samedi 6 avril 2013

Billets-Affaire Cahuzac


Affaire Cahuzac

La France a touché le fond. Après l'Italie et l'Espagne, c'est au tour de la France de battre des records en matière de mensonge et de corruption, écrit El País. En cause : les politiques mais aussi les principaux médias. 

Les quatre mois qui viennent de s'écouler depuis les révélations de Mediapart sur l'existence des comptes en Suisse de [Jerôme] Cahuzac, où l'on a pu entendre dans tous les médias les véhémentes dénégations de l'intéressé jurant ses grands dieux qu'il n'avait pas de compte à l'étranger et qu'il n'en avait jamais eu, ont révélé la naïveté et la complaisance de la classe politique dans son ensemble. L'opposition aujourd'hui si virulente a ainsi préféré faire l'autruche plutôt que de jouer son rôle pourtant fondamental de contre-pouvoir. Cette affaire a également révélé la connivence de la majorité des médias dits "traditionnels" qui, au lieu de mener leur enquête et demander des comptes au pouvoir, n'ont fait que mettre en doute le travail rigoureux du petit site d'information fondé par Edwy Plenel il y a cinq ans.

Il y a 70 ans, le général de Gaulle disait à Malraux que Combat, le journal d'Albert Camus, était le seul à échapper à la médiocrité bien qu'il fût écrit par des gens intraitables. Une fois de plus, les intraitables ont remis la démocratie à sa place. La vague d'hystérie et d'hypocrisie collective entrainée hier par la confession de Cahuzac, qui cherche à se concilier les bonnes grâces de la justice pour son procès, aurait pu être évitée, si comme l'a dit Plenel, la démocratie avait fonctionné correctement ces quatre dernier mois, lorsque tout le monde préférait regarder ailleurs. Comme l'Italie et l'Espagne, la France a touché le fond en matière de mensonge et de corruption. Et comme en Italie et en Espagne, les menteurs et les corrompus ne sont pas les seuls responsables.


Dessin de Hachfeld, Allemagne
Source Courrier International

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire