). Ce Label aurait donc
un rôle pédagogique fort. Son autorisation serait une sorte de reconnaissance
par les pouvoirs publics que l’État ne peut pas tout et que les individus
peuvent et doivent se réapproprier la générosité.
Source institutmolinari.org Cécile Philippe directrice de
l’Institut économique Molinari
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