Mon chien déprime
Votre chien est anxieux, ennuyé ou démotivé ? Il est peut-être en pleine dépression. Grâce aux conseils de comportementalistes, vous saurez comment la diagnostiquer et agir au mieux pour votre chien.
Quand un chien déprime, le bousculer ne sert à rien.
Après une longue sieste sur son petit canapé bleu individuel, Babou, un petit Jack Russel, sort de son ennui, s’étirant et attirant l’attention de son maître. Prenant conscience de l’envie relativement pressante de son animal, ce dernier décide de l'emmener dehors pour une petite balade. Mais à peine le chien s’est-il soulagé au coin de verdure habituel en bas de l’immeuble, qu’il veut déjà rentrer à l’appartement, refusant même catégoriquement d’avancer comme lui ordonne son maître. Face à un tel refus d’obtempérer, celui-ci n’a d’autre choix que de revenir à l’endroit initial, frustré. Une fois de retour, Babou regagne expressément son petit nid douillet, reprenant sa sieste. Voilà, en somme, un syndrome flagrant de déprime. "Vous ne l’avez pas vu tout de suite, pensant à une simple baisse de tonus, mais votre chien dort de plus en plus, ne s’intéresse à rien, perd de l’appétit ou au contraire mange trop … Il déprime", affirme les comportementalistes canins Karime Molinié et Marie-Sonia Etchegaray, dans leur récent livre Mon chien est mal élevé ! (éditions Larousse).
"La première cause de la déprime est un changement brutal" : une séparation de son couple de maîtres, un déménagement, l’arrivée d’un bébé dans la famille, ou même une séparation maternelle entre une chienne et ses chiots. Animaux sensibles, les chiens "peuvent également avoir du mal à surmonter un changement dans leur vie". Outre des éléments déclencheurs, la dépression du chien peut se manifester à l’usure, en réaction à un environnement stressant (créé par des bruits répétitifs de travaux de bâtiments, par exemple). "Dans tous les cas, un changement de comportement chez votre chien doit vous alerter", signalent les auteurs aux propriétaires de chiens. Quand un chien est déprimé, il a tendance à faire de longues siestes (comme l’exemple ci-dessus), à réagir moins aux sollicitations des autres individus (humains et animaux) ou encore à montrer moins d’empressement à aller se promener (tout comme le petit Jack Russel évoqué plus haut). Cependant, ce même diagnostic de dépression peut se retrouver chez un chien en burn-out : loin d’être triste et démoralisé, l’animal (en particulier les chiens policiers, de course et de concours) s’écroule juste de fatigue, la production d’adrénaline forcée de s’arrêter pour récupérer.
Pour contrer ce problème, aussi bien pour le chien que pour son maître, les comportementalistes proposent une solution progressive en 5 étapes :
- S’armer de patience : "Un chien qui déprime n’a plus envie de bouger", il ne faut ainsi ni le secouer ni le brusquer, et simplement agir étape par étape. Autrement, vous ne ferez "qu’aggraver son repli sur soi".
- Poser des repères : "Un panier dans un coin tranquille loin du bruit" permet moins de sollicitations et plus de calme. Néanmoins, stabilité ne veut pas dire flemmardise constante. Établir des horaires fixes pour manger et sortir ne sera que bénéfique à un chien déprimé.
- Commencer par des stimulations douces : Au lieu de l’inciter tout de suite à jouer ou à courir, des interactions douces et affectives sont à privilégier. "Le brossage et les caresses sont un bon moyen de procurer un bien-être physique à l’animal, en lui permettant de se reconnecter à des sensations externes agréables".
- Bouger : Au cours des sorties quotidiennes régulières, augmenter progressivement la distance des balades, sans le fatiguer, permet de lui redonner doucement l’envie de sortir, aussi bien de son nid douillet que de son marasme.
- Jouer : Enfin, "si vous constatez que son goût pour le jeu revient, c’est bon signe". Vous pouvez alors l’inviter de plus en plus souvent à jouer, s’amuser et se dépenser – "quitte à susciter son intérêt au départ en lui lançant quelque chose à manger".
Si la dépression continue, lui apporter de la compagnie en accueillant un nouveau chien peut parfois aider aussi. Petit détail : "prendre un chien du sexe opposé peut simplifier les choses".
Cependant, attention ! Avant d’envisager cette solution, d'adopter un animal de plus ou de faire appel à un spécialiste du comportement, il faut impérativement faire un bilan de santé chez votre vétérinaire. Certaines manifestations de dépression peuvent s’avérer être des symptômes de maladies ou de réels problèmes psychologiques, plus que comportementaux.
Le "petit manuel d’éducation positive" qu’est Mon chien est mal élevé regorge d’autres explications, indications et solutions sur le comportement de votre chien, comme celle-ci. Le tout pour améliorer vos liens
Photo : © SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
Source sciencesetavenir.fr
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