Le bilan caché de
François Hollande
Ces 5 points du
bilan de François Hollande qui sont passés sous silence pour ne pas le gêner
aux élections présidentielles prochaines.
On le sait, le bilan économique et sécuritaire de F.
Hollande est particulièrement sombre. La comparaison de l’évolution du taux
de chômage, du taux de croissance et du niveau
de la dette publique avec le reste de l’Europe
montre un décrochage exclusivement français.
Parce qu’il est unique et régulier depuis plus de
deux ans, et qu’il s’est donc produit malgré l’environnement immédiat, ce
décrochage constitue la signature incontestable des mauvais choix et des
entêtements idéologiques du gouvernement socialiste). Quant au domaine
sécuritaire, le résultat est effroyable, avec un nombre de victimes du
terrorisme sur le territoire national tout
simplement inimaginable.
Pour autant, les conséquences néfastes de cette parenthèse
socialiste ne s’arrêtent pas aux seuls constats chiffrés. C’est même
probablement dans le domaine symbolique et moral que les dégâts seront les plus
dramatiques, avec rien moins que :
- la décrédibilisation de la fonction présidentielle
- la déconsidération de l’action politique
- la dévalorisation de la justice, de la police et de l’éducation nationale
- le discrédit du libéralisme et la consolidation du mythe étatique
- l’essor du populisme
Décrédibilisation
de la fonction présidentielle
Outre cette incapacité à agir et à prendre des risques
(l’un ne va pas sans l’autre), F. Hollande aura saccagé le statut de la
fonction présidentielle sans doute encore plus violemment que ne l’aura fait
son prédécesseur. Contrairement à ce que l’on peut supposer de prime abord, l’épisode
des rendez-vous galants chez l’actrice Julie Gayet n’a rien d’anodin.
Comment justifier en effet qu’un Président qui, à l’Élysée,
passe ses journées à ne pas prendre de décisions efficaces, voire à ne pas
prendre de décisions tout court, puisse s’en aller discrètement le soir se
délasser à quelques pas de là avec une jeune et jolie actrice ? Passe
encore d’un Président efficace et consciencieux. Mais d’un Président qui
accumule les contre-performances ? Ne devrait-il pas travailler jour et nuit
jusqu’à ce qu’il soit digne de sa position ? Existe-t-il quelque chose de plus
important, lorsque l’on dirige un pays en recul, que de s’atteler à son
redressement ? Comment le Président trouve-t-il le temps de s’amuser ?
Pendant cet épisode affriolant, sur CNN (chaîne à l’audience
mondiale), F. Hollande a été tristement comparé à un « Berlusconi sans les compétences ». Bien évidemment,
la vie privée ne nous regarde pas. Sauf lorsque celle-ci se trouve en
incompatibilité avec la fonction et les circonstances publiques. Et dans ce
cas, c’est le bashing assuré !
Pourtant, certains agissements ayant trait à son métier
même de Président ont créé des torts encore plus gravissimes. Lorsque par
exemple à des journalistes qui lui demandaient si la mesure qu’il présentait
n’allait pas s’avérer ruineuse, il avait benoîtement répondu : « cela
ne coûte rien , c’est l’État qui paie ».
Tout d’un coup, une partie de la population s’est ainsi rendu compte que notre
pays avait à son sommet un personnage inconséquent. Une prise de conscience
encore plus terrible s’est alors imposée, douloureuse et même déprimante :
la France est une démocratie d’opérette puisque n’importe qui peut en devenir
le Président.
Le fait que F. Hollande court derrière les faits divers
et en devienne le porte-parole presque officiel (accident de la Germanwings,
sinistres en France ou à l’étranger, funérailles de personnages célèbres,
attentats, Coupe d’Europe de foot, Jeux
Olympiques…), comme s’il recherchait coûte que coûte des occasions pour se
mettre en avant, n’aura fait qu’accentuer cette étrange impression d’avoir au
sommet de l’État une espèce de pantin sans aptitude ni conviction. Forcément,
l’effet est désastreux sur le statut même de la fonction présidentielle.
Déconsidération
de l’action politique
Sans doute F. Hollande n’imaginait pas à quel point son
mensonge, lorsqu’il avait affirmé sur la chaîne télévisée d’État : « nous avons bien redressé le pays en
quatre ans », pouvait être dramatique sur les consciences. Chez les
Français en difficulté, cela a naturellement tourné à l’écœurement.
Les pressions visant à montrer des policiers sur les photos post
attentats de Nice sont du même genre, et trahissent un immense mépris du peuple
par nos élites actuelles. Pire encore, elles dissimulent très mal leur souci de
masquer leur impuissance. Alors, comment attribuer le moindre crédit à l’action
politique ? Faut-il s’étonner que de plus en plus d’électeurs soient
persuadés de l’inutilité du gouvernement, et pire encore, des élections ?
La classe politique est endogame. Elle s’est installée au pouvoir. Elle est
inopérante, mais indélogeable. Telles sont les croyances qui se sont calcifiées
dans l’esprit de bon nombre de Français. Du point de vue de la vie de la cité,
tout cela s’annonce délétère.
Dévalorisation
de la Justice, de la Police et de l’Éducation Nationale
Un gouvernement dont le premier réflexe, la première obsession
semble être de ne surtout pas stigmatiser les coupables, de masquer les fautifs
afin d’éviter tout amalgame, d’accuser les victimes (pour peu qu’elles
ressemblent à des blancs chrétiens français de souche de droite) plutôt que les
bourreaux (pour peu qu’ils appartiennent au clan opposé, celui du Bien)
décrédibilise totalement les institutions telles que la Justice et la Police.
D’ailleurs, en dépit d’un État d’Urgence décrété de façon
tonitruante, tout le monde s’est rendu à l’évidence : non seulement la
sécurité n’est pas assurée sur notre territoire, mais l’État n’a plus aucune
autorité. Les extrémistes de Nuit debout n’ont-ils
pas saccagé la place de la République à Paris pendant des semaines, en
toute impunité ? La CGT (qui ne représente que 3% des travailleurs,
majoritairement protégés) n’a-t-elle pas bloqué le pays plusieurs jours ?
Les manifestants contre l’aéroport de Notre Dame des Landes n’ont-ils pas bravé
les lois et les décisions politiques ? À l’inverse, la police
n’a-t-elle pas blessé des parents d’élèves pour
stopper net une manifestation pacifique (en présence des enfants) dans une
école primaire ?
Il en est de même lorsque l’Éducation Nationale, au nom pourtant
de l’égalitarisme, dilue les filières les plus élitistes. Ou pire encore,
lorsque notre Ministre de l’Éducation et notre Premier Ministre, dans un élan
commun de bigoterie gauchiste, érigent en exemple culturel un certain Jamel
Debouze… Avec de telles saillies, force est de constater que l’institution se
saborde de manière parfaitement efficace.
À tel point que les Français informés (ceux qui en particulier
nourrissent des ambitions pour leurs rejetons) se demandent quel est son
véritable objectif. Pourquoi s’acharner sur le latin, l’allemand et amputer les
cours les plus structurants pour des activités transverses tout à fait
approximatives ? S’agit-il de couler la culture française ? De
bêtifier (de concert avec les médias) un peu plus les Français pour les rendre
encore plus faciles à manipuler par la novlangue socialiste ?
Discrédit
du libéralisme et consolidation du mythe étatique
C’est dans ce domaine toutefois que l’action gouvernementale
aura atteint des records d’hypocrisie : dans cette façon de parler de
réformes libérales sans les appliquer, tout en soulevant l’ire de la rue et des
indignés pour les avoir mises en place !
Le résultat d’une telle mythomanie est tout simplement
incroyable : la presse de gauche (très majoritaire en France) et le corps
électoral socialiste n’ont pas de mots assez durs contre un gouvernement
socialiste qu’ils accusent d’avoir trahi ses engagements pour mener une
politique ultra libérale (sic !).
Outre notre pays, qui continue de régresser, le grand perdant,
dans cette scandaleuse méprise, se trouve être le libéralisme, qui
paradoxalement, aura été sali auprès des électeurs étatistes alors qu’il
n’a même pas été appliqué, et que ce sont encore et toujours des mesures
étatistes inefficaces qui nous sont servies ! Les électeurs socialistes
fulminent contre une réforme Khomri dont il ne reste quasiment rien de libéral.
Ce qui est le comble de la duplicité.
A côté de cela, les indignés, et des postulants plus ou moins
illuminés (ou cyniques ?) comme Montebourg, Hamon, Mélenchon, Le Pen, font
perdurer des racontars dignes de contes de fées communistes. Ces personnages là
entretiennent des lubies frappadingues, qui n’ont fonctionné nulle part
ailleurs, mais auxquelles ils s’accrochent avec émotion, du style
« nationaliser les entreprises en difficultés », « faire du
social sans contrepartie », s’adonner à la « préférence nationale »,
« recruter toujours plus de fonctionnaires », etc… À croire que
l’économie planétaire est fermée, administrée, et non concurrentielle !
À croire que la France est une sorte d’îlot coupé du monde, si
ce n’est le nombril de l’univers ! Or, au lieu de décoder ces
escroqueries, la presse de gauche surenchérit sur ces lubies démentes et
entretient de ce fait la duperie. L’imposture est gigantesque, unique,
lamentable. Et durablement toxique.
Essor du
populisme
Un Président incompétent, un méli-mélo économico-politique
totalement fallacieux, des mesures politiques en trompe l’œil, des institutions
liquéfiées, il n’en faut pas plus pour rebuter les citoyens les moins armés
intellectuellement.
L’attirance pour les partis populistes, dont les leaders font
preuve chaque jour de leur non appartenance à l’élite (gage d’intégrité et
d’efficacité), est un réflexe tout à fait logique chez des électeurs qui n’ont
pas le savoir nécessaire pour dissocier le vrai du faux en matière d’économie
et de société… C’est une réaction parfaitement naturelle mais qui, hélas,
constitue l’un des plus gros dangers pour la démocratie.
Car le populisme conduit tout droit vers la dictature. Dictature
du Verbe pour commencer, comme ils semble que ce soit déjà le cas en France
depuis quelques années. Dictature pure et dure, ensuite, et ceci très
progressivement, très subrepticement…
Photo : By: Jean-Marc
Ayrault – CC BY 2.0
Source contrepoints.org
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