La fin de grossesse
Concrètement, en dehors du ventre qui grossit, quels sont les changements que l’on observe au cours des deuxième et troisième trimestres de la grossesse ? Commençons par les moins agréables : avec l’apparition d’une bosse proéminente sur le profil, il devient difficile de se mouvoir. Vider le lave-vaisselle ? Vous pouvez oublier. Refaire votre lacet ? Soudoyez la première personne qui croise votre chemin. Attraper ce fameux paquet de biscottes en haut du placard qui vous fait tant envie ? Rabattez-vous sur autre chose de moins haut pour calmer votre faim dévorante. En effet, se baisser devient mission impossible, car Junior prend toute la place. D’autant que la modification de votre centre de gravité vous fait courir le risque non négligeable de finir la tête la première sur le carrelage !
La fin de la grossesse est aussi généralement l’occasion pour vous d’enfiler un charmant costume de zèbre. Pour ma part, mes rayures (couramment appelées vergetures par l’ensemble du corps médical) ont commencé à apparaître sur mes cuisses et sur le bas de mon ventre. Pour les éviter, il n’y a aucun remède miracle, mis à part bien hydrater la peau qui subit beaucoup de transformations lors de la grossesse (et même après). J’ai utilisé de l’huile d’amande douce et de la crème hydratante sur les zones à risques (cuisses, ventre, seins, poignées d’amour, etc.) pour limiter les dégâts.
Passons maintenant aux choses plus agréables : Junior a bien grandi dans son petit nid douillet et la fin de grossesse permet de mieux le sentir bouger. Coups de pieds, coups de fesses ou coups de tête, petite main qui dépasse sur le côté du ventre, tout est prétexte à émerveillement. Certains bébés bougent plus que d’autres et il est facile de deviner où sont la tête, les mains ou les pieds. En ce qui me concerne, Junior est très calme et ne bouge pas beaucoup. J’arrive à deviner avec quelles parties de son corps il joue dans mon utérus par rapport aux différentes échographies que j’ai passées. Et mon bébé aime particulièrement mettre ses pieds sous mes côtes ! Il est difficile de décrire ce que l’on ressent à chaque fois qu’on sent notre petit haricot bouger, même quand il nous fait mal. Il s’agit d’un mélange de joie, d’émerveillement et d’envie de partager ce bonheur intense avec le papa : ce sont les premiers moments à trois.
- Les cours de préparation à l’accouchement
Évidemment, outre la grossesse en elle-même, beaucoup de futures mamans redoutent l’accouchement. Entre les scènes de film où l’on voit les futures mamans se précipiter à la maternité dès la poche des eaux rompue, hurlant de douleur pendant 10 secondes pour mettre au monde leur enfant et les mots qui font peur (césarienne, épisiotomie*, suture, décollement placentaire), la naissance de Junior est un moment qui engendre une certaine appréhension. C’est pourquoi il existe des cours de préparation à l’accouchement, afin d’aider les futures mamans à mieux comprendre ce qu’il va se passer le jour J et surtout à mieux le gérer. Plusieurs types de cours sont proposés : des plus classiques dispensés généralement à la maternité, aux plus calmes tels que les cours en piscine, le yoga ou l’haptonomie*. Ayant choisi les cours classiques, je ne pourrais vous faire part ici des spécificités des autres types de préparation.
Avec un peu d’appréhension, j’ai commencé la première des sept séances. Je ressentais un peu la même chose qu’une souris en cage guettée par un gros matou : je ne savais pas à quelle sauce j’allais être mangée. Au final, je me suis retrouvée avec d’autres futures mamans, qui avaient à peu près la même DPA que la mienne (DPA = Date Prévue d’Accouchement), mais surtout les mêmes interrogations et les mêmes craintes. Animés par une sage-femme qui a su nous mettre à l’aise dès le début, ces cours ont été d’une grande aide pour moi. La première séance a été relativement libre : il a plutôt été question d’échanger sur nos ressentis de futures mamans, quels étaient les symptômes que nous ressentions, nos appréhensions par rapport à la fin de la grossesse et l’arrivée de Junior. Les séances qui ont suivi furent consacrées à des thèmes comme “soulager les tensions du dos”, “préparer la venue à la maternité” (que mettre dans la valise, à quel moment faut-il aller à la maternité, quels sont les symptômes indiquant une urgence ou un mal-être de Junior), “l’accouchement” (quelles sont les positions possibles pour accoucher, quel projet de naissance adopter – césarienne, accouchement en siège, accouchement par voie basse – le rôle du papa, la salle de travail), “les suites de couche” (quels sont les changements de notre corps suite à l’accouchement, comment s’occuper de Junior, comment réussir à le comprendre), “l’allaitement maternel” ou des sujets plus intimes comme la contraception.
Le départ vers la maternité étant généralement fait dans l’urgence, mieux vaut avoir pris ses dispositions avant et avoir préparé les affaires dont Junior et nous aurons besoin sur place. Sachez qu’en moyenne, pour un accouchement naturel et un bébé en bonne santé, trois jours sont passés à la maternité, contre cinq si une césarienne a été nécessaire. J’ai donc préparé ma valise avec le papa : il se trouve que ça s’est révélé être une étape importante dans la préparation de la naissance de Junior. En effet, si les affaires de la future maman se limitent à un ou deux pyjamas ouverts sur le devant pour l’allaitement et des protections du genre slips jetables et serviettes hygiéniques ultra absorbantes à cause des pertes de sang consécutives à l’accouchement, les affaires de bébé sont un peu plus nombreuses : c’est l’occasion d’acheter les premiers bodys et les premiers pyjamas de Junior ! S’il est difficile de prévoir la taille (0/0 pour un prématuré, naissance ou 1 mois), faire les magasins permet de rendre l’arrivée de Junior beaucoup plus concrète. On commence à l’imaginer dans ses pyjamas, à choisir ses bodys, ses chaussettes, ses bonnets ainsi que la tenue dans laquelle on a envie qu’il quitte la maternité. Il faut aussi acheter les premiers équipements, comme le thermomètre pour vérifier la température de son bain ou un biberon si l’allaitement n’est pas envisageable. Il faut aussi penser à l’équipement pour la sortie de la maternité : un petit cosy qui servira à transporter Junior et qui fait office également de siège auto. Petit conseil : songez à bien étudier le fonctionnement du cosy avant la sortie de l’hôpital. Cela vous rassurera pour le jour J !
- L’arrivée de Junior : entre bonheur et appréhension
Si vous croyez qu’à la fin des cours, vous vous sentirez prête, c’est que vous vivez dans le monde des Bisounours. Pour ma part, si je me suis parfaitement faite à l’idée de l’accouchement et, contrairement à une importante majorité de futures mamans, cela ne m’angoisse pas tellement. Je pense que cela est lié à mon histoire personnelle, au fait que j’ai eu tellement peur de perdre Junior durant mes 5 premiers mois de grossesse que la seule chose qui m’importe, c’est qu’il soit en bonne santé. La césarienne ? Les cours m’ont aidée à vaincre mon angoisse. L’épisiotomie ? Même pas peur ! La douleur ? La péridurale* est ma nouvelle meilleure amie ! Rappelez-moi ces belles paroles quand je serai en salle de travail. En réalité, j’ai revu mes priorités et tout ce qui m’importe, c’est que Junior sorte et soit en bonne santé. Néanmoins, cela ne m’empêchera sûrement pas d’être complètement paniquée le jour J. Le papa et moi avons beau être très bien préparés, nous ne savons jamais comment nous allons réagir lorsque nous nous retrouvons confrontés à des situations de stress.
Si l’accouchement en lui-même ne m’effraie pas, il n’en est pas de même pour l’étape suivante : comment gérer Junior une fois qu’il sera là ? Comment communiquer avec lui ? Soit, nous avons passé neuf mois ensemble, mais cela ne veut pas dire que nous nous connaissons, bien au contraire. Comment vais-je comprendre s’il a froid, s’il a chaud, s’il a faim ? Et si je ne savais pas comment m’y prendre ? Et s’il tombe malade ? Et si je le rendais responsable des trop importants changements dans mon corps ou d’une potentielle dépression post-natale ? Je vous garantis que ça, c’est plus angoissant que la naissance de Junior. Je pense que le plus important est de ne pas oublier que d’une part, devenir parent n’est ni inné ni facile, et que d’autre part, nous ne sommes pas seules : à la maternité, nous sommes entourées par des sages-femmes, des auxiliaires de puériculture et des médecins qui ont l’habitude de gérer les jeunes mamans et leurs hormones déchaînées.
Et vous, avez-vous des questions particulières relatives à la fin de la grossesse ? Comment envisagez-vous cette période ?
Définitions :
Haptonomie : méthode de préparation à la naissance basée sur le contact entre les parents et leur enfant. Elle est aussi appelée “méthode du toucher affectif”.
Épisiotomie : incision faite au niveau du périnée pour faciliter le passage du bébé lorsque la dilatation n’est pas suffisante.
Péridurale : anesthésie locale destinée à diminuer la douleur des contractions lors du travail de l’accouchement.
Source mag.monchval.com