Dessins de presse
PS : marcher c'est encore pire car les piétons n'achètent même pas de vélo !
"La vieillesse, c'est quand on commence à dire : "Jamais je ne me suis senti aussi jeune."
"Dans ce jardin s'épanouissent les fleurs que nous aurions à peine songé cultiver autrefois. Ici fleurit la Patience, une plante noble. Nous devenons paisibles, tolérants, et plus notre désir d'intervenir, d'agir diminue, plus nous voyons croître notre capacité à observer, à écouter la nature aussi bien que les hommes.
Nous laissons leur existence se développer devant nous sans éprouver aucune volonté critique, avec un étonnement toujours renouvelé face à leur diversité.
Parfois nous ressentons de l'intérêt et un regret silencieux, Parfois nous rions avec un enthousiasme limpide, avec humour.
La vieillesse permet peut-être de retrouver le bonheur d'être soi-même. Personne ne peut plus avoir la tentation d'être un autre. Les dés sont jetés. Les émotions troubles qui nous ont traversés, comme la préoccupation de paraître, la possession ou l'ambition, s'atténuent à mesure que s'éloignent les âges de la vitalité et de la vanité.
C'est alors que beaucoup découvrent...
Mais il est souvent trop tard - que la merveille est dans l'instant…"
Bernard Pivot
Ne touchez pas aux plus de cinquante ans. Sérieusement.
Ce ne sont pas juste une autre génération : ce sont de véritables survivants. Durs comme du pain rassis, rapides comme les pantoufles de grand-mère lancées avec une précision de boomerang.
À cinq ans, ils “lisaient” déjà l’humeur de leur mère au tintement de la casserole ; à sept, ils avaient un trousseau de clés avec cette consigne : « La nourriture est au frigo : réchauffe-la, mais ne la renverse pas. » À neuf ans, ils savaient préparer un bortsch sans recette ; à dix, ils fermaient la vanne d’eau et fuyaient le chien du voisin avec un seau sur la tête.
Ils passaient la journée entière dehors, sans téléphone, avec un itinéraire bien clair : barre de traction, rivière, retour à la maison à la tombée de la nuit, les genoux constellés de cicatrices — la carte de leurs petites batailles. Et ils ont survécu.
Ils soignaient leurs égratignures avec de la salive et des feuilles de plantain, et quand ça faisait mal, on leur disait :
« Tant que ça ne pend pas, c’est que ce n’est rien. » Ils mangeaient du pain avec du sucre, buvaient à l’arroseur du jardin — un microbiome dont rêverait n’importe quel yaourt — et les allergies ? Ils les ignoraient. Ou, s’ils en avaient, ils n’en parlaient pas. Ils connaissent quinze astuces pour enlever les taches d’herbe, de graisse, de sang ou d’encre, car ils devaient toujours revenir “présentables”. Et ce n’est pas tout. Ils ont connu : – la radio à transistors, – la télé en noir et blanc, – les tourne-disques et vinyles, – les magnétophones à bobines et les cassettes, – les CD et le Discman, … et aujourd’hui, ils transportent des milliers de chansons dans leur poche, mais le crissement d’une cassette qu’on rembobine avec un crayon leur manque encore.
Le permis en poche, ils traversaient le pays dans une vieille voiture, sans hôtel, sans climatisation, sans GPS. Juste une carte routière en papier et un sandwich aux œufs dans la boîte à gants. Et ils arrivaient toujours. Sans Google Translate. Avec le sourire. Ils sont la dernière génération à avoir vécu sans Internet, sans batterie externe, et sans l’angoisse de rester sans charge. Ils se souviennent du téléphone fixe accroché au mur du couloir, des livres de cuisine dans des cahiers, et des anniversaires notés sur le calendrier… ou simplement oubliés. Eux : – réparent tout avec du scotch, un trombone ou une pince, – avaient une seule chaîne de télévision, et ne s’ennuyaient pas, – “feuilletaient” l’annuaire, pas un fil d’actualités, – pensaient qu’un appel manqué voulait dire : “Je vais bien, je te rappelle.” Ils sont différents. Ils ont un “amiante émotionnel”, un système immunitaire forgé dans le manque, et des réflexes de ninja urbain. Ne touchez pas à un quinquagénaire : il a vu plus de choses, vécu plus profondément, et garde dans sa poche un bonbon à la menthe plus vieux que votre enfant. Il a survécu à une enfance sans siège auto, sans casque, sans crème solaire, à une école sans ordinateur portable, à une jeunesse sans scroll infini. Il ne cherche pas les réponses sur Google : il fait confiance à son instinct. Et il a plus de souvenirs que vous n’avez de photos dans le cloud. Dans les Pensées d’Analia
Source de ce post