Google… Une quête d'immortalité 2.0
Google veut devenir moteur dans la recherche
sur le vieillissement.
Google crée Calico, une entreprise qui luttera
contre le vieillissement. Dans sa quête d'immortalité, le géant américain a
deux atouts : ses finances et sa capacité à traiter un nombre astronomique de
données.
Google, plus fort que la mort ? C'est l'ambition qui
se dégage de la création de Calico, une
entreprise lancée par le géant de l'Internet et qui a pour objectif de
s'attaquer « à la santé, au bien-être et plus particulièrement au défi du
vieillissement et des maladies associées ».
Si Google est connu pour la recherche sur Internet, la
cartographie, les emails et la publicité ciblée, qui sont son cœur de métier,
la firme de Moutain View s'est également illustrée dernièrement par son désir
d'innovations tous azimuts, du « wearable computing » (les vêtements
intelligents) comme les Google Glasses, aux voitures qui se conduisent toutes
seules. Mais cette fois-ci, Larry Page, le co-fondateur et PDG de Google, s'est
fixé un objectif bien plus ambitieux : défier la mort. Interviewé
par Time Magazine, qui fait sa Une sur le sujet, Larry Page explique que
Calico est envisagé comme un investissement à long terme : « Je ne
propose pas de dépenser tout notre argent sur des choses spéculatives, mais
nous devrions dépenser l'équivalent de ce que les entreprises normales allouent
en recherche et développement sur des projets à plus long terme et un peu plus
ambitieux.»
"C'est d'abord une affaire d'informatique"
Si l'on
sait que Google est assis sur 54 milliards de dollars de trésorerie - ce qui
permet tous les espoirs -, reste à savoir de quelle manière Google va pouvoir
faire progresser la connaissance du vieillissement. Pour Laurent Alexandre,
chirurgien urologue à l'origine de Doctissimo et fondateur de l'entreprise de
décryptage de l'ADN DNA Vision, la réponse est une évidence : « La lutte
contre la mort, c'est d'abord une affaire d'informatique. Dans les années qui
viennent, la médecine va devenir de plus en plus le monopole des acteurs du big data, c'est à dire des entreprises
capables de faire des corrélations entre des milliards de donnés. Et le plus en
avance dans la techno-médecine, c'est Google.»
Si Google ne s'est pas étendu sur le futur fonctionnement
de Calico, ni sur son financement pour l'instant, le
New York Times - qui
a réussi à interviewer Arthur Levinson, l'ancien patron de Genentech, une des
pionniers des biotechnologies, et qui sera à la tête de Calico - explique que
dans les premiers temps, les recherches de Calico seront faites en finançant
des chercheurs universitaires, même s'il est possible que Calico engage ses
propres chercheurs à terme.
S'attaquer non pas à une, mais à toutes les maladies
Reste à
savoir à quelles maladies veut s'attaquer Google. Dans l'article de Time Magazine, Larry Page explique placidement
que "résoudre" le cancer n'est pas forcément une ambition majeure du
groupe : « Si on résout le
cancer, on ajoute environ trois ans à l'espérance de vie moyenne. On pense que
résoudre le cancer pourrait changer le monde, mais quand on prend un peu de
distance, on voit qu'il y a énormément de cas tragiques de cancer, et c'est
très triste, mais que globalement, ce ne serait pas une si grande avancée que
ça.»
Si la
citation peut paraître radicale, il y a une explication. Google va aller « au-delà de la médecine traditionnelle.
L’ingénierie cellulaire va dépasser la lutte contre les maladies individuelles », explique Laurent Alexandre. En clair,
l'objectif de Google n'est pas de soigner une maladie en particulier, mais de
les soigner toutes.
Des données de santé à la merci de Google
Rien de
philanthropique néanmoins chez la firme de Mountain View. L'industrie de la
lutte contre le vieillissement aurait rapporté 1,6 milliards de dollars en 2012
et pourrait même rapporter jusqu'à 20 milliards d'ici 2025. Il est donc
probable que Google veuille sa part du gâteau.
Reste
néanmoins un point négatif : les dernières révélations d'Edward Snowden dans le
cadre de l'affaire PRISM et de l'espionnage de la NSA nous ont appris que les
géants de l'informatique, dont Google, avaient livré aux services de
renseignements américains les données de leurs utilisateurs. Il est donc
légitime de craindre que Google puissent être contraint de faire de même
concernant les données médicales. Pour Laurent Alexandre, le choix est simple :
« Soit vous ferez confiance à
Google et vous vivrez plus longtemps, quitte à ce que la CIA regarde vos
données personnelles de santé, soit vous vivrez tout simplement moins
longtemps.»
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