Dessins de presse
Dans Ma part d’ombre, James Ellroy explore l’un des événements les plus marquants et tragiques de sa vie : le meurtre non résolu de sa mère, Geneva Hilliker Ellroy, en 1958, alors qu’il n’avait que dix ans. À la fois autobiographie et enquête, l’ouvrage alterne entre les souvenirs de l’auteur, ses démons personnels, et sa tentative, bien des années plus tard, de résoudre ce crime non élucidé avec l’aide d’un détective privé.
Ellroy partage ses luttes contre la drogue, l’alcool et les conséquences psychologiques du meurtre sur son parcours de vie. En parallèle, il expose avec brutalité les rouages d’un système judiciaire imparfait, tout en peignant un tableau sombre et introspectif de son propre univers intérieur.
Ellroy entreprend un retour aux sources pour tenter de comprendre le meurtre de sa mère. À travers cette enquête, il explore aussi le besoin humain universel de donner un sens aux tragédies personnelles.
La mort violente de Geneva agit comme une fracture qui modèle l’identité de l’auteur. Sa plongée dans le monde du crime, dans sa fiction comme dans sa vie personnelle, est en partie une façon d’appréhender cette violence initiale.
Ellroy décrit une relation ambivalente avec sa mère, oscillant entre amour et ressentiment. Ce rapport conflictuel nourrit sa culpabilité, mais aussi sa détermination à enquêter.
Le livre agit comme une catharsis. En mettant à nu ses blessures, Ellroy tente de se réconcilier avec son passé et d’affronter ses propres ténèbres.
Le style d’Ellroy est brut, direct et souvent fragmenté, reflétant l’urgence de ses émotions et de sa quête. Il mêle des éléments autobiographiques à des techniques empruntées à ses romans policiers, ce qui donne au récit une intensité dramatique.
Ma part d’ombre est une œuvre percutante, à mi-chemin entre confession et polar. La sincérité de James Ellroy, combinée à son talent narratif, plonge le lecteur dans une réflexion profonde sur le deuil, la culpabilité et la résilience. Cependant, certains lecteurs peuvent trouver l’aspect introspectif du livre pesant ou répétitif.
OZRKA
Catégorie : Drame, Thriller
Série terminée à l'instant même où j'écris ces lignes, un chef d'œuvre absolu, le divertissement contemporain par excellence mêlant intrigue poignante, réalisation maîtrisée, écriture pointilleuse touchée par une dose d'humour noir savamment distillée.
Jason Bateman est en passe de devenir mon acteur fétiche avec une performance de cette taille, l'évolution de son personnage qu'on compare souvent à Walter White n'a pour moi rien à voir, Marty Byrde est un personnage tellement compliqué à incarner car on a l'impression de ne jamais réellement comprendre ce qu'il se passe dans sa tête, et en même temps il est si expressif qu'on a également l'impression de le comprendre, il y a une constante oscillation dans la balance de sa palette émotive et au vu des situations dans lesquelles il se met, et/où il est contraint, on ne peut que ressentir une grande empathie pour lui.
Et Laura Linney (Wendy Byrde), il y a longtemps que je n'ai pas pris autant de plaisir à détester un personnage, c'est vraiment du haut niveau d'acting a l'état pur à mesure que l'on avance au gré ses saisons. Il y dans Ozark une sorte de tension constante qui vous scotche littéralement de À à Z, je ne vais pas m'étaler plus longtemps que ça car ce serait gâcher le plaisir de la découverte, mais Ozark est sincèrement un pur bijou immersif qui aborde de manière habile une multitude de styles et de thèmes, les personnages sont profonds et plein de relief, et ce ton "froid" qu'on trouve du début à la fin fonctionne à un point merveilleux.
A tel point que je ne suis même pas triste que la série sois terminée, là fin arrive à point nommé et j'en garderai un grand souvenir de cinéma !