La Marche des lemmings de Serge Federbusch
Du 7 au 11 janvier 2015, cinq jours ébranlèrent
la République française …
Dix-sept personnes assassinées, des
rassemblements dans tout le pays, une manifestation d’une ampleur inédite à
Paris : les crimes au siège de Charlie Hebdo, à Montrouge et dans l’hypermarché
casher de la Porte de Vincennes étaient les pires commis en France depuis des
décennies.
L’émotion populaire
balaya tout sur son passage, y compris une réflexion lucide sur ce qui s’était
vraiment passé. Car les terribles meurtres de janvier 2015 furent l’occasion
d’une manipulation qui restera un cas d’école.
Le pouvoir s’employa
d’abord à escamoter sa responsabilité dans la faillite des services de police
et de renseignement et dans la cavale extravagante des frères Kouachi et
d’Amedy Coulibaly qui ne furent localisés et abattus que parce qu’ils étaient
suicidaires et se cachaient à peine.
François Hollande et
son gouvernement firent également tout pour éviter, au nom du refus de
l’amalgame entre musulmans modérés et radicaux, l’examen des responsabilités de
l’islam de France et de la lâcheté politique face au fondamentalisme.
Mais les maladies dont
on nie la réalité finissent un jour par vous emporter. La mobilisation du 11
janvier 2015 fut aussi massive que stérile. Depuis, par un amer paradoxe et
malgré les discours officiels, la République recule devant les islamistes. Les
défilés des «Charlie», qui arboraient leur logo comme un talisman protecteur,
ne ressemblaient-ils pas en fait à une marche de lemmings, ces petits rongeurs
qu’on dit suicidaires parce qu’ils ne savent pas canaliser leurs pulsions
grégaires ?
Demain, seules une
laïcité sans compromis et la prise à bras-le-corps des problèmes économiques et
sociaux de la France pourront nous éviter le pire.
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