vendredi 24 février 2012

Infos santé-Froid et tension artérielle


Froid et tension artérielle

La baisse des températures joue un rôle sur la pression artérielle des sujets âgés. Une étude américaine le montre à nouveau. Et la pression qui monte ce n’est pas terrible pour le cœur.

Parler de l’air du temps avec ses patients n’est pas futile et encore moins inutile ! On sait les dégâts dus aux fortes chaleurs et aux faibles écarts de température entre le jour et la nuit. On sait aussi que la baisse des températures joue sur la mortalité globale et la mortalité cardiovasculaire comme l’a montré une étude faite sur un certain nombre de villes européennes.

Cette fois, c’est de la région de Boston que nous arrive une information importante qui concerne la relation entre la température extérieure et les chiffres de pression artérielle. Elle est publiée dans ‘Occupational and Environmental Medicine’ par des chercheurs de Harvard. Pour cela ils ont utilisé une cohorte constituée d’anciens combattants, constituée en 1963.

Forte de 2280 hommes âgés de 21 à 80 ans, exempts de maladies chroniques.
Les hommes étaient suivis régulièrement tous les 3 à 5 ans pour diverses études. Entre 1990 et 2009, 1200 d’entre eux, agés de 53 à 100 ans, ont ainsi subi des mesures régulières de la pression artérielle, systolique et diastolique.

En même temps, les chercheurs ont consigné la température extérieure ou, plutôt les températures. Car, en plus de la température ambiante, on a également consigné la température ressentie et le point de rosée. Des paramètres de mesure de la pollution de l’air étaient également colligés.

Il y a eu au total 2343 visites durant l’étude, 1319 se passant pendant la période douce.

Entre période froide et période clémente, les auteurs n’ont pas noté de grosses variations de la pression artérielle moyenne des sujets étudiés, aussi bien pour la systolique que pour la diastolique.

Mais, lorsque la température extérieure décroissait de 5°C, les chercheurs ont noté une élévation de la pression artérielle diastolique de 0,68 % en moyenne, l’effet étant le plus visible au 5ème jour après la variation. Ces résultats étaient valables pour la température ambiante et la température ressentie. Et l’effet était cumulatif au cours du temps.

Cette élévation de la pression artérielle au froid a déjà été constatée dans plusieurs études. La pression diastolique reflète la capacité de relaxation des vaisseaux au moment où le cœur se remplit. L’élévation de cette composante tensionnelle traduit une perte d’élasticité de la paroi des vaisseaux.

Un phénomène qui peut entrer en ligne de compte pour expliquer l’excès de mortalité par pathologie cardiovasculaire constaté lors des saisons froides et que l’on ne retrouve pas lors des saisons chaudes.

Ce qui justifie les messages de prudence à destination des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires et des personnes âgées lors des périodes de froid.

Référence de l’étude :
Jaana I Halonen et al.
Relationship between outdoor temperature and blood pressure
Occup Environ Med 2011;68:296e301. doi:10.1136/oem.2010.056507

Source docteurjd.com (blog santé de jd flaysakier)

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