mardi 19 novembre 2024

Billets



Voici une liste de compositions d’artistes célèbres qui illustrent différentes périodes, styles et techniques artistiques, et qui sont particulièrement intéressantes à étudier pour comprendre les principes fondamentaux de l'art :


Renaissance

  1. Leonard de VinciLa Cène

    • Analyse de la perspective linéaire.
    • Dynamique entre les personnages et placement central du Christ.
  2. Michel-AngeLe Jugement dernier (Chapelle Sixtine)

    • Composition dramatique et sens du mouvement.
    • Interaction entre corps humains dans un espace divisé en registres célestes et terrestres.
  3. RaphaëlL'École d'Athènes

    • Construction géométrique et architecture intégrée à la composition.
    • Portraits de philosophes sous forme d’allégories.

Baroque

  1. CaravageLa Vocation de Saint Matthieu

    • Usage du clair-obscur pour diriger le regard.
    • Composition en diagonale pour renforcer la tension dramatique.
  2. Diego VelázquezLes Ménines

    • Mise en abyme et complexité de la structure narrative.
    • Jeux de miroirs et de points de vue.

Classique

  1. Nicolas PoussinLes Bergers d’Arcadie
    • Rigueur dans l'organisation des formes et des lignes.
    • Symbolisme autour de la mortalité.

Romantisme

  1. Eugène DelacroixLa Liberté guidant le peuple

    • Composition pyramidale pour diriger l’attention.
    • Mélange de réalisme et d’idéalisation héroïque.
  2. Caspar David FriedrichLe Voyageur contemplant une mer de nuages

    • Usage du sublime et du vide pour évoquer des émotions.
    • Composition centrée sur la relation entre l’homme et la nature.

Impressionnisme et Post-Impressionnisme

  1. Claude MonetImpression, soleil levant

    • Étude des effets de la lumière et des couleurs.
    • Absence de contours nets pour une atmosphère immersive.
  2. Vincent van GoghLa Nuit étoilée

    • Composition tourbillonnante et expressive.
    • Utilisation de couleurs pour évoquer l’émotion.

Modernisme

  1. Pablo PicassoLes Demoiselles d’Avignon

    • Composition fracturée influencée par le cubisme.
    • Perspective déconstruite et symbolisme caché.
  2. KandinskyComposition VIII

    • Abstraction basée sur les formes géométriques.
    • Harmonie des couleurs et dynamisme des lignes.

Surréalisme

  1. Salvador DalíLa Persistance de la mémoire
    • Utilisation d’une composition horizontale pour le contraste entre l’irréel et le réel.
    • Organisation des éléments pour évoquer la distorsion du temps.

Art Contemporain

  1. Jackson PollockNo. 5, 1948

    • Absence de composition traditionnelle, mais énergie rythmique.
    • Importance du mouvement et de l’interaction avec la toile.
  2. Mark RothkoNo. 14, 1960

    • Composition minimaliste centrée sur des blocs de couleur.
    • Effet méditatif et impact émotionnel.

Pistes d’étude

  • Analysez les lignes directrices : diagonales, horizontales, verticales, spirales.
  • Examinez l’équilibre entre les parties de l’œuvre (symétrie/asymétrie).
  • Étudiez les interactions entre personnages ou éléments (proximité, hiérarchie visuelle).
  • Explorez l’usage de la lumière pour mettre en valeur certaines zones.
  • Comparez les œuvres dans leur contexte historique pour comprendre les choix de composition.

N’hésitez pas à approfondir l’étude en visitant des musées ou en explorant des ouvrages spécialisés ! 

Dessins de presse

 


Dessins de presse

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Dessins de presse

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Dessins de presse

lundi 18 novembre 2024

Dessins de presse

 


Dessins de presse

Dessins de presse

 


Dessins de presse

Billets-Une intelligence artificielle peut-elle devenir présidente des Etats-Unis ?

 


Une intelligence artificielle peut-elle devenir présidente des Etats-Unis ?

Une campagne en ligne, Watson 2016, vante les mérites d’une intelligence artificielle à la Maison blanche. Une manière de critiquer le système politique actuel.

Il ressemble à tous les autres sites des candidats à la présidentielle américaine. Un drapeau étoilé flotte au vent, le design est soigné, agrémenté de vidéos, le propos est clair, argumenté, direct. A la différence près que ce candidat-là n’est pas humain : il s’agit de Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, l’un des plus avancés au monde.

« Nous pensons que les capacités uniques de Watson pour analyser l’information, et prendre des décisions éclairées et transparentes, en font un candidat idéal pour le poste à responsabilités que représente celui de président », peut-on lire sur le site de la campagne Watson 2016. Sur un ton on ne peut plus sérieux, le site déroule son argumentaire :

« Plus Watson intègre d’informations, plus ses capacités de prise de décision sont efficaces. Il est capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, il peut donc prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. […] C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement les politiques, y compris le président, et qui pourrait être effectuée de façon plus appropriée et efficace par une intelligence artificielle. »

Selon ce site, Watson pourrait analyser, en prenant en compte de nombreux paramètres, les qualités et défauts de chaque décision, en évaluant « son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie et les libertés publiques ».


« Frustration et désillusion »
D’où vient ce site ? S’agit-il d’une campagne de communication d’IBM ? L’entreprise a répondu au Monde qu’elle n’avait rien à voir avec ce projet, et refuse de le commenter. Peut-être vient-il alors de l’Electronic Frontier Foundation, une importante association de défense des libertés numériques, à laquelle le site propose de faire des dons ? Non plus.

Cette initiative vient en réalité de l’artiste et designer Aaron Siegel, professeur de design à l’université de Californie du Sud, qui se présente comme le « directeur de campagne » de Watson 2016. Comme il l’explique au Monde, ce projet est issu « de la frustration et de la désillusion vis-à-vis du processus de l’élection présidentielle américaine ». Il fustige la façon dont les candidats s’en tiennent à la vision de leur parti « au lieu d’aborder les problèmes de façon objective », le coût démesuré des campagnes qui, selon lui, oblige les candidats à se soumettre aux puissances de l’argent, et évoque un « besoin de transparence en politique ».

« Je me suis demandé quelle personne pouvait être le politicien le plus objectif, efficace et non partisan, et je me suis rendu compte que cette personne était un ordinateur. » Dans son rôle de directeur de campagne, il assure que Watson représente une solution viable :

« Nous pensons qu’une intelligence artificielle telle que Watson peut apporter les capacités de prise de décision objectives dont nous avons besoin chez un dirigeant, ainsi que la transparence nécessaire pour analyser comment ces décisions ont été prises et pourquoi. Le système n’est lié à aucun parti, ses décisions sont donc fondées uniquement sur l’information dont il dispose, et non sur des idéologies. »

« Réponses immédiates à une large gamme de sujets »
Est-il vraiment sérieux ? « Au vu des problèmes listés sur le site de la campagne, je suis assez sérieux », assure-t-il, tout en précisant que « le but de cette campagne est de présenter une alternative à la façon dont le gouvernement fonctionne, pour faire en sorte que les gens réagissent à cette idée. »


Voilà donc l’objectif réel de Watson 2016 : interroger le système politique actuel, mais aussi la place de l’intelligence artificielle dans notre monde. « J’espère que cela poussera les gens à discuter du potentiel de l’intelligence artificielle dans la politique. »
Aujourd’hui, le programme d’IBM est déjà utilisé à des fins médicales, puisque, en analysant les données d’un patient, elle est capable d’aider les médecins à établir un diagnostic. Sur le site d’IBM, l’entreprise vante aussi l’utilité de Watson dans le secteur public :

« Il est parfois difficile pour les organismes du secteur public de répondre aux questions qui leur sont posées, et ce, du fait de la difficulté à s’y retrouver dans l’immense masse de données qu’ils possèdent. Les capacités analytiques de Watson peuvent permettre d’apporter une réponse immédiate à des questions touchant une large gamme de sujets : “Quelles sont les règles de plan d’occupation des sols pour construire un porche ?” ; “Cette taxe s’applique-t-elle à moi ?” ; “Quelle est la meilleure façon d’obtenir un visa ?” »

« Rendre Watson open source »
On est encore loin de la capacité de prise de décision politique fantasmée par Aaron Siegel, malgré les prouesses dont est déjà capable son candidat. Watson avait notamment occupé le devant de la scène en 2011 en battant ses adversaires humains au jeu télévisé américain « Jeopardy! ». Dans ce classique de la télévision américaine, le présentateur lit une réponse et les participants doivent deviner la question qui s’y rapporte. Après deux jours de compétition, Watson avait écrasé ses concurrents — une étape symbolique dans l’histoire de l’intelligence artificielle. « Si vous voulez devenir président, il vaut mieux être déjà un peu connu », plaisante Aaron Siegel quand on lui demande pourquoi il a choisi ce programme plutôt qu’un autre.

Quand bien même Watson serait un jour capable de prendre des décisions politiques, s’agirait-il réellement de décisions objectives ? La façon dont est codé un programme serait-elle vraiment exempte de tout biais politique ?


« C’est exactement le type de questions que j’espérais que cela soulève, répond Aaron Siegel. Un des principaux problèmes que les gens ont soulevés concernant Watson est qu’il est développé par IBM. Ne pas savoir exactement comment il fonctionne les met mal à l’aise. Cela pourrait être réglé en rendant Watson open source », c’est-à-dire en rendant son code source accessible à tous, et donc transparent.


Source lemonde.fr

Billets-Pour un droit au blasphème !

 


Pour un droit au blasphème !

Il ne s’agit pas de faire l’éloge du blasphème, ni d’inciter au blasphème, mais bien de s’assurer que son expression est permise.
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Au lendemain de notre deuil national, il nous faut nous rassembler, nous unir, mais également nous interroger. Avons-nous toujours indéfectiblement été les partisans de la liberté d’expression face à la satire religieuse ? N’avons-nous pas failli dans notre défense des caricaturistes de Charlie Hebdo ?

Car le « délit de blasphème » existe bel et bien en droit français ! Il a été invoqué en 2013 à l’encontre… de Charlie Hebdo. Entre les survivances du vieux droit français, le nouvel attirail juridique créé depuis quarante ans, et la menace de nouvelles lois liberticides, la liberté d’expression si fortement clamée par les manifestants du 11 janvier a du souci à se faire.

Commençons par faire le ménage dans notre propre législation, en clarifiant le droit à la satire et à la critique des dogmes religieux. C’est d’autant plus nécessaire que de nombreuses voix, dont celle du Pape François, se sont élevées récemment pour demander de « ne pas insulter la foi ».

Il ne s’agit pas de faire l’éloge du blasphème, ni d’inciter au blasphème, mais bien de s’assurer que son expression est permise.

Un délit de blasphème en France ?

Abrogé dans le Code Pénal en 1791, le délit de blasphème reste en effet en vigueur en droit local alsacien, codifié à l’article 166 du Code Pénal local. Est condamné à une peine de 3 ans d’emprisonnement « celui qui aura causé un scandale en blasphémant publiquement contre Dieu par des propos outrageants, ou aura publiquement outragé un des cultes chrétiens ou une communauté religieuse établie sur le territoire de la Confédération et reconnue comme corporation, ou les institutions ou cérémonies de ces cultes, ou qui, dans une église ou un autre lieu consacré à des assemblées religieuses, aura commis des actes injurieux et scandaleux ». L’article 167 réprime quant à lui la perturbation d’offices religieux.

Ainsi, assigné en justice en février 2014 pour délit de blasphème par la « Ligue de défense judiciaire des musulmans », Charlie Hebdo a dû se justifier d’avoir caricaturé le prophète Mahomet en vertu d’une disposition du droit local alsacien qui n’avait guère été utilisée que deux fois : en 1997, lorsque cinq militants d’Act Up ont été condamnés pour avoir perturbé une messe en la cathédrale de Strasbourg (condamnation confirmée en 1999 par la Cour de Cassation1), et en 1954 lorsque la Cour d’appel de Colmar a retenu « le trouble volontairement apporté au culte » contre deux personnes qui avaient harangué les fidèles à l’issue d’une messe. Si le procès n’a pas abouti, le reliquat de cette disposition est difficilement justifiable.

De manière plus insidieuse, l’arrêt de la cour d’appel de Paris du 8 avril 2005 censurant une affiche publicitaire considérée comme blasphématoire a tristement fait jurisprudence. En l’espèce, l’association « Croyances et Libertés » avait assigné les créateurs de mode Marithé et François Girbaud et l’agence de pub Air Paris pour « injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée, en l’occurrence le catholicisme » en raison de « poses lascives » de la Cène de Léonard de Vinci…

On a également assisté à de multiples tentatives de réintroduction d’un véritable « délit de blasphème ». Au niveau international, d’abord : tous les ans depuis 1999, les 57 pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) tentent d’imposer au Conseil des droits de l’homme de l’ONU que la diffamation des religions, c’est-à-dire le blasphème dans son sens le plus large, soit considérée comme un crime. Mais aussi au niveau national, de la part de députés mal avisés. Ainsi, le 28 février 2006 était déposée une proposition de loi de Jean-Marc Roubaud visant à « interdire les propos et les actes injurieux contre toutes les religions », et le 29 mars 2006 une proposition de loi d’Éric Raoult visant à « interdire le blasphème religieux par voie de caricature ».

Il est temps de clarifier une fois pour toutes la situation juridique du blasphème.

Les limites du droit à la caricature

Il n’existe aucun droit à la caricature mais seulement un rattachement de la caricature à la liberté d’expression.

La caricature est libre conformément aux dispositions de l’article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle disposant que « lorsque l’œuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire : […] 4º La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre […]». La condition des « lois du genre » fait référence à la nécessité d’un « travestissement comique »: autrement dit, la caricature, si elle n’est pas comique, peut être assimilée à l’injure répréhensible. Or, les caricaturistes de Charlie Hebdo n’avaient pas toujours à cœur de susciter le rire, mais souhaitaient déclencher le débat à travers la provocation.

En reproduisant notamment la caricature de Mahomet du journal danois Jyllands-Posten en 2005 représentant le prophète coiffé d’un turban symbolisé par une bombe, Charlie Hebdo n’avait pas pour objet de faire rire mais bien de grossir le trait, d’exagérer. Il fut poursuivi (en vain) par l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) pour cette publication.

Parce que la caricature est par définition un abus, un dessin outrancier, et qu’il est par ailleurs interdit d’abuser de sa liberté d’expression, le contrôle de la caricature est inapproprié car revenant à contrôler l’« abus d’abus » ! La caricature ne devrait pas être conditionnée à l’abus : au contraire, un droit absolu à la caricature doit être octroyé pour les sujets religieux. Afin de corriger la dégringolade de la France à la 33ème place des pays protégeant la liberté de la presse selon le classement de 2014 de Reporter Sans Frontières, il nous faut mettre en place un véritable bouclier juridique garantissant une protection pour « blasphèmes ».

Cette nécessité juridique est impérieuse comme en attestent les évènements récents mais également les multiples procès du passé à l’encontre de Charlie Hebdo sur le fondement d’une supposée « incitation à la haine raciale ».

Les multiples procès pour « incitation à la haine raciale »

Charlie Hebdo a toujours été visé par les instances religieuses. La Grande Mosquée de Paris, l’Union des Organisations Islamiques de France, la Ligue Islamique Mondiale, l’Alliance Générale contre le Racisme et pour le Respect de l’Identité Française et Chrétienne et d’autres organisations religieuses n’ont eu de cesse d’assigner Charlie Hebdo en justice, pour incitation à la haine raciale (Article 24 alinéa 6 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse) ou pour provocation à la discrimination religieuse (Article 24 alinéa 8 de la loi de 1881). Ces tentatives infructueuses de faire condamner Charlie Hebdopour ce qui relève du blasphème, invoqué indirectement sur les fondements de la haine raciale ou de la discrimination, ont trop souvent été observées avec une sympathie coupable d’une partie de la classe politique.

La caricature religieuse, quoique l’on en dise, a toujours dérangé nos dirigeants. Au lendemain des manifestations parfois violentes partout dans le monde à la suite de la publication en septembre 2005 des caricatures de Mahomet par un journal danois, et reprises par divers journaux dont Charlie Hebdo, le Président de la République Jacques Chirac n’invoquait pas la liberté d’expression mais en appelait « au plus grand esprit de responsabilité, de respect et de mesure »

Heureusement, notre jurisprudence libérale reste le garant de la liberté des caricaturistes soucieuse de protéger des auteurs ayant « une volonté délibérée de forcer le trait et d’user de la caricature afin de rendre leur propos le plus divertissant possible […] et que le côté parodique [de leurs écrits et caricatures] ne saurait échapper à un lecteur averti qui le lira au deuxième degré ». Mais nous devons constater qu’on demande aujourd’hui au juge une tempérance que le législateur est loin de suivre…

Notre droit sacré au blasphème

« Toutes les grandes vérités sont d’abord des blasphèmes » disait le philosophe Bernard Shaw.

Nous avons un droit sacré au blasphème à la fois parce que celui-ci procède de la liberté d’expression de tout citoyen, mais également parce qu’il nous fait avancer vers la manifestation de la vérité par un débat d’opinions provocateur mais nécessaire. Il faut traiter les religions comme des philosophies, discutables et réfutables, sans faire du « respect des croyances » un nouveau tabou.

Ainsi, nous f
ormulons les deux propositions suivantes :
  • Ajouter à l’article 24 de loi du 29 juillet 1881 réprimant l’incitation à la haine raciale l’alinéa suivant : « Toutefois, les caricatures et satires de dogmes religieux, de spiritualités, et d’institutions religieuses ne sauront être punies des peines prévues à cet article ; »

  • Abroger les articles 166 et 167 du code pénal local Alsace-Moselle réprimant le blasphème.

Parce que, comme l’affirmait justement Ernest Renan, « le blasphème des grands esprits est plus agréable à Dieu que la prière intéressée de l’homme vulgaire », il nous faut établir un véritable « droit au blasphème » : la diffamation de religions ou l’incitation à la haine raciale ne pourront plus être invoquées en ce qui concerne la critique et la satire de dogmes religieux.

Cette réponse juridique aux événements tragiques de janvier 2015 reste la solution la plus adaptée et la plus mesurée. Soyons désormais tous des citoyens aux grands esprits, garantissons un droit au blasphème afin de garantir nos libertés individuelles et de renforcer la République.

Source contrepoints.org 

Billets-Les Français sont des lions dirigés par des ânes !

   


Les Français sont des lions dirigés par des ânes !

Les Français sont des lions, et nous devons leur rendre hommage.
Quel mérite ! Ce peuple est définitivement épatant ! Les Français croulent sous les contraintes imposées par un État devenu obèse, ils sont écrasés par la fiscalité la plus dissuasive du monde, ils sont désabusés par des gouvernants politiques qui ne développent plus aucune idée nouvelle… Et vous savez quoi ? Malgré ces terribles boulets auxquels ils sont enchainés, les Français parviennent à développer une force productive, créative et innovatrice éblouissante !

Les Français sont parmi les plus productifs d’Europe ; la productivité de la main d’œuvre par heure travaillée dépasse largement celle de l’Allemagne, du Royaume-Unis ou de la Suède… Les Français sont ceux qui, dans les pays les plus développés du monde, se lancent le plus dans l’aventure entrepreneuriale : entre 2007 et 2011, le nombre d’entreprises créées dans l’Hexagone a progressé 4 fois plus vite en moyenne que dans l’ensemble des pays du G7, au point qu’il se créé aujourd’hui 6 fois plus d’entreprises en France qu’aux États-Unis ! Les Français innovent : notre pays est le troisième pays le plus innovant du monde, après les États-Unis et le Japon. Et enfin, les Français continuent de faire des bébés : notre démographie est la plus dynamique des pays développés et de l’Europe continentale…

Imaginez alors ce que serait la France, si notre code du travail ne pesait pas 1,5 kg, et si notre code général des impôts ne faisait pas 3500 pages ! Imaginez ce que serait la France, si certains corporatismes d’un autre temps pouvaient être réformés. Imaginez ce que serait la France si ses dirigeants politiques faisaient preuve de plus d’audace et de prise de risque. Imaginez ce que serait la France, si la puissance publique se concentrait sur les grands enjeux de ce siècle, et renonçait aux clientélismes et aux conservatisme. Imaginez, tout simplement, ce que serait la France si elle était à l’image des Français, et non de ses élites !

Car depuis plus de 30 ans, notre pays n’est plus gouverné, il est administré. Plus aucune grandeur ne se dégage de l’action publique. Nous avons renoncé au long terme pour ne nous concentrer que sur la gestion des affaires courantes. Nous avons abandonné la bataille des idées au profit de querelles stériles. Et, pire que tout, nous nous apprêtons par lâcheté à léguer à nos enfants une double dette pharaonique : une dette économique de 2000 milliards d’euros que nous ne rembourserons jamais, et une dette écologique dont nous ignorons encore les conséquences…

Depuis 30 ans, la France est dirigée par des boutiquiers qui n’ont jamais pris conscience que leur action s’inscrivait dans 200 ans, que dis-je, 2000 ans d’histoire, et non pas dans une carrière. Les Français, eux l’ont compris. Contre vents et marrées, les Français ont déployé au fil des siècles une énergie considérable à créer et à innover… Et grâce à leurs combats, leurs révoltes et leurs révolutions, ils ont tout simplement contribué à façonner l’histoire du monde…

Oui, les Français sont des lions dirigés par des ânes. Je crois aux forces vives de mon pays, mais ne crois plus en sa classe dirigeante. Alors certes, comme le dit l’adage, « la critique est aisée, mais l’art est difficile ». À la lecture de ces lignes, certains d’entre vous pourraient d’ailleurs m’interpeler en me demandant ce que j’aurais, moi, à proposer. À ceux là, je vous invite d’abord à vous référer aux billets sur mon blog ou aux livres que j’ai publiés.
Le temps est venu pour nous de reconquérir la France.

Billets-L’inaptocratie

 


L’inaptocratie

« Inaptocratie : un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d'un nombre de producteurs en diminution continuelle. »

Origines de l'inaptocratie
Deux principes empiriques régissant les organisations humaines (et donc la politique), les principes de Peter et de Dilbert, peuvent expliquer l'évolution des gouvernants vers l'inaptocratie :

  • principe de Peter : « tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence » (et donc, « avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité ») ;

  • principe de Dilbert (plus pessimiste) : « les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : l'encadrement ».

La démocratie, également, favorise non pas la compétence des dirigeants, mais leur habileté à séduire l'électeur médian en lui faisant des promesses démagogiques.
En outre, il faut distinguer les hommes politiques, qui ont un pouvoir apparent, des membres de la fonction publique, qui ont le pouvoir effectif. Comme le rappelle Mencius Moldbug, l'État peut être assimilé à une entreprise qui n'a pas de finalité claire, et dont les "employés" (faute de concurrence et à cause de l'impuissance des "actionnaires"-citoyens) en viennent à servir non pas les individus, mais eux-mêmes. C'est une oligarchie de fonctionnaires qui détient alors le pouvoir réel ; de l'extérieur, leur action semblera relever de l'inaptocratie, car leur compétence se limitera à permettre au système de perdurer tel qu'il est, afin de continuer à favoriser leur caste.

Citations
  • La France est en train de devenir une Ineptocracie. (Charles Gave, 2012)

  • Cela porte un nom : le déclin... Nous sommes un continent en déclin et nous deviendrons les colonies des pays émergents. Je n’ai aucune raison d’être optimiste devant de telles attitudes de la part de ceux qui nous gouvernent. (...) La bêtise explique beaucoup de choses. (Claude Allègre, 27/12/2012)

  • Le marché de la stupidité humaine recoupe pour une très large part un autre marché : le marché politique. (Thierry Falissard)

  • Je crois que si on pouvait transformer la connerie en énergie, nous n'aurions plus aucun problème d'approvisionnement. (Jean-Pierre Petit)

  • Abruti : personne omniprésente dans les domaines de la spéculation intellectuelle, également très active dans les voies de l'activité morale. Crétin : membre d'une dynastie régnante dans les lettres et dans la vie. Imbécile : membre d'une grande et puissante tribu, dont l'influence dans les affaires humaines a toujours été prééminente. (Ambrose Bierce)

  • Une personne stupide est plus dangereuse qu'un bandit. (Carlo Maria Cipolla)

  • Quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3 % avec moi et 3 % contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse. (Georges Frêche)  

dimanche 17 novembre 2024

Photos-Dorothea Lange

  Dorothea Lange

 

Dorothea Lange par Rondal Partridge, 1936

1895 – Dorothea Margaretta Nutzhorn, fille d’immigrants allemands de la première génération, naît le 25 mai, à Hoboken, dans le New Jersey.

1902 – Contacte la poliomyélite à l’âge de sept ans. Elle en gardera une atrophie de la jambe droite et une claudication prononcée.

1907 – Son père abandonne la famille. Avec sa mère et son frère, elle s’installe chez sa grand-mère maternelle dans le New Jersey où elle vivra jusqu’à l’âge de vingt-trois ans.

1913 – Obtient son diplôme de fin d’études secondaires et décide de devenir photographe. Travaille avec des portraitistes de studio à New York et, pour rassurer sa famille, suit une formation de professeur.

1918 – Quitte New York avec une amie pour voyager à travers le monde. A San Francisco, elles se font voler tout leur argent ; Dorothea Lange est obligée de chercher du travail. Elle commence par retoucher des photographies, et reçoit des commandes de développement et de tirage. Plus tard, elle obtient deux offres de soutien financier pour ouvrir son studio de portraitiste. Le succès commercial est immédiat. Elle est présentée au peintre Maynard Dixon, de vingt et un ans son aîné.

1920 – Epouse Maynard Dixon.

1930 – La crise de 1929 affecte tout le pays. Pour économiser, elle et Dixon emménagent dans leurs ateliers respectifs et placent leurs enfants en pension.

1933 – Décide de s’aventurer dans la rue avec son appareil pour photographier les soupes populaires et les manifestations.

1934 – On lui propose d’exposer ses photographies de rue. A cette occasion, Paul Schuster Taylor, économiste agronome à la University of California, lui demande une photo pour illustrer son article sur la grève générale.

1935 – Taylor est nommé directeur de la California Rural Réhabilitation Administration. Il engage Dorothéa Lange pour photographier les premiers travailleurs qui affluent en Californie. Elle ferme son studio pour se consacrer entièrement à cette tâche. A partir de septembre, elle travaille pour Roy Stryker, mandatée par la Ressettlement Administration, puis pour la Farm Security Administration. Elle devient l’intime de Taylor, qu’elle épouse en décembre, après avoir divorcée de Dixon.    

1940 – Publication de An American Exodus (« Un exode américain »), avec Taylor. Son travail est exposé au Museum of Modern Art de New York.

1941 – Reçoit une bourse Guggenheim. Elle est la première femme à l’obtenir en matière de photographie.

1942 – Travaille pour la War Relocation Authority. Photographie le déplacement des Américano-Japonais dans les camps d’internement.

1945-1950 – De graves soucis de santé la forcent à interrompre son travail.

1951 – Reprend son activité de photographe.

1952 – Réalise un documentaire, Three Mormon Tows («Trois villes mormones »), pour Life, avec Ansel Adams et son fils Daniel Dixon, écrivain.

1955 – Neuf de ses photographies sont présentées à l’exposition The Family of Man (« La famille des hommes ») au Museum of Modern Art de New York. Donne des cours à l’Art Institue de San Francisco.

1956-1957 – Photographie la destruction, programmée par le gouvernement, d’une ancienne communauté rurale, lors de l’édification du barrage de Monticello.

1958-1959 – Voyage en Europe et en Asie, avec Taylor, et prend des photographies.

1964 – Prépare, avec John Szarkowski, la rétrospective qui doit lui être consacrée au Museum of Modern Art de New York. L’exposition sera inaugurée en janvier 1966.

1965 – Décède d’un cancer le 11 octobre, à San Francisco.


1933 Soupe populaire de l’Ange blanc, San Francisco

Au plus fort de la Dépression, Dorothea Lange éprouve quelques scrupules à photographier les plus riches familles de Californie. « La discordance entre les sujets sur lesquels je travaillais alors et ce qui se passait dans la rue était trop forte pour que je puisse l’assimiler. Si mon intérêt pour les gens était sincère, je ne devais pas travailler uniquement sur ces portraits. »

Cette photographie fut prise lors de sa première sortie dans la rue avec son appareil. Elle nous invite à comprendre la crise que traverse cet individu isolé, âgé et pensif qui s’est détourné du reste de la foule, dans l’attente de sa ration de soupe.


1934 La Crise, bas reprisés, sténographe, San Francisco

Dorothea Lange a l’art d’illustrer les effets de la Crise non seulement grâce aux portraits, mais également par certains détails. Celui, frappant, des bas reprisés d’une sténographe nous offre une vision non dénuée d’humour sur la réponse qu’apporte une femme dans ces circonstances difficiles. On peut établir un parallèle avec le vieux feutre de l’homme sans Soupe populaire de l’Ange blanc, un effort pour préserver une certaine dignité dans son apparence face à l’adversité : mieux vaut être vue avec des bas reprisés que sans bas du tout.


1935 En panne et immobilisé, San Joaquin Valley, Californie

A l’occasion, Dorothea Lange recadre ses photos afin d’en accentuer la puissance dramatique. Dans celle-ci, elle a coupé la femme pour se concentrer sur l’homme au volent. La scène exprime la sensation d’être pris au piège – la voiture a calé et l’homme est immobilisé. Il manque ici cette idée de courage et de résistance, présente dans beaucoup d’autres portraits de pauvres gens. Ici, le sujet est pris au dépourvu ; la peur et l’inquiétude se lisent clairement sur son visage émacié.


1936 Enfant abîmée, Shacktown Elm Grove Oklahoma

Dorothea Lange est connue pour son empathie envers les sujets qu’elle photographie. Ralph Gibson, qui a été son assistant au début des années 60, relate une anecdote révélatrice concernant cette photo. Lorsqu’elle l’a examinée pour en faire un nouveau tirage, quelque trente ans après l’avoir prise, elle a fondu en larmes et lui a raconté à quel point cette fillette handicapée mentale était maltraitée et considérée comme une paria.


1936 Mère migrante, Nipomo Californie

Il est généralement admis que la photographie la plus célèbre de Dorothea Lange est la dernière d’une série de six images représentant une femme avec ses enfants, à l’intérieur d’une tente de fortune.

Dorothea Lange a laissé une description détaillée de la manière dont elle a effectué les photographies de la mère migrante : « Je ne lui ai pas demandé son nom, ni ce qu’elle avait enduré. Elle m’a dit qu’elle avait 32 ans, et qu’ils se nourrissaient des légumes gelés ramassés dans les champs, et des oiseaux que les enfants parvenaient à tuer. Elle venait de vendre les pneus de sa voiture pour acheter de la nourriture. Elle se tenait là, sous cette tente, avec ses enfants blottis contre elle, consciente que mes photos pourraient peut-être l’aider ; et c’est pourquoi elle m’a aidée. Il y avait une sorte d’égalité dans notre rapport. »

Pour sa dernière – et célèbre – photographie, Dorothea Lange gomme les détails à l’arrière-plan et masque les visages des enfants, agrippés à leur mère, qu’ils enserrent, détournant de l’objectif leur visage qu’ils enfouissent en elle. L’attention se concentre ainsi sur celui de la mère, marqué par l’anxiété. Dans un mouvement de repli sur elle-même, elle ne regarde plus ni la photographe ni ses enfants. Lorsque Dorothea Lange prend cette photo, elle ne remarque pas le détail d’un pouce qui surgit au premier plan. Pour la photographe, ce détail gâchait l’image et elle fera retoucher le négatif afin de l’effacer. Roy Stryker n’était pas d’accord : pour lui, c’est falsifier la réalité. L’insistance de Dorothea Lange pour que ce détail parasite disparaisse confirma à quel point cette photo documentaire, devenue classique, est très composée, et influencée par la photographe.


1937 Métayers sans ferme, comté de Hardman, Texa,

Ces fermiers devaient faire vivre une famille de quatre personnes en moyenne avec une aide sociale de 22, 80 dollars. Dorothea Lange les a rencontrés dans une cabane précédemment habitée par une autre famille de métayers partie pour la Californie, chassée par l’agriculture mécanisée extensive. La photographe avait éliminé au recadrage le sixième homme, dans la version de cette image publiée dans An American Exodus, car il n’avait pas la stature physique des autres, alignés devant l’objectif.


1939 Mère et enfants sur la route, Tulelake, Californie

Pour reprendre les termes de Taylor : « Ces gens méritent d’être aidés ! Ce sont des sans-abri, mais non la lie de la société. Ils ont atteint le fond, c’est tout. » Une fois de plus Dorothea Lange se concentre sur la relation maternelle : une mère et ses enfants sur la route. L’empathie de Dorothea Lange pour de tels individus découle de son idéal de la famille. Selon son fils, sa mère « éprouvait un sentiment profond et passionné pour la famille. La sienne avait été brisée par le départ de son père. » Quoi qu’il en soit, Dorothea Lange demeure à cette époque une mère et une belle-mère sévère et exigeante, qui fait passer son travail avant sa famille.


1940 Cueilleur de coton migrant, Eloy Arizona

L’homme est photographié alors qu’il se repose près de son « chariot de coton avant de retourner au travail dans les champs. » La main cache sa bouche, elle exprime toute une vie passée auprès de la terre. Le remplacement de la bouche par la main est également symptomatique de l’importance des gestes dans le travail de Dorothea Lange. En fait, l’homme cherche à dissimuler le mauvais état de ses dents face à l’objectif.


1942 La famille Mochida, Hayward Californie

Des membres de la famille Mochida attendent l’autobus d’évacuation. L’indignité du traitement qu’ils subissent, étiquetés qu’ils sont comme leurs bagages, contraste avec la dignité que leur confère Dorothea Lange dans ce portrait formel aux allures de photo de famille.

Recettes Anglaises-Scones

 



Scones 

Préparation : 15 mn  
Cuisson : 15 mn  
Repos : 15 mn  
Pour 12 à 15 scones  
225 g de farine avec levure  
1 cuillerée à café de levure chimique  
1 pincée de sel  
25 g de sucre en poudre  
50 g de beurre doux  
15 cl de lait frais  
1. Préchauffez le four à 220 °C (th. 7).  
2. Tamisez la farine, le sel et la levure dans un grand saladier. Ajoutez le beurre et travaillez avec les doigts pour obtenir un mélange sableux. Ajoutez le lait, petit à petit, et mélangez à l’aide d’une spatule pour obtenir une pâte homogène mais pas trop liquide. Laissez reposer 10 à 15 minutes.  
3. Etalez la pâte sur une surface farinée, sur une épaisseur de 3 ou 4 cm. Avec un emporte-pièce, découpez vos scones en pressant fermement, sans mouvement circulaire, tapez légèrement pour extraire les disques de pâte. Surtout ne tournez pas l’emporte-pièce, cela pourrait empêcher les scones de lever en cuisant.  
4. Placez les disques sur du papier sulfurisé et saupoudrez de farine tamisé avant d’enfourner les scones 10 à 15 minutes.  
5. Au sortir du four, laissez reposer vos scones sur une grille. C’est mieux de les servir tièdes avec de la crème fraîche et de la confiture.  

Parfait pour pique-niquer, parfait pour un petit moment tranquille et parfait pour five o’clock.