10 bonnes raisons de ne pas épouser un Pakistanais
Un blogueur pakistanais manie l'humour pour mettre en garde ses concitoyennes : se marier, dans le pays, c'est devoir supporter un macho toujours dans les jupes de sa mère et subir toute sa famille.
1. L’ammi jaan – la fameuse belle-mère. Reine idolâtrée du foyer, ses tâches consistent à vous critiquer affectueusement devant votre mari, à vous décocher des remarques acerbes en son absence et à vous poursuivre en pleine nuit, y compris dans l'intimité de votre chambre.
Elle ne vous pardonnera pas la moindre faute et prendra plaisir à vous regarder vous tortiller, l’air embarrassé, sur votre chaise. Tout en vous assurant qu’elle vous considère comme sa propre fille, elle vous interdira de changer quoi que ce soit dans la maison, y compris la marque du thé. Ne vous y essayez pas ! Elle se justifierait en disant qu’elle prend cette marque depuis des années.
Si vous vous mariez, vous pourrez dire adieu à votre thé favori car, lorsque votre belle-mère mourra, votre mari – qui est avant tout son fils – vous dira que le thé qu’elle achetait lui rappelle sa mémoire et ce sera la seule marque autorisée dans la maison, bien qu’elle ne soit plus là !
Au Pakistan, une belle-mère a le droit divin de vous dire exactement ce qu’elle pense de votre relation avec votre mari – qui est avant tout son fils – et elle vous donnera toutes sortes d’avis non sollicités, que cela vous plaise ou non. Cela fait partie intégrante du rôle d’une belle-mère pakistanaise. N’oubliez pas : votre malheur fait son bonheur ; votre victoire est sa défaite !
2. Vous devrez faire des compromis sur tout. Votre mari non, mais vous oui. Bien évidemment, vous ne devrez jamais lui donner l’impression que vous êtes malheureuse, car cela lui ferait de la peine. Aveuglé par le malheur de l'"injuste pression" que vous exercez sur lui, il n’aurait d’autre choix que de vous quitter. Et – tadaaa ! – vous seriez divorcée.
3. Pour épouser ce très bon parti, vous devrez l’impressionner. Non pas par votre beauté, votre charme, votre personnalité... Non, ce pauvre… heu... prince vous présentera une longue liste de demandes [de dot]. Votre belle famille voudra des climatiseurs, des réfrigérateurs, des ustensiles de cuisine, des motos et peut-être même votre nuisette. Elle n’a apparemment jamais rien eu de tout cela avant que Son Altesse ne vous rencontre. Mais ne le prenez pas à la légère : la dot peut – ce n'est pas rare – susciter d’énormes querelles. Parfois, dans un accès de cupidité, on peut vous brûler à l’acide ou même vous tuer pour ne pas avoir apporté votre dernier cure-dent !
4. Vous devrez vivre avec une dizaine de personnes [les femmes vivent dans la famille de leur mari et donc avec leurs beaux-parents et souvent leurs beaux-frères] dans une maison exiguë et encombrée. Votre mari ne voudra jamais laisser sa maman adorée pour aller vivre dans une autre maison avec vous. Un garçon à sa maman, dites-vous ? Quel euphémisme !
Vous vivrez non seulement avec ses parents, mais avec ses trois frères et leur famille. Tous voudront être informés de l’évolution de votre relation et vous devrez leur indiquer tous les tenants et aboutissants de l’histoire car, après tout, ils font partie de votre famille et vous ne devez rien leur cacher. D’ailleurs, comme vous serez tout le temps ensemble, même si vous ne leur dites rien, ils finiront par savoir !
Qu’avez-vous dit ? L’intimité ? Je suis désolée, mais je ne crois pas avoir jamais entendu ce mot, ni connaître son sens.
5. Vous dites que vous voulez aller voir un ami de la fac ? Ne vous aventurez pas à passer la porte. Mes chères demoiselles, vous serez leur propriété, et votre mari pakistanais ne vous "autorisera" pas à traîner avec des hommes (seules les dévergondées font ça). Ne le harcelez pas pour qu’il vous laisse aller au cinéma avec vos amies, car il pourrait vous traiter de tous les noms ou aller pleurer dans le giron de sa mère, qui prendra parti pour lui, et ce petit tête-à-tête se soldera par un SMS vous menaçant de divorcer [les hommes n'ont qu'à prononcer ou même écrire trois fois : talak].
6. Vous n’aurez pas voix au chapitre en matière de planning familial. Votre corps lui appartient. Il décidera de tout, de la conception de vos enfants à leur nombre. S’il le pouvait, il vous programmerait pour que vous accouchiez d’un bébé ayant le sexe de son choix. C’est très gentil de votre part d’avoir pensé que ce petit rayon de soleil serait aussi à vous, mais ne vous inquiétez pas, il le sera quand il faudra lui donner le bain, préparer ses repas, l’éduquer et le mettre au lit ; le reste du temps, le père est le "grand chef".
Oh, vous pensiez que l’effort serait collectif et qu’il vous aiderait à élever l’enfant ? De grâce, il vous fait suffisamment de faveurs en couvrant les frais de son éducation et de son bien-être. Ne comptez pas qu’il se lève en pleine nuit pour changer ses couches : cette humble tâche est réservée aux femmes.
7. En toutes circonstances, vous serez censée agir d’une manière convenable et digne. Vous apprendre à ne pas vous laisser aller et vous souvenir que vous ne devez pas traîner en pyjama ou simplement vous détendre, même lorsque vous serez seule. Ce serait manquer de respect aux mânes de la maison. Et manifestement, si vous les offensiez, vous offenseriez aussi la famille de votre mari, ce qui constituerait un grave péché.
Vous ne comprenez pas ? Oh, vous avez toujours été comme ça et il le savait avant de vous épouser ? Tant pis pour vous, ce temps-là est révolu. Cessez d’être vous-même, c’était mignon à l’époque, mais aujourd’hui il ne peut plus le supporter.
8. Vous n’aurez aucune part dans le patrimoine de votre mari tant que ses parents seront en vie. Vous devrez attendre qu’ils rendent l’âme. Et, avec votre chance, ils pourraient vivre plus longtemps que vous.
9. Vous devrez accomplir toutes les tâches ménagères par vous-même ; n’attendez aucune aide de votre mari. Sa participation porterait atteinte à sa virilité et à son ego. Vous avez le devoir absolu de vous occuper de la maison de sorte que sa mère n’ait pas à lever le petit doigt ! Surtout ne vous imaginez pas que vous l’avez épousé pour devenir sa femme, vous êtes juste l’assistante de sa mère.
10. Vous ne devrez rien faire qui puisse l’offenser. Ne le soupçonnez jamais de vous tromper et ne lui faites pas savoir qu’il a mauvaise haleine ou qu’il ronfle. Il vous menacera de divorcer chaque fois que vous oserez ouvrir la bouche.
Si, malgré tout, vous avez réellement envie d’épouser un Pakistanais, vous auriez intérêt à vous considérer comme sa marionnette. Laissez-le faire ce qu’il veut, ne parlez pas sans sa permission, ne réagissez pas sans sa permission, en fait, ne respirez pas sans sa permission. Et tout ira bien. Du moins, je le pense.
Dessin de Falco, La Havane, Cuba
Source Courrier International
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